Des évolutions importantes pour la Citroën C3 WRC en Argentine

Notamment du côté du train arrière

Par Franck Drui

21 avril 2018 - 09:36
Des évolutions importantes pour la (…)

Première d’une série de quatre épreuves terre consécutives, le rallye d’Argentine s’annonce sans doute comme la plus éprouvante du championnat pour les mécaniques. Citroën Total Abu Dhabi WRT alignera pour l’occasion trois équipages, avec Kris Meeke – Paul Nagle, Craig Breen – Scott Martin et Khalid Al Qassimi – Chris Patterson, et pourra compter sur une évolution du train arrière récemment homologuée sur sa C3 WRC.

UNE ATMOSPHÈRE DE LIESSE POPULAIRE

Traditionnelle plaque tournante du rallye d’Argentine, la Province de Cordoba voue un véritable culte à la discipline. Au point de vibrer chaque année avec passion au rythme de l’évolution des WRC sur ses pistes sélectives. Avec dix victoires remportées sur les treize dernières éditions, Citroën tient forcément une place à part dans le cœur des afficionados locaux, toujours présents en masse sur les bords des ES, et Kris Meeke, troisième en 2014, avant de s’adjuger carrément l’édition 2015 et de signer ainsi son premier succès en WRC, a vite recueilli les faveurs de l’applaudimètre. Déjà troisième au Mexique début mars, pour la seule manche terre courue jusqu’alors, le pilote leader du Citroën Total Abu Dhabi WRT a bien l’intention de répondre présent, en jouant à nouveau les tous premiers rôles sur ces spéciales qu’il affectionne particulièrement. Au même titre d’ailleurs que Craig Breen, galvanisé par sa deuxième place en Suède, dont ce sera le retour, et qui avait laissé entrevoir de belles promesses pour sa première venue l’an passé dans cette patrie du rallye. D’autant qu’il pourra compter sur un ordre de départs favorable le premier jour pour se remettre en jambes. Pour l’occasion, les deux fers de lance des Rouges seront rejoints par Khalid Al Qassimi, sixième en Argentine en 2015 pour son unique participation jusqu’alors, qui effectuera là sa première apparition de la saison sur la troisième C3 WRC.

UNE C3 WRC ENCORE PEAUFINÉE

Déjà particulièrement efficace au Mexique, au point d’avoir été la WRC à remporter le plus de spéciales, avec huit meilleurs temps signés tous équipages confondus, la C3 WRC a encore vu son équilibre être optimisé depuis. Avec le recours pour l’occasion à un joker châssis, visant à introduire une évolution de son train arrière, pour élargir encore un peu plus sa fenêtre d’utilisation. Signe que la quête de la performance est permanente dans les locaux de Satory. Il faut dire que le défi annoncé est de taille : peu remanié, si ce n’est notamment le dimanche avec l’inversion du sens des ES empruntées, le tracé, fait de secteurs chronométrés parfois très rapides, et d’autres extrêmement sinueux, sur un sol souvent très cahoteux, constitue toujours un sacré test.

ILS ONT DIT

Pierre Budar, Directeur de Citroën Racing

" L’objectif en Argentine sera de renouer avec le podium, sur un terrain dont nous connaissons bien les spécificités. Nous savons donc aussi pertinemment que ce rallye peut se révéler aléatoire, en raison principalement de son profil plutôt cassant. Fruit du travail effectué sans relâche pour peaufiner chaque jour un peu plus notre C3 WRC, la nouvelle géométrie de train arrière introduite pour l’occasion vise à obtenir un comportement encore plus constant quelle que soit l’évolution de la surface et donc générer un surplus de confiance pour les pilotes derrière le volant. En tout cas, si Craig manque d’expérience de cette épreuve atypique, il a déjà fait l’étalage en Suède de sa faculté à surprendre, tandis que Kris est un ancien vainqueur, aussi nous sommes bien armés pour remplir nos objectifs. "

Kris Meeke

" J’aborde cette cinquième manche avec la ferme intention de reprendre ma marche en avant au championnat, mais elle constitue un tel challenge, qu’elle doit s’appréhender avec humilité. Je ferai de mon mieux, comme toujours, mais il faudra composer avec la météo. L’état des pistes est souvent conditionné par les intempéries des six mois précédents. En tout cas, c’est une épreuve que j’aime bien, pour le large éventail de difficultés qu’elle propose, pour l’accueil aussi que nous réserve les fans locaux, toujours très enthousiastes, puis je m’y suis toujours montré à mon aise : en quatre venues, je suis monté à deux reprises sur le podium, dont une fois sur la plus haute marche. "

Craig Breen

" Avec une seule participation, qui plus est partielle, à mon compteur, quand les autres parcourent ces chronos depuis des années, je crains de souffrir de ma méconnaissance du terrain. Mais j’ai beaucoup aimé l’aperçu que j’en ai eu la saison passée et j’ai hâte de prendre le départ. Puis mes essais préalables se sont bien déroulés, cela faisait un petit moment que je n’avais plus piloté la C3 WRC sur la terre, or elle a bien progressé sur cette surface, et j’ai fait le plein de confiance à l’orée de ce rallye qui s’annonce exigeant. "
Nombre de participations à l’épreuve : 1 en 2017, abandon

Khalid Al Qassimi

" Ce rallye s’annonce comme un sacré défi pour moi, car cela fait un petit moment que je ne l’ai plus disputé, mais je suis impatient d’y être. Il va falloir que je retrouve mes marques, que je reprenne également en notes les spéciales. Je n’ai donc pas d’autre objectif que celui de rallier l’arrivée en m’étant fait plaisir, tout en apportant mon soutien à l’équipe. "

UN RALLYE, UN CHALLENGE

La mécanique mise à rude épreuve

Avec la disparition des rallyes du Safari, au Kenya, ou de l’Acropole, en Grèce, c’est aujourd’hui l’Argentine qui détient seule le " statut honorifique " de rallye le plus cassant de la saison. En raison de ses pistes caillouteuses et ondulées, abordées à très haute vitesse (près de 120 km/h de moyenne) le premier jour autour de Santa Rosa de Calamuchita, comme autant du sol plus meuble du samedi, ou du vertical extrême que l’on retrouve le dimanche, sur les chronos hyper étroits et techniques d’El Condor ou Giulio Cesare, lesquels se négocient plutôt autour de 75 km/h de moyenne. Les contraintes exercées sur les montures sont donc multiples, d’autant que s’ajoute à cela une altitude flirtant notamment avec les 2000 mètres dans El Condor, des passages de gué également, aussi la fiabilité joue souvent un rôle crucial dans le résultat final.

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