Pourquoi Perez serait un atout pour Ferrari

Le Mexicain est l’une des plus grosses cotes sur le marché

Par Emmanuel Touzot

22 juin 2016 - 13:58
Pourquoi Perez serait un atout (...)

Il est rare que les pilotes ayant vécu une première expérience décevante dans une équipe de pointe aient une deuxième chance, tant les places y sont chères. Pourtant, Sergio Perez pourrait bien déroger à cette règle et retrouver une équipe de pointe après son passage raté chez McLaren en 2013.

Engagé à la hâte par McLaren après le départ de Lewis Hamilton pour Mercedes, le Mexicain a vécu une petite désillusion dans l’équipe anglaise pour ce qui était alors la première saison sans victoire à Woking depuis 2006. Malmené par Button une partie de l’année et moins flamboyant que chez Sauber, Perez a été débarqué sans ménagement par McLaren pour faire de la place à Kevin Magnussen et a trouvé refuge chez Force India.

Alors qu’on lui prédisait beaucoup de difficultés aux côtés de Nico Hulkenberg, il faut reconnaître que ’Checo’ a défié les pronostics et s’est imposé face à l’Allemand. Sans forcément avoir pris le pas de manière totale, Perez se montre à la hauteur à chaque fois qu’une opportunité se présente, alors que Hulkenberg le domine quand les Force India se montrent anonymes dans le peloton. Et c’est grâce à cet opportunisme que Perez a déjà signé quatre podiums pour son équipe actuelle.

Il serait pour autant réducteur de cantonner le pilote à cet opportunisme tant il semble avoir appris de ses erreurs passées et avoir pris de l’ampleur. Désormais expérimenté, il recommence à être flamboyant et fait surtout preuve de régularité, ce qui était jusqu’ici son plus gros défaut. L’ayant corrigé, Perez passe du statut de bon pilote au statut de pilote redoutable, capable de se surpasser et de lutter, en certaines occasions, contre des pilotes et des monoplaces qui lui sont supérieures.

La performance signée à Bakou est bien évidemment due à la puissance du moteur Mercedes qui l’a bien aidé à battre l’une des Ferrari, et le podium monégasque a fortement été aidé par une stratégie intelligente de la part de ses ingénieurs mais dans les deux cas, c’est bien le pilote qui a fait la différence, sur des circuits aux caractéristiques diamétralement opposées.

On n’a pas vu la Force India sur la première ligne au départ du Grand Prix d’Europe, d’ailleurs par la faute du pilote, mais l’exploit était bien réussi en signant le deuxième temps des qualifications sur le circuit azéri. Perez est en forme, sa voiture bien meilleure depuis les évolutions apportées au Grand Prix d’Espagne, et le duo devrait être candidat à d’autres très bons résultats jusqu’à la fin de l’année.

Dès lors, il est évident que le Mexicain va attirer l’attention des plus grandes équipes, même si Bob Fernley s’est montré rassuré quant à la possibilité de garder ’Checo’ l’an prochain. Compte tenu des contrats longue durée qui lient Hamilton, Rosberg, Vettel, Alonso et Ricciardo à leur équipe respective, Perez est de facto l’un des meilleurs choix sur le marché des transferts actuellement, sinon le meilleur.

Certes les places ne sont pas nombreuses, mais s’il est un baquet qui siérait à merveille au Mexicain, c’est celui de la deuxième Ferrari. Non pour dire que Kimi Raïkkönen ne fait pas un bon travail, ce qui n’est pas le but de cet article, mais bien de dire que Ferrari serait inspirée de choisir Perez si elle venait à remplacer le Finlandais.

Car même si l’expérience entre les deux ne s’est jamais conclue comme elle aurait dû le faire, Perez ayant quitté la Ferrari Driver Academy pour rejoindre McLaren, rien n’empêche la Scuderia de le recruter pour épauler Sebastian Vettel. Le côté contractuel, qui de toute façon n’est jamais un obstacle en Formule 1, serait grandement facilité par le contrat qui lie déjà les sponsors de Gutierrez, les mêmes que Perez, à Ferrari.

Perez serait un choix judicieux pour piloter une voiture aujourd’hui développée dans le sens de Vettel et qui ne convient pas forcément à Raïkkönen. Le Mexicain sait s’adapter, notamment pour ce qui concerne la mise en température des pneus et leur tenue sur le long terme, et cet atout serait indispensable pour laisser à Vettel toute latitude pour avoir une voiture à sa convenance sans sacrifier les performances de l’autre Ferrari. L’inconvénient serait en revanche l’entente entre les pilotes qui ne serait sûrement pas aussi bonne que celle entre les deux pilotes actuels de la Scuderia.

Ferrari prendrait évidemment un risque à remettre Perez dans une voiture capable de gagner, car on sait que certains pilotes ont un profil qui ne convient pas à ce rôle de vainqueur potentiel, voire de candidat au titre, comme ont pu le montrer dans le passé des pilotes comme Frentzen, Fisichella ou Heidfeld, redoutables dans des voitures médiocres et un peu tétanisés par l’enjeu dans des écuries de pointe.

Cependant, on ne peut s’empêcher de penser que Perez serait très différent de ce qu’il était en 2016 et qu’avec le potentiel montré depuis maintenant un peu plus d’un an, il serait un atout pour la Scuderia dans la quête des titres pilotes et constructeurs après lesquels court Ferrari depuis près de dix ans.

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