Webber : Davantage de pilotes de F1 se tourneront vers le WEC

Après sa retraite du paddock de la Formule 1 en 2013, Mark Webber se prépare à participer à sa deuxième édition des 24 Heures du Mans au volant d’une Porsche 919 Hybrid d’usine. L’Australien considère que cette réorientation est tombée à point nommé, au moment où la F1 semble en pleine crise d’identité.

« J’ai été très, très chanceux au niveau du timing dans ma carrière et ai choisi le bon moment pour arrêter la F1 et me présenter en WEC. Je suis très fier de ma longue carrière en Formule 1 mais vers les trois ou quatre dernières années, il a commencé à manquer un truc en tant que pilote. Ils ont taillé dans les performances et ce n’était ensuite plus comme avant, c’était décevant. »

« Même si les voiture en Formule 1 restaient tout de même extrêmement rapides à la fin de ma carrière, il était vraiment temps que je regarde ailleurs. Voulais-je arrêter totalement ? Non. Alors ? Tiens, un coup de téléphone de Porsche ! Et ils m’ont dit qu’ils allaient revenir au Mans, participer au championnat du monde d’endurance et que ça irait vachement vite. »

« Ce qui est gratifiant en tant que pilote dans ces voitures, c’est qu’elles vous forcent à être au plus haut niveau. Je n’ai bien sûr plus 22 ans, mais j’ai énormément d’expérience et j’ai toujours soif de réussite. Avec le succès colossal qu’a pu connaître Porsche, c’est une lourde charge à porter et les gens s’attendent à ce que nous décrochions de super résultats. Mais ça me va, c’est très bien. Et nous vivons une ère exceptionnelle pour les voitures de course. Piloter ce bolide pour Porsche… j’ai beaucoup de chance. »

Webber sera rejoint cette année au Mans par le pilote Force India Nico Hülkenberg, qui a eu l’air de partager les impressions de l’Australien.

« Les gens me demandent souvent la différence entre les F1 et les voitures d’endurance. En 2005, 2006 et 2007, la Formule 1 était dans une catégorie à part, mais ces dernières années les deux séries se sont évidemment rapprochées. Nico Hülkenberg est arrivé et a dit ‘je pousse lors de chaque tour avec la Porsche ! En F1 ça ressemble plutôt à de l’endurance !’. Les gens n’aiment pas trop entendre ça mais c’est la vérité. »

Après 13 années passées à ses côtés, Webber garde une place pour la F1 dans son cœur. Mais la page semble bien tournée.

« J’adore la Formule 1. Je veux qu’elle soit le summum du sport automobile, je veux que les meilleurs pilotes y soient présents, que tout y soit meilleur. Mais la F1 a certainement un peu perdu de son lustre ces dernières années. L’autre fois, je disais à Paul Hembery de Pirelli : ‘nous sommes aptes à piloter des F-18 mais nous volons pour Lufthansa’. Et les pilotes le savent. J’imagine qu’à l’avenir nous verrons davantage de pilotes de F1 se tourner vers les voitures d’endurance, car elles ont beaucoup à offrir. »