Steiner explique le succès du modèle Haas

La collaboration avec Ferrari n’explique pas tout

Par Alexandre C.

30 août 2018 - 08:57
Steiner explique le succès du modèle

Le partenariat très poussé entre Haas et Ferrari a été autant critiqué que jalousé par plusieurs écuries de milieu de grille.

Alors que Toro Rosso s’apprête à renforcer ses synergies avec Red Bull, alors que Racing Point Force India pourrait faire de même avec Mercedes, Gene Haas n’a-t-il pourtant pas eu raison avant tout le monde ?

Günther Steiner, le directeur de Haas F1 Team, a fait le point, à l’occasion du Grand Prix d’Italie, sur le bilan du partenariat entre l’écurie américaine et celle de Maranello.

« Notre relation technique avec Ferrari est très bonne. Sans eux, nous ne serions pas là où nous sommes. La relation a toujours été bonne, elle est juste plus facile maintenant, puisque nous nous connaissons l’un l’autre, et chacun sait ce que l’autre attend. C’est une bonne relation. »

Fernando Alonso a assuré que la Haas était en fait une « Ferrari bis ». En quoi pourtant Haas se différencie-t-elle de Ferrari selon Günther Steiner ?

« Nous achetons des pièces à Ferrari – ce qui est permis par le règlement. Pour être un constructeur en F1, il faut construire son propre châssis, et faire son propre développement aérodynamique. Il faut manufacturer toutes vos propres pièces qui concernent l’aérodynamique, comme l’aileron avant, l’aileron arrière, les radiateurs, le châssis. Nous devons tout faire nous-mêmes, du design à la production des pièces. Toutes les autres pièces, comme au niveau de la suspension… nous les achetons à Ferrari – pour faire simple. Mais le reste, nous devons le développer nous-mêmes. »

Haas n’a pas qu’un partenariat avec Ferrari : l’écurie américaine sous-traite aussi une partie de son travail à une autre firme italienne, Dallara.

« Dallara, c’est l’entreprise leader sur la construction des châssis pour toutes les formules monoplace – F2, F3, Super Formula, GP3, IndyCar. Ils font beaucoup de choses. Ils ont des infrastructures en place, des ingénieurs. Nous avons recours à une sous-traitance, pour qu’un groupe d’ingénieurs de Dallara travaille pour nous. Nous achetons beaucoup de leurs pièces. Leurs designers dessinent des pièces, mais c’est sous la direction de Haas F1 Team, et de notre designer en chef, Rob Taylor, et de notre groupe aérodynamique avec Ben Agathangelou. »

« Dallara, c’est une partie très importante de notre équipe. Ils étaient là depuis le début, ils sont toujours là. Avec le temps, notre relation avec eux est devenue plus simple, et s’est améliorée. »

« Notre relation se développe, et vous savez de plus en plus où vous pouvez faire des gains d’efficience. Ferrari est en F1 depuis 50 ans, donc ils ont leur expertise ; Dallara construit des voitures de course depuis longtemps. Ce sont de bons ingénieurs… Et ils nous ont beaucoup aidé. »

L’organisation de Haas semble pourtant un casse-tête à première vue : le siège est aux États-Unis, la base logistique au Royaume-Uni, et l’écurie sous-traite avec deux firmes italiennes, Dallara et Ferrari…

« Nous y arrivons car nous avons de bons employés ! » réagit Günther Steiner. « Il faut avoir des gens en qui vous pouvez avoir confiance, c’est le seul moyen pour y arriver. Nous utilisons juste les NTIC pour échanger, et cela semble fonctionner. Je suppose qu’on aurait pu s’y prendre différemment. Mais je pense qu’une partie de notre succès s’explique parce que nous avons les bonnes personnes aux bons endroits. Aujourd’hui, ça semble fonctionner, même si nous aurions beaucoup moins de travail si tout était rassemblé à un seul emplacement. Du moment que ça continue à fonctionner, nous continuerons ainsi. »

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