Tréluyer : Une vraie victoire d’équipe !

"Nous nous sommes montrés très compétitifs"

Par Franck Drui

7 mai 2013 - 16:15
Tréluyer : Une vraie victoire d'équ

Première victoire de la saison en championnat WEC pour Benoît Tréluyer et ses équipiers André Lotterer et Marcel Fässler sur le tracé très sélectif des Ardennes. Un succès qui les propulse en tête du championnat du monde et leur offre ce petit « supplément d’âme » avant les 24 Heures du Mans.

Ils n’étaient pas vraiment inquiets avant d’aborder cette deuxième manche du championnat du monde d’endurance, mais savaient qu’ils allaient devoir travailler vite et bien pour ne pas louper ce week-end concentré sur deux journées seulement.

« Dès ma première entrée en piste, j’ai tout de suite eu un bon feeling, concède Benoît. Avec Marcel et André, nous avons réussi à bien partager ce que nous avions ressenti, et aussi bien Leena que Justin, nos ingénieurs, ont tout de suite compris ce que nous voulions… Nous sommes aussi parvenus à bien anticiper l’évolution de la piste. En fait, nous avons pu utiliser l’expérience qui nous avait manqué jusqu’à présent dans les Ardennes. Il y a deux ans, Francorchamps avaient été le cadre de nous débuts avec Audi et, l’an passé, nous avions fini deuxièmes. Cette année, nous étions fins prêts… »

Après des essais libres fructueux, c’était à André (Lotterer) et Marcel (Fässler) que revenait la tâche de qualifier la voiture. Logiquement choisis en raison de leurs liens très étroits - le premier a passé son enfance en Belgique et le second compte de nombreuses participations aux 24 Heures de Spa - avec le tracé ardennais, ils signaient deux très bons chronos qui, au cumul des temps, permettait à la n°1 de décrocher la pole…

« En tête jusqu’au premier virage, André bloquait un peu les roues et se retrouvait à l’extérieur, commente Benoît avec un brin de malice et d’admiration. Il se faisait déboîter de tous les côtés en conséquence et se lançait dans une remontée absolument impressionnante dans le trafic. Un truc de fou ! Non seulement, il parvenait à reprendre la tête mais il possédait près de 20’’ d’avance sur la n°2 au moment de l’entrée en piste de la Safety Car suite à un incident à l’Eau Rouge. »

Au cours de la neutralisation, André (Lotterer) avait le malheur de rouler sur un débris qui provoquait une crevaison lente. Comble de malchance, au moment où il aurait pu rentrer au box, la voie des stands se révélait fermée et il devait effectuer un tour supplémentaire alors que la course venait d’être relancée.

« Nous avons encore perdu du temps à ce moment-là, souffle Benoît. Quand je suis revenu en piste après avoir remplacé André, nous avions chuté en 7e position, soit la dernière des LMP1 ! J’ai alors attaqué, attaqué, attaqué encore lors de mon double relais pour me retrouver en tête après 76 minutes. Une fois au volant, Marcel poursuivait dans la même veine et creusait de nouveau l’écart. Malgré un petit arrêt coûtant une vingtaine de secondes pour resserrer un élément aéro qui bougeait, nous finissons avec plus d’une minute d’avance grâce, aussi, à un excellent dernier relais d’André. Bref après avoir accumulé plus d’une minute de retard, nous gagnons avec plus d’une minute d’avance. Hallucinant ! »

Tout aussi impressionnant est le résultat d’ensemble d’Audi qui place ses trois voitures sur les trois marches du podium. Un carton plein qui, toutefois, ne tourne pas la tête du Français.

« Nous nous sommes montrés très compétitifs et nous avons appris plein de choses. La voiture n°3 « queue longue » a réussi une très belle course aussi, et fait le plein d’informations qui vont être très utiles mais il ne faut pas sous-estimer notre adversaire, tempère le natif d’Alençon. La nouvelle Toyota s’est révélée très compétitive jusqu’à la mi-course avant de rencontrer des problèmes. Donc, méfiance ! Nous sommes contents de notre travail mais nous restons très vigilants. Il y a encore des points à améliorer de notre côté, et nous allons y travailler d’arrache-pied car il n’est pas question de nous endormir sur nos lauriers… »

Au championnat, le trio se porte en tête pour un point et regarde désormais en direction de la Sarthe. « Aucun problème majeur à Silverstone, aucun problème ici ; je crois que nous n’avons jamais été aussi à l’aise ! Je ne veux pas aborder Le Mans trop confiant, mais c’est tout de même plus confortable d’arriver avec une première victoire derrière les bretelles plutôt qu’en mode panique. Mécanos, ingénieurs, tout le monde a effectué un super boulot, un vrai travail d’équipe. Nous sommes vraiment prêts, vraiment bien… Mais au Mans, tout peut se passer ! »

Quelques heures seulement après être descendu de la plus haute marche du podium, Benoît s’envolait avec épouse, enfant et amis vers les cieux plus dégagés de Marrakech afin de reprendre sa respiration avant la plongée dans les « 24 Heures » qui commence par les Essais Préliminaires le 9 juin prochain.

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