Sainz en 2018 : un dilemme, mais un dilemme heureux

Couper le cordon Red Bull ?

Par Alexandre C.

4 juin 2017 - 15:36
Sainz en 2018 : un dilemme, mais (...)

Dans l’ombre des équipes de pointe, le duel pour être le « meilleur des autres » bat son plein dans le milieu de tableau. A ce petit jeu-là, c’est Sergio Perez qui mène la danse, mais Carlos Sainz est aussi un prétendant très sérieux. A une exception près (un abandon à Bahreïn), le pilote espagnol est pour le moment tout le temps rentré dans les points (8e en Australie, 7e en Chine, 10e en Russie, 7e en Espagne et 6e à Monaco).

C’est justement en Principauté où le pilote Toro Rosso a le plus impressionné, en égalant son meilleur résultat en carrière, en se qualifiant en 6e place et en tenant tête à Lewis Hamilton en fin d’épreuve.

Chez Toro Rosso, Daniil Kvyat ne tient pas pour le moment la comparaison. En course, le Russe n’a jamais battu son coéquipier (à l’exception de Bahreïn).

Carlos Sainz ressort donc gagnant après le premier tiers de l’année dans son duel entre coéquipiers, toujours scruté de près chez Toro Rosso. Sa cote dans le paddock a logiquement encore augmenté depuis le début de la saison.

« Chaque année, depuis ses débuts en F1 avec Toro Rosso, il a été très bon. Mais là il devient encore meilleur et surtout encore plus constant » rappelait ainsi après Monaco Oliver Rowland, le pilote F2 de DAMS, qui lorgne aussi un volant en F1 l’an prochain.

L’éloge le plus remarquable est certainement venu d’un ponte du paddock : Toto Wolff en personne. Le directeur de Mercedes assurait le mois dernier que « Carlos était prêt » pour rejoindre une écurie de pointe. « Carlos est ce qu’il doit être : un pilote moderne, séduisant, intelligent, rapide. »

Le seul hic ? La carrière de Carlos Sainz est pour le moment verrouillée, et solidement, par Red Bull. Durant la dernière intersaison, la structure autrichienne a ainsi pu bloquer toute velléité de l’Espagnol de rejoindre Renault.

Helmut Marko, le responsable de la filière jeunes de Red Bull, ne ferme pas pour autant complètement la porte, mais pose des conditions strictes et sévères au départ de l’ancien champion de Formule Renault 3.5. : « Comme je l’ai déjà dit, si une équipe vraiment meilleure que Toro Rosso le voulait, nous pourrions parler. Mais Ferrari n’a pas souhaité avoir Carlos. Donc pour le moment, personne ne nous appelés. Carlos doit se concentrer pour faire le meilleur travail possible et il se développera automatiquement. D’un autre côté, nous avons besoin d’un pilote de réserve et Carlos est notre première option »

Red Bull ne compte pas donc pas livrer son petit joyau à la concurrence de sitôt et on peut aisément le comprendre. A Milton Keynes, on se rappelle que Max Verstappen était dominé lors de certains week-ends par Carlos Sainz…

Mais Carlos Sainz ne joue que les places d’honneur chez Toro Rosso et quelques déclarations cette année ont laissé transparaître une certaine impatience. Or chez Red Bull, en 2018, l’horizon semble bloqué. Max Verstappen et Daniel Ricciardo sont tous les deux encore jeunes, ont des contrats solides et devraient rester une année de plus dans l’écurie-mère.

En 2019 en revanche, la situation est bien plus incertaine. Daniel Ricciardo chez Ferrari, Max Verstappen chez Mercedes, ou l’inverse, tout est possible puisque les cartes devraient être redistribuées à ce moment-là. Et ce pourrait être, enfin, l’heure de la promotion de Sainz chez Red Bull.

L’Espagnol n’aura alors que 24 ans. Mais acceptera-t-il de ronger son frein une saison supplémentaire chez Toro Rosso, sans la perspective de signer des podiums ? Prendra-t-il le risque de tout miser sur une place chez Red Bull en 2019 sans avoir la certitude à 100 % qu’un tel transfert se concrétisera ?

Une autre option pour Carlos Sainz serait de répondre favorablement aux sirènes d’une autre écurie. Le départ annoncé de Jolyon Palmer chez Renault devrait libérer une place : ce serait l’occasion pour Sainz de s’inscrire dans un projet prometteur à moyen terme – à condition, cette fois-ci, que le docteur Marko relâche la garde. Quant à la piste Ferrari, elle paraît un peu plus froide pour 2018 depuis que Kimi Räikkönen a redressé la barre en qualifications comme en course.

Carlos Sainz est donc devant un dilemme, mais un dilemme heureux : faut-il qu’il brise le cordon Red Bull ou qu’il attende de récolter les fruits de sa fidélité ? Quoi qu’il en soit, ses chances de rester en F1 au-delà de son aventure Toro Rosso et de rejoindre une écurie plus huppée paraissent élevées. Beaucoup de pilotes aimeraient se retrouver dans une telle situation aujourd’hui…

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