Newgarden gagne l’Indy 500 au terme d’une course polémique
L’IndyCar va certainement devoir expliquer ses décisions
C’est sous un ciel chargé que le départ de l’Indy 500 a eu lieu, pour 32 des 33 pilotes inscrits. En effet, Graham Rahal n’a pas pu démarrer à cause d’un problème mécanique. Eliminé dimanche dernier, remplaçant Stefan Wilson blessé, l’Américain n’a finalement pas pu prendre le départ en même temps que les autres.
Alex Palou avait signé la pole position devant Rinus VeeKay et Felix Rosenqvist, et l’Espagnol a conservé la tête au départ. VeeKay l’a dépassé au deuxième tour mais a rendu la place au troisième tour, la position de tête étant plus coûteuse en carburant.
Les deux hommes ont continué à échanger leurs positions dans les premières boucles, afin qu’aucun d’entre eux ne soit pénalisé trop lourdement en matière de performance. Le début de course n’a pas été des plus agités, les pilotes se suivant sans tenter trop de dépassements, à l’exception des deux leaders.
Scott Dixon a connu des problèmes rapidement, avec une voiture très lente, et un aileron arrière qui vibrait énormément. Après son arrêt, le Néo-Zélandais semblait plus en forme, tandis que son équipier Palou s’arrêtait à son tour.
L’Espagnol, comme Santino Ferrucci en même temps que lui, et les arrêts se sont enchaînés, notamment avec VeeKay peu de temps après Palou. Le trio de pilotes McLaren s’est retrouvé en tête, Felix Rosenqvist menant devant Alexander Rossi et Pato O’Ward.
Première salve d’arrêts et premier abandon
Rosenqvist s’est arrêté, tout comme Marcus Ericsson, Josef Newgarden, Tony Kanaan ou encore Scott McLaughlin et Katherine Legge. Cette dernière est malheureusement rentrée au ralenti juste après, visiblement victime d’un problème. On voit en fait qu’en repartant de son emplacement, elle a glissé et tapé très légèrement le mur.
Les deux autres pilotes McLaren se sont arrêtés, et Palou a repris la tête de l’épreuve devant VeeKay, puis Ferrucci et les trois pilotes McLaren. Dixon était le grand perdant de cet arrêt légèrement décalé, en 21e place.
Le deuxième relais a été très calme à l’exception de l’incident avec Legge, qui a malheureusement mis pied à terre peu après le quart de la course. La deuxième séquence d’arrêts aux stands, toujours sous drapeaux verts, a vu les McLaren se placer à l’avant du peloton.
Palou a connu des difficultés après son deuxième arrêt, sa voiture semblant moins en verve dans le peloton. Du côté de VeeKay, les choses allaient bien, mais il est ressorti derrière Rosenqvist et O’Ward. Les deux pilotes de l’équipe anglaise ont pris les contrôles de la course et se sont échangé la première place.
Helio Castroneves a récupéré une perte de contrôle inespérée, évitant un énorme accident, alors que RC Enerson abandonnait à cause d’un problème mécanique, le deuxième abandon de la course.
Neutralisation après l’accident de Sting Ray Robb
Tout s’est agité au 92e tour avec un problème pour Takuma Sato, un passage par l’herbe pour Tony Kanaan, mais surtout un crash pour Sting Ray Robb, qui a provoqué la première sortie du drapeau jaune et de la Pace Car. Le pilote allait bien après un choc violent, comme c’est toujours le cas sur ce circuit.
Les pilotes se sont arrêtés en même temps, et VeeKay a fait la même erreur que Legge en repartant de son emplacement. Mais son tête-à-queue a eu une conséquence énorme puisqu’il a envoyé Palou dans le mur ! VeeKay est reparti en piste mais les deux voitures semblaient avoir pris des dégâts.
La course a été relancée au 101e des 200 tours, alors que Palou était repassé par les stands mais n’avait pas perdu de tour. Callum Ilott était en tête grâce à un arrêt avant le drapeau jaune, mais il a rapidement cédé les rênes à Rosenqvist.
Will Power était en difficulté lors de ce restart, alors que les pilotes étaient en peloton dans ces premiers virages. Ferrucci et Ericsson se sont percutés dans la ligne droite, sans conséquence.
Ferrucci a pris la troisième place au détriment d’Ilott, tandis que Rosenqvist et O’Ward se relayaient en tête, comme avant le drapeau jaune. La séquence d’arrêts aux stands qui a suivi a fait évoluer cette situation.
Grosse frayeur chez Andretti puis crash pour Grosjean
Rosenqvist est ressorti en tête, mais O’Ward a plongé au septième rang, qui s’est transformé en sixième place quand il a dépassé Carpenter. C’étaient Ericsson et Newgarden qui étaient dans le sillage de Rosenqvist, et le vainqueur 2022 a pris la tête.
Pendant ces arrêts, deux pilotes Andretti, Romain Grosjean et Colton Herta, se sont accrochés. Heureusement, aucun dégât ne semblait à déplorer et le Français n’a pas perdu trop de temps. Newgarden a ensuite dépassé Rosenqvist, et les McLaren ne semblaient plus aussi fortes à 60 tours de l’arrivée.
