Présent et avenir du Rebellion Racing avec Bart Hayden

L’interview du patron

Par

14 mars 2013 - 08:07
Présent et avenir du Rebellion (...)

Avec deux programmes majeurs cette saison, le Rebellion Racing va jouer la gagne sur deux tableaux. Une Lola-Toyota prendra part à l’intégralité du Championnat du Monde d’Endurance tandis que l’autre évoluera en American Le Mans Series. Fort d’une victoire nette et sans bavure au Petit Le Mans, les troupes de Bart Hayden ont pris le pari de venir se frotter aux réguliers de l’ALMS, à savoir Muscle Milk Pickett Racing et Dyson Racing. Malgré un faible plateau en LMP1, il faut s’attendre à des meetings acharnés et disputés tout au long de la saison. L’autre auto aura pour mission de garder le titre en FIA WEC au niveau des équipes privées sachant que les deux Lola-Toyota seront en piste à Silverstone, Spa et Le Mans. De quoi s’assurer une nouvelle belle prestation face au Strakka Racing et de profiter d’un éventuel faux pas des LMP1 alignées par les deux blockbusters Audi et Toyota. Du côté des pilotes, le team suisse fait dans la continuité avec les trois « N » sur la #12, Andrea Belicchi, Mathias Beche et Cong Fu Cheng sur la #13. Avec des Lola arrivées quasiment à bout d’évolutions, il faudra prendre une décision pour 2014 : Lola-Toyota actuelle ? nouvelle LMP1 ? LMP2 ? DP ? GT ? De quoi torturer l’esprit de Bart Hayden durant la saison, l’équipe suisse n’ayant plus rien à prouver au niveau des performances. Avant le début de saison, le Team Principal détaille avec nous la saison à venir avec les feuilles de route des équipages tout en évoquant l’avenir.

Laurent Mercier : Bart, satisfait d’être de retour sur le continent américain ?

Bart Hayden : « Comment pourrait-il en être autrement... Nous arrivons ici en vainqueur de la dernière épreuve ALMS et nous allons disputer une saison complète sur le territoire américain. Aux Etats-Unis, l’ambiance est différente de ce que l’on peut connaître en Europe. Il en va de même pour la réglementation. On espère bien débuter la saison même si on sait que ce ne sera pas facile avec la présence des deux Audi. Cependant, on peut attendre une belle bataille face à Muscle Milk Pickett Racing et Dyson Racing. L’équipe reste concentrée sur la course et tout peut arriver. Il nous faudra d’abord battre Muscle Milk et Dyson, sachant que nous serons prêts à profiter du moindre faux pas des Audi. Nous avons conscience que nous ne pourrons pas revenir rouler dans ce championnat en 2014 du fait de l’unification avec le Grand-Am. Nous voulons bien faire pour la der de l’ALMS ici. »

Quelle sera l’orientation de l’équipe en 2014 ?

« C’est encore un peu tôt pour confirmer quelque chose mais le FIA WEC semble être la piste la plus probable. Poursuivre aux Etats-Unis risque de s’avérer compliqué ou alors il faut intéresser un maximum de partenaires américains. Nous verrons en cours d’année. Il est clair que rouler en Europe est plus facile pour l’équipe sur le plan de la logistique. Malgré quelques déplacements lointains en FIA WEC, il y a Silverstone, Spa et Le Mans. Le marché asiatique grossit pour Rebellion, tout comme les Etats-Unis. La motivation première reste cependant la course. »

Il faudra aussi faire le choix de la catégorie et de l’auto. Un choix plutôt cornélien...

« Il est vrai qu’il va falloir prendre une décision importante. A la fin de saison, nos autos auront six ans. Les châssis sont très bons mais il est peut-être temps de les remiser au musée et de les faire courir en historique dans quelques années (rires). Nos Lola ont évolué au fil des ans mais on va atteindre la limite. A un moment il faut penser à changer. Le problème reste que quelque chose de neuf coûte très cher et il y a la réalité économique. Il y aura la possibilité de poursuivre avec les mêmes autos encore un an. Tout le monde veut du neuf et il faut discuter avec les partenaires. »

Passer en LMP2 est une option possible ?

« Tout reste ouvert mais il n’est pas évident pour un team présent en LMP1 de passer en LMP2 même si on sait bien que c’est la catégorie forte actuellement. Notre objectif est de poursuivre en LMP1 avec une nouvelle auto. On se doit de d’avoir des ambitions et dans le cas contraire on trouvera d’autres solutions. »

Il n’est pas question d’un retour en GT ?

« Non car il est difficile pour une équipe privée de lutter face à des constructeurs en GTE-Pro. Pour le reste, il faut avoir la meilleure association en GTE-Am, ce qui n’est pas évident. »

En attendant d’en savoir plus pour 2014, les Lola-Toyota vont évoluer ?

« Nous travaillons avec Multimatic pour cela et il y aura des ajustements avant Silverstone. Ce sera quelques updates et pas une révolution. Il faudra être le plus proche possible de HPD. Il sera impossible d’aller chercher les Audi et Toyota. Je pense même que l’écart risque d’être encore plus important cette année. »

Avec une équipe aux Etats-Unis, on doit parler de Rebellion Racing USA ?

« Non l’entité reste la même. Pour le moment, nous n’avons pas une vraie base américaine mais juste un atelier près de Long Beach au sein de la structure Condor Motorsports. Notre troisième châssis est ici et il est prêt pour le prochain meeting ALMS. Après Laguna Seca, nous le ramènerons en Europe pour Le Mans en cas de besoin. Il est aussi prévu que nous soyons aux Essais Officiels FIA WEC au Paul Ricard avec une auto même si le timing s’annonce court. »

Un mot sur les deux équipages...

« Avec Nicolas (Prost), Neel (Jani) et Nick (Heidfeld), nous avons un trio qui se connaît parfaitement et qui est très fort. Andrea (Belicchi) fait partie de la famille Rebellion Racing depuis le début et Mathias (Beche) a roulé pour nous en essais il y a quelques années avec un rôle de pilote de réserve en 2011. Quant à Cong Fu Cheng, il était à nos côtés à Shanghai. A Silverstone et Spa, les équipages seront composés des trois pilotes, mais sur les manches de six heures, ils ne seront que deux par auto. »

On ne peut qu’être déçu du manque de LMP1 « Essence » en FIA WEC. C’est aussi votre avis ?

« Oui ! Sincèrement nous pensions que JRM serait à nouveau là, ce qui aurait donné plus de piment aux courses, alors que là nous ne serons que deux en compétition. Nous avons conscience qu’il est compliqué de rouler en LMP1 avant la nouvelle réglementation et que l’investissement est important. En ALMS, nous ne serons que trois, mais sur un même pied d’égalité avec une auto dans chaque camp. C’est tout le contraire du LMP2 où le plateaux est garni en FIA WEC et pas en ALMS. Pour le futur, on ne peut rien prédire quant au nombre de LMP1. »

Les Américains sont maintenant habitués à l’équipe. Le retour est bon ?

« Les organisateurs font tout pour nous faciliter la tâche. Les retombées sont bonnes et nous avons de plus en plus de fans depuis Petit Le Mans. On voit de plus en plus de tee-shirts Rebellion. Nous avons conscience que les Américains vont plutôt soutenir une équipe nationale, mais les fans du Rebellion Racing sont nombreux et l’accueil est très bon. »

Propos recueillis par Laurent Mercier

Endurance

Recherche

Info Motorsport

Photos

Vidéos