Interview de Felipe Drugovich : Le Brésilien espère un volant en F1

Il réalise tout juste son titre de champion de F2

Par Camille Komaël

11 septembre 2022 - 14:56
Interview de Felipe Drugovich : Le (…)

Felipe Drugovich, champion de Formule 2 2022 FIA Formula 2 champion. Qu’est-ce que ça fait ?

Felipe Drugovich : C’est fantastique ! Je crois que ça prend un peu de temps pour y croire, et après tu réalises que tu es champion. Je pense que quand on commence, on rêve toujours d’être en F1, mais une fois qu’on est dans le bain on réalise combien c’est difficile d’être un champion de F2 aussi - ce qui est ce qu’il faut faire pour accomplir ce rêve. D’un coup, ça devient aussi un rêve d’être champion de F2. Depuis enfant, je rêvais déjà de ce moment. Ca semble si irréel d’être là.

Parlez-nous de la manière de gagner ce titre à Monza, en devant regarder la course sprint depuis la voie des stands. C’était difficile ?

Drugovich : C’est sûr que ce n’était pas comme je l’imaginais ! Au début j’étais un peu nerveux parce que Théo gagnait des places. Au final, on a compris que c’était assez difficile pour lui de remonter dans le peloton, et le sentiment a été le même que si j’avais été dans la voiture. C’est juste quelque chose d’irréel et je crois que je vais vraiment en profiter pendant un long moment.

Felipe, c’est votre troisième saison en Formule 2, la seconde avec MP Motorsport après une année passée chez Virtuosi Racing en 2021. Quelle importance a eu MP Motorsport dans votre route vers le succès ?

Drugovich : Vraiment beaucoup. Ils m’ont vraiment aidé au début à développer mes compétences et mon pilotage, mais dans le même temps c’est aussi une très jeune équipe et je pense que c’est pour cela que je les ai aussi beaucoup aidés. Je crois que c’est ce qui nous a aidé à gagner cette année. Je suis revenu avec beaucoup d’expérience, je les ai aidés à progresser, et ils m’ont aussi fait faire un grand pas en avant de l’an dernier à cette année. Je crois que c’était un travail d’équipe, évidemment, mais je suis vraiment heureux d’avoir pu les aider.

Il reste encore trois courses dans la saison, vous avez cinq victoires, quatre pole, neuf podiums et un seul abandon. Vous avez été Monsieur Constant. A quel point vous avez réalisé que vous pouviez le faire, gagner ce championnat ?

Drugovich : Evidemment on commence à penser très tôt au championnat. On essaie de ne pas le faire, mais je crois que quand on réalise qu’on peut l’avoir, c’est quelque chose de vraiment spécial. Je crois que c’est vers Spa que j’ai eu de nouveau un gros avantage, et j’ai vu que nous étions vraiment très bien revenus de la pause. Alors j’ai pensé que c’était possible. C’est vrai que c’était déjà presque la fin du championnat, la onzième manche, mais c’est là que j’ai vraiment commencé à y penser.

Est-ce qu’il y a une course ou un week-end de cette saison dont vous vous rappellerez toujours ?

Drugovich : Monaco en sera un, probablement le plus spécial. Zandvoort a aussi été très spécial pour l’équipe, gagner leur course à domicile, donc je pense que ces deux-là seront mes week-ends préférés.

Et le doublé à Barcelone ?

Drugovich : C’était quelque chose de spécial, c’est vrai, en fait j’avais oublié ! Il y a eu cinq victoires et elles étaient toutes spéciales, je crois que chacune a ses bons points. Je pense qu’on doit juste en profiter. Toutes sont mes préférées.

Est-ce qu’il y a eu des frustrations, ou des doutes, cette année ?

Drugovich : Oui. Je pense au moins de juillet quand on a eu quatre week-ends de course en un mois, on sentait qu’on avait perdu un peu de performance, et on perdait des points en tête du championnat. Bien sûr ce n’était pas la fin du monde parce qu’on était quand même leaders avec un bon avantage, mais ce n’est jamais agréable de voir les autres s’améliorer et de se voir stagner. Dans le même temps, je crois que c’est quelque chose qui devait arriver pour qu’on travaille pendant la pause estivale et qu’on revienne plus forts.

Vous aviez dit que vous n’étiez pas sûr de faire une troisième saison en Formule 2 après une deuxième saison décevante, est-ce que continuer en F2 est la meilleure décision de votre carrière pour l’instant ?

Drugovich : Ca l’est. C’est sûr que ça l’est. Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans F2 cette année, bien que ça n’était pas le plan. Je crois que ce titre ouvre beaucoup d’opportunités pour moi, et j’espère être en F1 un jour. C’est l’objectif principal et je me battrai pour ça.

Vous dites que ça ouvre beaucoup d’opportunités pour vous, mais comment la nouvelle va être accueillie au Brésil ? Vous êtes le premier champion du pays d’une catégorie un échelon inférieure à la F1 depuis Bruni Junqueira en 2000.

Drugovich : J’espère qu’on en parlera longtemps, je crois qu’il y a des personnes qui m’encouragent, surtout car il n’y a pas de Brésilien en F1. Je crois que si on descend l’échelle, je suis le premier qu’ils peuvent choisir, et c’est spécial d’avoir fait le job pour eux. Il y a vraiment quelqu’un qui leur manque en F1 et j’espère y être un jour pour représenter le pays.

Vous parlez d’opportunités. Il y a des rumeurs et des discussions dans le paddock sur ce que vous allez faire l’an prochain. Que pouvez-vous nous dire ?

Drugovich : J’essaie d’être dans le paddock. Il y a quelques places encore disponibles en F1. Bien sûr c’est très difficile d’obtenir un baquet de titulaire. On essaie, mais sinon, on essaiera d’être pilote de réserve. Pour le moment, j’essaie juste d’obtenir un volant de titulaire.

Bonne chance pour la finale, comment allez-vous célébrer ce titre ?

Drugovich : J’espère que l’équipe sera à la hauteur ! Ce serait bien d’vaoir une fête demain soir avec l’équipe et de juste profiter de ce moment. On va avoir deux mois de pause avant Abu Dhabi, donc c’est agréable de bien célébrer avant cette pause.

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