Interview - Ogier : Le Portugal, un rallye qui lui réussit

Le carnet de notes du Rallye du Portugal

Par Franck Drui

27 mai 2019 - 17:47
Interview - Ogier : Le Portugal, (...)

Propulsé en championnat du monde des rallyes par Citroën, celui qui est depuis devenu sextuple champion du monde s’est offert sa première victoire en WRC, au volant d’une C4 WRC, à l’occasion de l’édition 2010 du Portugal. Avec quatre succès supplémentaires remportés entre temps, cette épreuve est aussi l’une de celles où il a connu le plus de réussite.

Dès ta découverte de l’épreuve en 2009 sur C4 WRC, tu montres de réelles prédispositions en pointant 6e le premier jour, avant une erreur le lendemain…

Oui, sur un énorme ciel, j’avais mal compris une note et j’étais hélas parti du mauvais côté ! Mais c’est vrai que j’ai toujours trouvé les routes de ce rallye magnifiques. À l’époque toutefois, il se déroulait en Algarve plus au sud, et je préférais le sol, plus constant. C’est en 2015 qu’il est revenu du côté de Porto, où les conditions deviennent hélas très cassantes sur les secondes boucles. En même temps, la ferveur constatée sur ces ES est vraiment à nulle autre pareille, c’est bien pour la discipline, donc quelque part je comprends qu’on soit remontés au nord. Puis avec le remaniement cette année de la première journée, qui était jusqu’alors la plus dure de toutes pour les mécaniques, j’espère que nous aurons droit à un profil plus roulant.

As-tu rêvé devant les images de ce rallye longtemps célèbre pour ses spectateurs s’écartant au tout dernier moment pour laisser passer les voitures de course ?

Étant jeune, le seul rallye que je suivais vraiment, c’était le Monte-Carlo. Quand je vois les images du passé, c’est clair que c’était impressionnant mais au final, je suis bien content de ne pas avoir connu ça, et que nous puissions, les spectateurs comme nous, évoluer en plus grande sécurité grâce à tous les efforts entrepris depuis.

En 2010, après ta performance Néo-Zélandaise, t’attendais-tu à remporter ta première victoire dès la manche suivante au Portugal ?

On était effectivement dans une période où nous étions proches du but, donc bien sûr j’espérais que cela arrive le plus rapidement possible. Maintenant, ce n’est jamais si évident que cela de conclure. C’est clair que concrétiser sur ce rallye a constitué une étape assez importante dans ma carrière. Après ça, on a continué notre progression d’une belle manière. Gagner son premier succès enlève toujours une certaine pression, c’est un poids en moins sur les épaules. D’autant que je garde un super souvenir de la manière dont nous y sommes parvenus.

Est-ce ta plus belle victoire ?

Des belles victoires, j’ai la chance d’en avoir pas mal. Elle restera toujours particulière car c’est la première, et sans doute aussi l’ une des plus importantes, puisqu’elle nous a ensuite permis de pouvoir viser plus haut plus sereinement.

Quelle est ta spéciale préférée du parcours actuel ?

Fafe, au-delà du mythe et de l’affluence exceptionnelle, c’est une spéciale magnifique en termes de pilotage aussi. C’est juste qu’aujourd’hui, on la connaît tous par cœur, du coup ça a tendance à être plus du circuit que du rallye.

SECRETS DE ROUGES

En échouant à seulement 2’’4 de Jari-Matti Latvala à l’occasion du cinquième rendez-vous de la saison 2010 en Nouvelle-Zélande, Sébastien Ogier et Julien Ingrassia étaient déjà passés tout près de leur première victoire mondiale. Dès le rendez-vous suivant au Portugal, ils ne laissaient pas passer l’occasion et concrétisaient leur indéniable potentiel, grâce à un succès conquis avec la manière.

Pendant que Sébastien Loeb et Daniel Elena, également engagés sur une C4 WRC, balayaient le premier jour, Sébastien Ogier et Julien Ingrassia en avaient profité pour prendre le large et se constituer notamment une avance de 44’’8 sur leurs aînés. Mais à l’époque, le règlement prévoyait que le leader du rallye ouvrait ensuite la piste, et donc balayait, sur les deux étapes suivantes. À leur tour particulièrement handicapés pendant deux jours, les espoirs d’alors n’en avaient pas moins résisté héroïquement pour l’emporter avec une marge de 7’’9 sur leurs rivaux d’équipiers, en ayant mené les débats de l’ES 4 à la 18 et terminé deuxièmes meilleurs performers avec six meilleurs temps !

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