Benoît Tréluyer : C’est l’Amérique !

Victoire à Sebring

Par Franck Drui

19 mars 2013 - 19:06
Benoît Tréluyer : C'est l'Amér

A l’issu d’un ultime relais d’une intensité rare, le trio Benoît Tréluyer, Marcel Fässler et Oliver Jarvis s’adjuge la plus célèbre et emblématique course d’endurance d’Amérique du Nord. Le pilote français épingle ce monument du sport automobile mondial à son palmarès, et affiche ses ambitions pour la suite de la saison…

Intense, extrême, grandiose, les superlatifs manquent pour décrire - après onze heures d’un duel des plus serrés - l’explication finale entre Benoît Tréluyer et Tom Kristensen. Une explication fratricide entre les deux pilotes Audi digne des meilleurs westerns. Un suspens comme seule la firme de Ingolstadt sait les orchestrer avec un écart de moins d’une seconde sur la ligne !

« Tout s’est joué dans les derniers relais où il a fallu se bagarrer un petit peu, minimise le Français, mais nous avions tout de même l’avantage de pouvoir compter sur un dernier refueling plus court. Un bonus de six secondes qui nous aurait permis de nous imposer même si Tom (Kristensen) était parvenu à me doubler lors du pénultième relais. Je n’ai pas pris de risque lors de mon retour en piste quand j’ai eu du mal à chauffer les pneus. Fidèle à son approche, Audi n’a pas donné de consignes de course et ce fut à nous de nous débrouiller. Vraiment, ce fut une belle course. Très disputée, très serrée entre les deux voitures. Très sympa ! »

Une course qui restera à jamais gravée dans les annales de cette grande classique américaine. Une épreuve chargée d’histoire, et riche d’un palmarès où les plus grands se sont illustrés.

« Mes équipiers et moi-même n’avions disputé l’épreuve qu’une seule fois l’an passé et c’était la dernière occasion de pouvoir s’y imposer avec une LMP1. A mi-course, nous avons vu que nous avions une bonne chance d’y parvenir. Quand nous sommes arrivés ici, nous savions que la version 2013 était plus rapide. Seulement, la préparation de nos équipiers a été retardée par une sortie de piste lors de la première séance d’essais, et ils ont perdu pas mal de temps. Ils n’ont pas pu mettre au point la voiture comme nous avons pu le faire. De plus, avec Marcel et Leena Gade, notre ingénieur de piste, nous avions l’avantage de bien connaître la voiture. On a bien réglé l’auto. Nous avions un bon équilibre qui a compensé le déficit en performance que nous avions par rapport à la nouvelle voiture. »

Des réglages parfaits que Fässler était en mesure d’exploiter merveilleusement lors de son tour de qualification. Il signait la pole et tombait le record de la piste !

« Ce week-end, Marcel avait vraiment le feu ! Avec Leena, on a vraiment senti qu’il était dedans, qu’il pouvait faire la pole. Il a relevé le défi et nous a sorti un tour de folie. Allan (McNish) a insisté deux tours de plus pour tenter de battre son chrono, mais il n’y est pas parvenu. Olly (Jarvis) qui nous a rejoint en remplacement d’André (Lotterer) a fait du très bon boulot également. Avec Marcel, nous avons eu une pensée pour notre pote qui nous a super manqué. André s’est montré très fair-play en acceptant de céder sa place à Olly pour qu’il ait plus de roulage. Ce ne fut pas une décision facile à prendre pour lui car c’était la toute dernière fois que nous roulions à Sebring. Olly l’a remercié à sa manière, en effectuant une très bonne semaine, un très bon relais de nuit qui nous a permis de prendre l’avantage sur l’autre voiture et de maintenir l’écart. »

A compter de la manche d’ouverture du Championnat du Monde d’Endurance le 14 avril prochain en Angleterre, c’est face à Toyota qu’il faudra cette fois maintenir l’écart.

« Cela va être une saison très difficile et toutes les victoires que l’on peut prendre, il faut les prendre, prévient Benoît. Le championnat va être très relevé. Toyota a beaucoup travaillé, nous avons beaucoup travaillé aussi et nous allons continuer. Que la nouvelle voiture ait été en mesure de finir les 12 Heures de Sebring pour ce qui représentait son premier vrai test d’endurance est de très bon augure. Maintenant, il faut poursuivre le travail de développement de la nouvelle R18 e-tron quattro. »

Heureux d’offrir à la voiture 2012 une tonitruante fin de carrière, Tréluyer et ses équipiers vont maintenant essayer d’offrir à la nouvelle version sa première victoire lors des Six Heures de Silverstone.

« Afin de parfaire notre préparation, nous prolongeons de quelques jours notre présence à Sebring », conclut le Champion du Monde 2012 qui, dans la foulée, fera un petit détour par Toronto pour assister à une manche de Super Cross, discipline dont il est grand fan. L’occasion, pour lui, d’une dernière récréation avant que le rideau ne se lève sur le WEC…

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