Au 150e des 200 tours, c’est malheureusement pour un accident de Romain Grosjean que le drapeau jaune a été déployé. Le pilote français était évidemment indemne, mais la course était de nouveau changée avec une neutralisation.
Les stratégies se sont différenciées avec des arrêts pour O’Ward, Carpenter, Sato, Ilott, McLaughlin, VeeKay, Kanaan, Pedersen, Pagenaud, ou encore Malukas et Canapino. Ericsson était en tête devant Newgarden au moment où la course a été relancée, avec 44 tours à disputer.
La folle remontée de Ferrucci
Newgarden a vite passé Ericsson, mais le Suédois est repassé au tour suivant. Entre temps, on a vu plusieurs pilotes se toucher, notamment Christian Lundgaard qui a abîmé son aileron, et Scott McLaughlin qui a failli percuter la voiture devant lui.
Santino Ferrucci a pris la deuxième place, alors que le trio de tête avait un peu d’avance sur Rossi, qui s’est fait dépasser par Rosenqvist pour la quatrième place à 42 tours de la fin. Ferrucci est passé en tête à 41 boucles de l’arrivée.
La séquence d’arrêts suivante s’est faite sous drapeau vert, et Ferrucci a vu une de ses roues sortir de son emplacement. Il n’a pas perdu de temps et a heureusement écopé d’une simple pénalité financière et d’un avertissement pour cela, ce qui l’a laissé dans la course.
C’est toutefois Ericsson qui menait virtuellement, mais O’Ward était en tête réellement, avec sa stratégie décalée. Et lorsqu’il s’est arrêté, le Mexicain est ressorti juste derrière Ericsson et Rosenqvist. Le Mexicain a dépassé Rosenqvist puis Ericsson.
Enorme accident pour Kirkwood
Devant, on retrouvait Ryan Hunter-Reay, Ilott et Agustin Canapino, mais les trois hommes devaient s’arrêter. Newgarden a dépassé Rosenqvist, qui a tapé le mur et a ensuite envoyé Kyle Kirkwood en tonneau. L’inquiétude se situait toutefois au niveau d’une roue qui est partie en tribune.
Les deux pilotes étaient indemnes, et la course était évidemment neutralisée, puis interrompue au drapeau rouge. Heureusement, la roue est passée entre deux tribunes et a atterri sur une voiture dans le parking, sans apparemment blesser qui que ce soit.
Les voitures se sont relancées, et les trois premiers sont passés par les stands pendant que le peloton était encore regroupé derrière la Pace Car. O’Ward pointait donc en tête avant le restart, devant Ericsson, Newgarden, Rossi, Ferrucci, Palou, Conor Daly, Dixon, VeeKay et Herta. Simon Pagenaud pointait au 11e rang.
Une fin de course hachée... et ridicule
Le restart à neuf tours de l’arrivée a été annulé car le peloton mené par O’Ward était trop lent, et c’est à huit boucles que ça s’est produit. O’Ward a dégringolé au classement après cette relance et un accrochage a eu lieu entre lui et Ericsson.
Le Mexicain a tapé le mur de manière violente et derrière, Pagenaud est parti en tête-à-queue, percuté par McLaughlin. Canapino avait la voiture abîmée et n’a pas réussi à freiner, allant percuter O’Ward. Tous les pilotes étaient indemnes, mais le drapeau rouge a de nouveau été brandi.
La course a été relancée à 4 tours de l’arrivée avec Newgarden en tête devant Ericsson, Ferrucci, Rossi, Palou, Dixon, Daly, VeeKay, Herta et Sato.
Mais avant même le passage de la ligne, Benjamin Pedersen et Ed Carpenter se sont percutés sur la ligne, provoquant une nouvelle neutralisation. Avec 4 tours à disputer, la course allait possiblement terminer comme ça, et Ericsson venait de passer Newgarden, tout comme Ferrucci.
Un vainqueur méritant, mais un goût amer
Il restait 2 tours, la course a été relancée pour 2 boucles, et une seule de chauffe avant un dernier tour de sprint pour aller chercher une victoire qui était sujette à polémique. On ne peut que déplorer de voir les championnats, comme l’a fait la F1 en Australie, choisir le spectacle au détriment de toute logique sportive.
Ericsson a pris un excellent départ et a zig-zagé pour casser l’aspiration, mais Newgarden et Ferrucci étaient proches du Suédois ! Sur la ligne droite opposée, Newgarden est passé et avait encore Ericsson dans son sillage, mais l’Américain a résisté et remporté l’Indy 500.
C’est la première victoire de Newgarden à l’Indy 500, mais on ne peut que déplorer le spectacle qu’a offert l’IndyCar en cette fin de course, avec des drapeaux rouges absolument ridicules.
Palou, Rossi, Dixon et Sato suivent, Ganassi plaçant ses quatre voitures dans le top 7. Daly, Herta et VeeKay complètent le top 10, tandis que nos deux pilotes français ont abandonné.
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