‘L’agressivité’ des hypertendres confrontera les top-teams à un dilemme en Q2

Se qualifier ou non en ultratendres ?

Par Alexandre C.

26 mai 2018 - 08:38
‘L'agressivité' des hypertendr

Les hypertendres, qui pour la première fois de la saison sont de sortie en Grand Prix, vont-ils pimenter la course monégasque et donner des migraines aux stratégistes ?

En effet, si les hypertendres sont une seconde plus rapides, selon Pirelli, que les ultratendres (gamme un cran moins tendre que les hypertendres), c’est au prix d’une usure accélérée. Du même coup, selon les premières analyses, les voitures réussissant à passer en Q3 avec les ultratendres, pourraient tirer les fruits de ce pari en course (rappelons que les pneus utilisés lors du tour le plus rapide en Q2 doivent être chaussés au départ de la course pour les dix meilleurs pilotes).

« Les hypertendres semblent assez agressifs » a détaillé Andrew Green, le directeur technique de Force India. « C’est presque un pneu conçu rien que pour les qualifications. Ce devrait être bon pour le spectacle je pense. »

« Tout le monde va essayer de ne faire qu’un seul arrêt. Certaines écuries de pointe vont bien sûr essayer de se qualifier [en Q2] avec des autres pneus que les hypertendres, parce qu’elles ont peut-être la marge pour y arriver. C’est une stratégie risquée ici bien sûr. »

« Les hypertendres sont environ une seconde plus rapides que les ultratendres. Les essais de jeudi ont montré que Red Bull devrait bénéficier de cette avance suffisante sur le milieu de grille, ce qui leur ouvre la possibilité de rouler avec les ultratendres en Q2 et donc de démarrer la course avec. »

On comprend dès lors le dilemme que Ferrari, Red Bull et Mercedes doivent affronter : vont-ils risquer de se qualifier en ultratendres ? Ou la crainte des McLaren, Renault et autres (qui rouleront sûrement en hypertendres en Q2) sera-t-elle trop forte ?

Le pari se complique quand l’on sait que les ultratendres mettent logiquement plus de temps à arriver dans leur fenêtre d’exploitation… alors même que le trafic sera une problématique anxiogène, sur le court tracé monégasque.

Mais le pari vaut le coup d’être tenté : pour Andy Green, tout pilote qui réussira à passer en Q3 avec les ultratendres aura un « grand avantage » pour la course en partant avec des gommes plus durables.

Rien ne dit cependant que les hypertendres vont rapidement s’user en course. En effet, si leur durée de vie, jeudi, a été estimée à 15 tours par Andy Green, la piste monégasque va de plus en plus se gommer – il s’agit de la piste qui évolue le plus de la saison en l’espace de quelques jours. Enfin, peu importe que les pneus soient vraiment usés : comme l’a démontré Sebastian Vettel en 2011, même avec des pneus en fin de vie, il est très facile de résister à un poursuivant dans les rues princières. Mais le risque d’undercut ou d’overcut doit aussi être pris en compte...

« Il y avoir beaucoup de gestion pneumatique en course » pronostique le dirigeant de Force India. « Il semble que les ultratendres aussi laissent quelques marbles. Donc je pense qu’au fur et à mesure de la course, ce sera vraiment délicat d’aller hors-trajectoire. Traditionnellement, nous voyons une voiture de sécurité à Monaco. Tout peut arriver, c’est ce qui fait le charme de ce Grand Prix. C’est vraiment difficile de prédire ce qui va arriver… »

Recherche

Info Formule 1

Photos

Vidéos