Berthon a eu très peur à Spa

Brillant… mais pas payé de retour ! Telle pourrait être la mention portée sur le carnet scolaire de l’élève Berthon pour cette rentrée des classes à Spa Francorchamps. Un élève en progrès dont le travail - et le week-end - a été gâché par le comportement aussi dangereux qu’incompréhensible d’un autre pilote. Séquence regrettable, qui en rappelle une autre : la manœuvre de Schumacher sur Barrichello, qui fit polémique au Grand Prix de Hongrie, il y a deux ans.

270 km/h : C’est la vitesse à laquelle Sergio Canamasas a envoyé Nathanaël Berthon dans le mur, samedi après-midi dans la descente vers l’Eau Rouge.

— “Merci, M. Canamasas” – La manœuvre a aussitôt fait resurgir dans les mémoires l’affaire du Grand Prix de Hongrie 2010, lorsque Michaël Schumacher a tassé sans ménagements Rubens Barrichello contre le muret de protection, miraculeusement sans bobo. A peine descendu de voiture, le Brésilien avait vissé son index sur la tempe en lâchant devant les media : "Schumacher est cinglé !" C’est ce qu’a pensé Nathanaël Berthon à propos de l’inconscient Sergio Canamasas, qu’il était en train de doubler samedi, pour le gain de la 5e place, dans la descente vers l’Eau Rouge.

— Il en tremble encore - Mieux sorti de “La Source”, le Français s’était porté à la hauteur de l’Espagnol, côté stands, lorsque ce dernier lui braqua dessus, l’envoyant délibérément dans le mur. "Un vrai miracle que rien de grave ne soit survenu", tremblait Berthon encore longtemps après. Si deux ans plus tôt en Hongrie l’affaire s’était terminée sans dégâts, il n’en fut pas de même dans cette course principale de GP2. Biellette de direction tordue et aileron avant à moitié arraché, le jeune français était contraint d’effectuer un 2e pit stop pour réparer. Les plus gros dégâts n’étaient pas matériels : en passe de terminer 5e - et peut-être même mieux – sur le circuit le plus probant de la saison, Nathanaël Berthon devait se contenter d’une anonyme 14e place. Les commissaires eurent beau infliger une pénalité symbolique au fautif, Berthon l’aura longtemps en travers. D’autant que dimanche il fut dès le départ l’une des victimes indirectes de la panne de cervelle de Johnny Cecotto (pénalisé lui aussi après-coup) à l’épingle de La Source, et termina son week-end sur une obscure 19e place…