Interview de Nick Heidfeld : Une seule envie, gagner !

"Le Mans, c’est très spécial pour moi"

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10 mai 2013 - 18:26
Interview de Nick Heidfeld : Une (...)

Si les premiers pas de Nick Heidfeld en Endurance remontent à 1999 avec une participation aux 24 Heures du Mans sur une Mercedes, on peut dire que ses vrais débuts dans la discipline se sont faits l’année passée au sein du Rebellion Racing. L’Allemand est de retour aux affaires en Endurance cette année, mais pour un programme complet, à l’inverse de 2012. L’ancien pilote de Formule 1 dispute l’intégralité de la saison American Le Mans Series sur la Lola-Toyota du Rebellion Racing en compagnie de Neel Jani. C’est d’ailleurs ce duo qui arrive aux commandes du championnat à Laguna Seca pour le troisième meeting de l’année. En parallèle, on l’a vu lors des deux premières manches du Championnat du Monde d’Endurance aux côtés de Neel Jani et Nicolas Prost, avec notamment un chrono de tout premier choix à Silverstone parmi les redoutables hybrides. Après Laguna Seca, c’est au Mans que Nick Heidfeld posera ses valises pour la troisième fois, avec comme mission de faire au moins aussi bien qu’en 2012, soit une quatrième place.

Laurent Mercier : Nick, que retenir des 6 Heures de Spa ?

« Nous n’avons pas connu le moindre problème technique et les chronos ont été bons tout le week-end. On savait que les Audi et Toyota étaient impossibles à aller chercher à la régulière. Le début de course n’a pourtant pas été facile par rapport aux séances d’essais. La voiture était difficile à piloter et les prototypes LMP1 d’usine ont fait un grand pas en avant. J’ai fait de mon mieux en étant très prudent dans le trafic mais aussi en économisant un maximum de carburant. Neel et Nico ont fait du très bon travail et la course s’est déroulée sans problème. »

Revenons à Silverstone. Le chrono décroché en qualification t’a surpris ?

« Oui car on n’a plus l’habitude de voir une LMP1 privée parmi les hybrides (rires). Ce qui est dommage, c’est que nous aurions dû nous élancer de la première ligne. La moyenne des chronos ne nous pas permis de partir à côté de la Toyota, mais bien en deuxième ligne. C’était pour nous un peu une surprise mais nous avons bien conscience de notre objectif qui est d’être la meilleure équipe privée du championnat. Compte tenu du réajustement réglementaire, nous sommes un peu plus proches des hybrides cette année mais il en manque encore. Il faut être réaliste... »

Le nouveau kit donne entière satisfaction ?

« Oui ! A Spa, l’auto était comme sur des rails. Nous avions de nouveaux amortisseurs et dans les virages rapides, l’auto était vraiment bien. C’est de bon augure pour les 24 Heures du Mans. »

Avant Le Mans, il y a Laguna Seca. La mission sera d’aller chercher la victoire pour accroître l’avance au championnat ?

« C’est ma première fois à Laguna Seca. Je m’attends à un trafic compliqué, compte tenu des 35 voitures en piste. De plus, c’est un meeting particulier avec quatre heures de course au menu. Notre plus sérieux rival sera une fois de plus le Muscle Milk Pickett Racing. L’équipe de Greg Pickett connaît tous les rouages des courses à l’américaine. Cependant, le Rebellion Racing peut s’appuyer sur sa connaissance du championnat. N’oublions pas que l’équipe s’est imposée lors du dernier Petit Le Mans. La reconnaissance du tracé a été primordiale. »

Ensuite, il y aura Le Mans...

« Le Mans, c’est très spécial pour moi. La première fois, c’était en 1999. Mercedes m’avait invité à venir participer à cette course et j’ai dit : « ok, pourquoi pas. » On connaît la suite avec les divers soucis rencontrés par les Mercedes CLR. Je partageais mon volant avec Christophe Bouchut et Peter Dumbreck. A cette époque, je n’avais qu’une idée en tête : Formule 1. C’est pour moi un come-back et maintenant une autre philosophie. Nous avons pris la 4ème place en 2012 et nous voulons monter sur le podium. On sait bien que ça ne sera pas facile mais on ne sait jamais ce que peut réserver une telle course. Le Mans reste Le Mans. »

La saison 2013 est comme tu la souhaitais ?

« 2013 est pour moi une très bonne année avec un programme complet en ALMS dont les 12 Heures de Sebring, plus trois manches du Championnat du Monde d’Endurance, dont les 24 Heures du Mans. Je n’ai qu’une envie : gagner. »

C’est positif pour le FIA WEC d’avoir autant de pilotes venant de la F1...

« L’Endurance est loin d’être une maison de retraite de la Formule 1 (rires). Ce n’est pas pour rien que de plus en plus de pilotes rejoignent la discipline. Les options sont multiples mais l’Endurance semble tirer son épingle du jeu. Je dois dire que je prends beaucoup de plaisir dans la Lola-Toyota du Rebellion Racing. L’an passé, j’étais encore un peu « formaté » F1 au niveau des sensations. Cette année, c’est différent et je m’éclate réellement. Le team est très professionnel et fait les choses bien. »

On parle de toi chez Porsche pour 2014. Info ou intox ?

« (rires). Pour moi tout reste ouvert ! On voit que de plus en plus de constructeurs viennent en Endurance, ce qui est un signe encourageant. Bien sûr, les 24 Heures du Mans ont une place de choix mais il y a un championnat tout autour. C’est encore trop tôt pour moi d’évoquer l’avenir. Comme je l’ai dit, je suis ravi de rouler pour le Rebellion Racing. On verra ce que la suite nous réserve... »

Propos recueillis par Laurent Mercier

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