Boullier : la spirale descendante de Lotus Renault GP

Une saison 2011 à oublier

Par Franck Drui

2 décembre 2011 - 08:14
Boullier : la spirale descendante (...)

Eric Boullier a résumé la saison 2011 comme une saison de descente aux enfers pour Lotus Renault GP. Cette descente a commencé dès la fin des premiers essais privés de l’année en février, lorsque Kubica se blessait gravement en rallye.

"Quand vous entrez dans une spirale descendante, c’est très difficile de la casser. Nous avons eu un bon début de saison, le meilleur temps aux essais de Valence et ensuite l’accident de Kubica. On m’a blâmé pour cela mais, je suis désolé, ce n’est pas moi qui ait signé le contrat avec Kubica. Il pouvait faire du rallye, il en a fait et il a eu crash," commence le patron de LRGP.

Les podiums obtenus en Australie puis en Malaisie ont fait illusion quelques semaines puis les performances ont commencé à se dégrader petit à petit. "Ensuite nous avons eu une paire de pilotes (Petrov-Heidfeld) qui n’a pas apporté ce qui était attendu. Pas à cause d’eux mais à cause du matériel. Les idées et les innovations étaient trop innovantes et nous avons dû prendre une décision pour tenter de casser cette mauvaise spirale (en remplaçant Heidfeld par Senna). C’est vrai que nous n’avons pas assez développé la voiture, nous l’avons publiquement reconnu," poursuit Boullier.

L’équipe d’Enstone a aussi dû surmonter d’autres problèmes, plus politiques. "Il y avait aussi un problème d’identité. Deux personnes se battant pour le nom Lotus donc notre équipe s’est demandée pendant un an qui on était réellement : Renault ? Lotus ? Genii ? Et où va-t-on ? Je devais faire face à 500 personnes à l’usine et j’ai dû amener des actionnaires dans l’équipe pour leur expliquer où ils allaient parce que je n’avais pas de réponse."

Les rumeurs annonçant le remplacement de Boullier à la tête de l’équipe se sont multipliées ces derniers jours. Pour manque de résultats ? Passation de pouvoir avec Group Lotus ? Pour l’instant personne ne le sait mais le discours de Boullier se fait plus amer, tel un plaidoyer pour son action depuis deux ans. "Je suis un employé, pas le propriétaire de l’équipe. Nous avons cette équipe que nous avons reprise et on m’a mis à sa tête il y a deux ans. L’équipe était 8ème au championnat malgré le plus grand effectif de la F1. 8ème alors qu’elle était championne du monde trois ans auparavant. Alors laissez-moi un peu de temps pour nettoyer le bordel, parce qu’il y a de manière évidente le bordel quelque part. On ne peut pas être champion en 2006 et 8ème en 2009 trois ans après. Et n’oubliez pas que nous avons tout construit autour de Kubica car il était la pierre angulaire, et il n’était plus là après une semaine. Ma principale fondation était cassée."

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