Un point avec Gérard Neveu avant les 6 Heures de Spa

"Nous savons que c’est une course populaire"

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23 avril 2013 - 11:33
Un point avec Gérard Neveu avant (...)

A moins de deux semaines des 6 Heures de Spa, le Championnat du Monde d’Endurance s’est invité dans le centre de Liège face au célèbre Hôtel de Ville. Le beau temps étant de la partie dans les Ardennes belges, les Liégois n’ont donc pas eu à braver la pluie pour venir admirer les autos présentes sur la Place du Marché. Nous avons répondu positivement à l’invitation du FIA WEC à l’occasion de la présentation des 6 Heures de Spa aux médias belges. De quoi faire le point avec Gérard Neveu avant le deuxième rendez-vous de la saison, mais aussi de parler de l’European Le Mans Series après un meeting britannique pour le moins pluvieux. On ne reviendra pas sur le nouveau principe des qualifications mis en place en FIA WEC où les avis sont partagés. A Spa, les pilotes auront un peu plus de temps de piste compte tenu de la longueur du circuit et on va laisser du temps au temps pour juger ce nouveau système voulu par les organisateurs. Pour ce qui est de l’ELMS, tout le monde espère une météo plus clémente à Imola où le championnat européen sera la tête d’affiche de l’événement.

« Nous sommes ici pour faire la promotion des 6 Heures de Spa » entame l’homme fort du FIA WEC. « Nous savons que c’est une course populaire et c’est pourquoi nous avons souhaité mettre en place un prix d’entrée abordable. L’accès au paddock sera libre et les fans pourront aller au contact des pilotes. Compte tenu du succès en 2012, le pitwalk sera rallongé. On espère un ciel aussi bleu que pour cette présentation de l’épreuve à Liège. Ce serait une juste récompense par rapport à ce que nous avons connu l’année passée. Venir à Spa n’est pas forcément facile pour nous car c’est le tracé qui nous coûte le plus cher en termes de location et de frais de fonctionnement. Le FIA WEC a un business modèle à respecter. On espère accueillir entre 35 000 et 40 000 spectateurs. »

Un premier bilan en 2015...

La couverture des 6 Heures de Spa sera renforcée : « En 2012, nous avions un potentiel de 60 millions de foyers qui pouvait suivre la course. Cette année, nous passons carrément à plus de 300 millions, soit plus de cinq fois plus. C’est un pas en avant énorme. Si on fait exception du Brésil, la dernière heure de chaque course sera diffusée en direct sur le signal international d’Eurosport. On relance un championnat qui était dominant il y a 50 ans. On sait bien que la deuxième année est toujours plus compliquée. Cependant, il y a de quoi être satisfait. Avoir autant de pilotes de Formule 1 est un indicateur intéressant. Ce n’est qu’en 2015 que nous pourrons faire un premier vrai bilan, soit après trois saisons complètes. Ce championnat se fait en parfaite collaboration avec l’ACO et la FIA, les deux parties s’inscrivant sur le long-terme »

De nouveaux pays frappent à la porte du FIA WEC...

Le premier meeting de Silverstone a donné satisfaction : « Le FIA WEC a attiré environ 5000 personnes de plus cette année. Il y avait 350 journalistes accrédites pour 380 à Spa dans quelques jours. La salle de presse de Silverstone a connu une affluence comparable à celle du Moto GP. » D’autres circuits frappent à la porte du FIA WEC : « Plusieurs circuits font maintenant les yeux doux au FIA WEC. L’Allemagne et la Turquie se positionnent pour accueillir une manche sachant que l’Italie s’y est aussi intéressée. Nous recevons maintenant des demandes spontanées aussi bien en Europe que dans le monde entier. Mais il faut pour cela que les infrastructures des circuits puissent suivre. Pour le moment, nous restons à huit dates plus les 24 Heures du Mans. Si et seulement si la conjoncture économique devait mieux se porter, nous pourrions être amenés à rajouter une ou deux dates supplémentaires. Il ne faut pas impacter directement les équipes. »

Vers un équilibrage usines/privés...

Si les catégories LMP2 et GTE sont ultra disputées cette saison, la catégorie reine manque de concurrents même si le duel Audi/Toyota est prometteur, avant de voir l’arrivée de Porsche. Les équipes privées se font de plus en plus rares en LMP1, mais Gérard Neveu est tout de même confiant pour le futur : « En Endurance, il y a toujours eu des prototypes et des GT, des usines et des privés. La catégorie LMP2 est très intéressante car son coût est maîtrisé. Il y a tout de même beaucoup de pilotes affûtés et la balance entre Pro et Am est bonne. Pour en venir à la présence des LMP1, on aura toujours des P1 « usines » mais aussi privées. Le nouveau règlement favorise ce mix. Les écarts entre constructeurs et privés est plus faible cette année et il le sera encore plus en 2014. A terme, on espère de tout cœur que les constructeurs fourniront leurs technologies aux équipes privées. On l’a vu dans le passé avec Peugeot et ORECA mais aussi avec Henri Pescarolo. Le bon exemple est Porsche. Le constructeur revient officiellement avec deux 911 RSR, et sous peu les équipes privées pourront en bénéficier. Les perspectives ne sont pas négatives. Dans deux ans, on espère bien avoir de 8 à 12 LMP1. Aujourd’hui l’investissement à perte n’existe plus, dont il faut de la rentabilité. Des gens comme Rebellion doivent retrouver une partie de l’argent investi. Il faut donner les moyens aux privés d’y arriver et d’être compétitifs. L’Endurance est porteur. Chaque constructeur y trouvera un intérêt économique. Comme je l’ai dit, on en reparlera en 2015. »

L’ELMS en pleine reconstruction...

Moribond en 2012, l’European Le Mans Series est en pleine phase de reconstruction cette année et il est un peu tôt pour dresser un premier bilan : « Tirer des conclusions après un seul meeting est un peu prématuré. Je m’attends à une belle épreuve à Imola où nous partagerons l’affiche avec le Championnat de France FFSA GT. Je reviens tout juste du Red Bull Ring où j’ai été conquis par l’endroit. Je suis impatient d’y retourner. Pour nous, il faut faire cette première saison car ce n’est qu’à l’issue des cinq courses que nous pourrons faire le bilan. Ensuite, il sera temps d’analyser tous ensemble la saison écoulée et de prendre des décisions pour le futur. On grandira tous ensemble. L’ACO soutient de tout son poids l’ELMS et il faut remettre le championnat d’aplomb. Pierre Fillon prend tous les risques et mise beaucoup sur ce championnat. »

« Il ne faut pas oublier qu’il y a des tickets pour Le Mans et quand on connaît la rareté d’une sélection pour les 24 Heures du Mans... A nous de retrouver une ambiance et une crédibilité sportive. Nous y verrons déjà plus clair après Imola. »

Propos recueillis par Laurent Mercier

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