Andrea Barlesi : "Je reviendrai pour gagner !"

"Salut à toutes et tous ! Je reviens avec vous sur ma merveilleuse semaine des 24 Heures du Mans. Tout a commencé le samedi, où tous les pilotes du OAK Racing sont arrivés sur place, pour être près a se rendre Place des Jacobins pour les traditionnelles et non moins mythiques Vérifications Techniques et Administratives."

"Dimanche matin Patrice, Fred et moi étions convoqués a l’usine, dans le but de mouler un nouveau baquet en vue de la course. En effet le confort dans l’auto doit être parfait pour cette longue et difficile course. Etant le plus grand du trio, c’est moi qui est fait la base du siège. Apres une matinée de travail tous ensemble afin de trouver le meilleur compromis (c’est aussi ça l’endurance), nous nous sommes rendus dans le coeur de la ville mancelle, plus précisément Place des Jacobins, afin d’effectuer le contrôle administratif des pilotes et le contrôle technique de l’auto. Toute la voiture a été inspectée et contrôlée. C’est sous un déluge que s’est déroulé de premier jour, mais le public est tout de même venu en masse. Heureusement nous avons eu de la chance, nous avons pu faire la photo de groupe entre deux gouttes d’eau. Puis pour une grande première, je me suis rendu sur l’estrade dressé au centre de la place devant tous les spectateurs, avec les autres pilotes de l’écurie pour une présentation et une prise de parole au micro de Bruno Vandestick. Un grand moment pour moi !"

"Le lundi a été une journée très calme. Nous en avons profité, Fred (Da Rocha), Patrice (Lafargue), Guillaume (Moreau) Tiago (Monteiro) et Pierre (Ragues) pour prendre des scooters et aller faire le tour de piste. Ce tour a été d’une grande aide. En effet ils m’ont permis d’éviter les quelques petits pièges que réserve cette piste. Comme des vibreurs a proscrire ou des bosses d’un côté de la piste et pas de l’autre... Toutes ces petites astuces sont en réalité d’une grande utilité. Mardi nous avons eu un briefing pilote par l’ACO, ce qui m’a permis de revoir des amis, mais aussi de grands Monsieurs du sport auto. Courir a leur coté est un rêve de gosse qui devient réalité."

"Mercredi est le jour où les hostilités ont commencé, mais toujours dans un climat détendu. La première séance allait surtout servir pour l’ensemble des équipes à nettoyer la route Nationale qui allait nous servir de piste durant tous les essais et la course des 24 Heures du Mans. C’est la route qui mène à Tour, il ne faut pas oublier que le reste de l’année, la piste est une Nationale qui est empruntée par le commun des mortels, y compris les poids-lourds. Elle n’est donc pas dans des conditions optimum au début des essais. Des la seconde séance d’essais, nous avons commencé a travailler sur la balance aéro de la voiture. Puis nous y sommes allés crescendo en suivant les consignes du Manager de notre voiture, qui était de ne prendre aucun risque ! Le mercredi s’est achevé sur un note positive."

"Jeudi était le vrai jour de « qualif ». La piste bien meilleure que la veille et c’est ce jour la où nous avions l’opportunité de faire un bon chronos. Afin de faire une auto confortable, plus que performante, nous avons décidé de rouler avec plus d’appui que d’habitude. Ainsi tout l’équipage pouvait se sentir plus en confiance que la veille, l’auto étant plus appuyée au sol, mais en revanche un peu moins rapide en ligne droite. J’ai eu l’occasion de faire quatre tours, où je réalise le chrono de qualification de l’auto. Puis la séance de nuit, un grand moment ! C’est magnifique, magique de rouler a 300 km/h de de nuit sur une Nationale. Qui n’en a jamais rêvé ? Le circuit du Mans est particulièrement bien éclairé comparé a ce que j’ai pu vivre, en Hongrie, ou Sebring voir même un circuit moderne comme Portimao."

