Vettel : ’Péter les plombs’ ne nous est plus permis

La F1, un sport aussi fait d’émotions

Par Franck Drui

2 juin 2018 - 14:41
Vettel : 'Péter les plombs' ne

Depuis le début de cette saison, Sebastian Vettel affiche une sérénité peu vue depuis son arrivée en 2015 chez le Cheval Cabré. Une des raisons à ce changement est sa fidèle Loria. En effet, la SF-71H a fait ses preuves et ses performances pourraient aider l’Allemand à peut-être ceindre sa 5e couronne cette année. Mais pas seulement. Le pilote de 30 ans montre qu’il a beaucoup réfléchi à la question de la gestion des émotions dans le sport.

Selon Vettel, rien de notable qui puisse expliquer sa quiétude actuelle n’a changé au sein de l’équipe de Maranello.

"Le travail est le même que par le passé" constate-t-il face à la Deutsche Presse Agentur.

"Nous savons ce que nous faisons, nous nous connaissons (bien) et nous savons aussi ce que nous avons à faire pour extraire le meilleur. Peut-être que je suis devenu indifférent à certaines petites choses car je sais que certaines choses ne changent pas. Peut-être que je vois aujourd’hui les choses de manière plus placide."

Pourtant, l’Allemand constate une tendance actuelle qu’il déplore car cela peut dénaturer l’essence même de la discipline.

"Je crois que ’péter les plombs’ ne nous est plus pardonné de nos jours."

"Aujourd’hui, il n’y a plus du tout la possibilité de vivre cela à fond. Ce n’est pas que c’est bien ou mal. Il s’agit aujourd’hui de se mettre en quatre et de se pousser à fond. Il y a des émotions exprimées qui sont bonnes, comme par exemple lorsqu’on gagne et que l’on est réjoui sur le podium. Mais il y a aussi de mauvaises émotions, lorsque tout va de travers. Alors il faudrait se dire que ce genre de réactions sont aussi appropriées. Mais apparemment, ces dernières ne passent pas de nos jours."

Vettel revient sur deux de ses craquages, l’un en 2016 à Mexico lorsqu’il a pesté contre Max Verstappen et a houspillé le directeur de course Charlie Whiting, et l’autre l’an dernier quand il est rentré volontairement dans la Flèche d’Argent de Lewis Hamilton à Bakou.

"Ce qui est arrivé est arrivé. Est-ce que c’était correct ? Non, c’était mal. Ce furent des erreurs de ma part. Est-ce que cela m’a apporté quelque chose ? Non, avec ces comportements, je me suis tiré une balle dans le pied car j’aurais pu gagner ces courses."

"Toutefois derrière ces réactions, il n’y a pour la plupart du temps bien moins que ce que les gens peuvent interpréter. Beaucoup de ce qu’il se passe chez nous ou dans d’autres sports vient des tripes. Et c’est bien ainsi. Si tout venait du cerveau et de l’ordinateur, l’élément humain manquerait. Ce serait ennuyeux."

Pourtant, le pilote Ferrari reconnaît qu’il lui arrive encore de réprimer ses ardeurs. Mais il regrette que les sports soient de nos jours autant contrôlés.

"Il y a une certaine manière d’aborder les choses, la question et de savoir quand y avoir recours. Je crois que de nos jours, on a la possibilité d’examiner les choses. Il y a 100 perspectives qui ont été capturées par les caméras. On peut se faire une autre opinion. Je trouve cela un peu dommage que nous soyons trop régularisés mais je ne crois pas que La Formule 1 soit une exception en la matière. Le paysage s’est tout simplement un peu transformé."

"On veut rendre le sport juste et donner la même chance à tout le monde. Pourtant, certaines choses ne peuvent pas être toutes blanches ou toutes noires, on a besoin de tolérance et de compréhension. C’est bien sûr difficile à cerner parce que le sentiment surgit et qu’untel est passé à travers et qu’un autre non. Mais mettre tout sur le papier et tout délimiter avec des règles, je ne suis pas fan. On devrait laisser courir certaine choses."

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