Toto Wolff dirige désormais la meilleure équipe en F1

Il parle des difficultés, du plaisir mais aussi des raisons de ce succès

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11 mai 2014 - 14:45
Toto Wolff dirige désormais la (…)

L’équipe Mercedes a commencé cette saison 2014 de la plus belle manière avec trois doublés en quatre courses, et la domination des flèches d’argent tend à se poursuivre à Barcelone puisque Lewis Hamilton et Nico Rosberg ont écrasé les qualifications. Toto Wolff n’aurait pas imaginé pareille domination et ne s’autorisait même pas à rêver un tel début d’année.

"Je ne suis pas le genre de personnes à avoir des rêves fous" explique l’Autrichien au site officiel de la F1. "Malheureusement, même quand je rêve, je suis quelqu’un de très terre à terre. Mais si j’avais des rêves fous, alors la situation actuelle serait au-dessus de n’importe lequel de mes rêves les plus fous ! Notre situation actuelle aurait été difficile à prévoir, en rêve ou non. Même si vous aviez tout gagné l’année d’avant, vous ne pouviez pas vous attendre à faire un doublé lors de trois des quatre premières courses. Et ce n’est pas une mentalité que vous devez avoir en Formule 1. Si l’on commence à s’appuyer sur ses attentes, on perd le fil. Nous préférons insuffler une mentalité de travail dur, de travail intelligent, d’être heureux de gagner, mais de tout oublier dès le lundi matin. Oublier le résultat et recommencer à travailler très dur".

Le gros coup réalisé par Mercedes est d’avoir engagé Lewis Hamilton et de mettre fin à son contrat signé chez McLaren lorsqu’il était enfant. En période d’adaptation en 2013, le Britannique avait remporté le Grand Prix de Hongrie lors de sa saison pour le compte de la firme à l’étoile et avait montré lors de la fin de saison qu’il était parfaitement intégré au sein de sa nouvelle équipe. Il a semblé s’être concentré sur le travail un peu plus que lorsqu’il était chez McLaren, si bien que des rumeurs ont commencé à poindre selon lesquelles Mercedes avait demandé à sa nouvelle recrue de choisir entre la F1 et tout ce qu’il y a autour.

"Non, nous n’avons rien empêché !" se défend Wolff. "N’oubliez pas, Lewis est encore très jeune. C’est une question de développement personnel et la seule personne responsable de cette évolution est chez Lewis est Lewis lui-même. De ce que je vois de l’extérieur, il est à une bonne période de sa vie, et c’est sûrement ce qui le pousse actuellement".

Lewis Hamilton est réputé pour être galvanisé par la victoire, comme tout pilote, mais aussi pour avoir du mal à gérer les périodes difficiles et ne pas être serein lorsqu’il n’a pas la possibilité de viser la victoire. Avoir une voiture capable de gagner tous les dimanches lui permet-il de se concentrer encore plus, dans ce but de victoire ? "Sûrement, Lewis veut gagner et s’il voit qu’il a les outils pour le faire, la motivation revient. Avoir la possibilité de gagner est un grand stimulant".

Même si Wolff laisse actuellement ses pilotes se disputer la victoire librement, il paraît évident que des consignes finiront par arriver. En attendant, Lewis Hamilton semble naturellement prendre l’avantage sur Nico Rosberg, mais de peu. Le souci pour les dirigeants de Mercedes, Toto Wolff en tête, est de gérer deux fantastiques champions comme Hamilton et Rosberg, mais c’est aussi un gage de domination lorsqu’on leur met entre les mains une voiture rapide et fiable. Si Mercedes semble intouchable, il est bien difficile de prédire quel pilote finira par prendre l’avantage.

"Si l’on regarde les dernières courses, il semble que Lewis a un petit avantage parce qu’il a gagné les courses. Mais tous les deux sont des pilotes fantastiques. Leur bataille est très intense et même si vous êtes dans une série telle que celle de Lewis, il n’y a rien d’écrit prédisant que ça continuera" analyse le directeur sportif de Mercedes. "Lewis sait qu’il doit être toujours être dans le coup, tout comme Nico le sait aussi. Nous verrons des performances solides de leur part durant la saison".

Mercedes a donc fini par dominer la F1 comme elle souhaitait depuis le rachat de Brawn GP, après plusieurs saisons difficiles. Le recrutement massif effectué dans le domaine technique a forcément eu un impact important sur les performances de l’écurie, et même si les difficultés rencontrées entre 2010 et 2012 paraissaient parfois incompréhensibles, le niveau qu’était celui de Brawn GP est désormais retrouvé.

"Soyons clairs, la majorité des fondations de ce que nous avons aujourd’hui vient de Ross Brawn. Toute l’équipe l’admire pour ce qu’il a fait mais néanmoins, on ne peut pas baser des performances de ce type sur une seule personne. L’équipe est composée de 800 personnes à Brackley et 400 à Brixworth, et chacun contribue au succès de l’équipe" tient à reconnaître Wolff. "C’est toujours un peu désagréable quand les médias traduisent cela par l’apport des quelques personnes célèbres alors que 1200 personnes travaillent en coulisses".

En effet, les têtes pensantes des équipes récoltent souvent la gloire du succès des structures auxquelles elles appartiennent, et malgré le départ à la retraite de Ross Brawn, son empreinte est encore très visible au sein de l’équipe et il est encore considéré aujourd’hui comme le cerveau de la création de Mercedes. Si le Britannique était encore chez Mercedes, il y a fort à parier qu’il serait rapidement considéré comme vecteur de succès.

"C’est le point de vue des médias" rétorque Wolff, "mais ce n’est pas comme notre entreprise, notre équipe, fonctionne. Il est vrai que Ross a été l’un des membres influents du succès de l’équipe. Nous honorons et admirons cela tous les jours. Nous sommes en contact avec lui et il n’y a rien que j’aimerais plus que de l’avoir avec nous pendant les courses, afin qu’il voit et qu’il fasse partie des fondations de ce qu’il a construit".

"Ceci dit, il est clair que le succès n’est jamais le fait d’une seule personne, c’est l’effort de chaque individu dans l’équipe. Je pourrais directement vous donner le nom de 50 ingénieurs qui ont eu un effet énorme sur la voiture, et ce sont des personnes avec qui j’ai une relation de travail très régulière. Il y a des centaines d’autres personnes très importantes pour notre organisation et c’est la raison du succès. Nous n’aurions pas pu planifier un tel succès avec certitude, donc Ross ne pouvait pas savoir qu’il serait vecteur d’une telle réussite".

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