"Le vendredi est surement le jour le plus festif de la semaine avec la fameuse Parade des Pilotes. Elle consiste en un itinéraire de plusieurs kilomètres dans la ville du Mans, où en théorie, les pilotes paradent sur de veilles voitures ! Je dis bien en théorie, car la majorité d’entre nous, faisons tout à pied abandonnant la voiture dans ses premiers mètres pour aller au contact de la foule. Ce sont des milliers et des milliers de personnes qui sont massés tout autour du trajet derrière des barrières. C’est un évènement qui est difficile de décrire il faut le vivre pour le comprendre, et le croire ! Et encore à la fin de la parade, je n’y croyais même pas ! Un grand merci a la ville du Mans pour cet évènement avec un public fantastique. Le petit bémol est que celle-ci finit tard. Le temps de rentrer au circuit, de diner on est pas couché avant minuit et le lendemain le warm up est à 9 heures, ce qui veut dire rendez-vous 8 heures au circuit vu que la route st fermée de bonne heure. il faut donc partir très tot, suivi d’une course de 24 Heures !"

"Le samedi je n’ai pas roulé durant le warm up, j’ai laissé Patrice et Fred s’exprimer un maximum afin qu’ils s’acclimatent aux conditions changeantes de la piste entre le soir, le petit matin, le départ et le début de soirée. La procédure de mise en grille est un moment magique avec ces centaines de milliers de spectateurs tout autour de soi, on se demande où on se trouve. C’est extraordinaire. La photo de groupe est un moment fort aussi. On se dit : « Ca y est, je fais parti d’entre eux ». Ce qui m’a le plus impressionné c’est lors des hymnes nationaux, lorsque l’hymne britannique est joué. On pourrait confondre, Le Mans avec un stade de foot Anglais ! Incroyable de voir un peuple aimer autant le sport auto. C’est un des rares d’Europe qui n’as pas été touché par l’auto-phobie, et espérons que ca reste comme cela"

"L’émotion est très grande lorsque le départ de la course a été donné. A ce moment la on se dit tout bas, « J’y suis enfin ! ». J’ai vraiment été cool et relax durant toute la course. A aucun moment l’écurie ne m’a mis la pression. J’étais beaucoup plus cool que dans toutes les autres courses. Mes relais se sont très bien déroulés, dans le rythme de course que l’on m’a demandé d’adopter."

"Jusqu’au petit matin tout était rose pour nous ! Nous étions 5ème, difficile d’aller chercher ceux de devant. Mais c’est vers 8 heures que notre histoire mancelle a changé de bord. Frederic s’est laissé surprendre par des pneus froids lorsque le safety car est entré en piste. Il s’est fait piégé et a touché légèrement le rail. Assez pour devoir changer tout l’extracteur de l’auto. Une quinzaine de minutes perdues dans le box pour réparer. Puis trois relais plus tard, Patrice a été victime d’une rupture mécanique a l’arrière gauche heureusement plus de peur que de mal, il fallait tout de même ramener l’auto au ralenti afin de changer le demi-train arrière droit. Apres avoir changé la pièce, c’est le démarreur qui a flanché. Il a fallu de nouveau tout démonter pour atteindre cette pièce délicate à extraire. Le temps défilait lentement et nous sommes restés au stand plus de 40 minutes. L’équipe technique a fait un travail formidable, travaillant aussi vite qu’ils ont pu dans une valse d’outils et de pièces. Puis comme on dit jamais deux sans trois, avec un nouveau passage au box, au milieu d’un de mes derniers relais, suite à une nouvelle rupture mécanique a eu lieu a l’arrière de l’auto. Nous avons réparé et je suis reparti pour franchir le drapeau a damiers. Déjà une première victoire pour tout le staff technique qui n’a pas chômé une seule seconde durant la semaine. C’est sur un petit goût d’inachevé que je suis parti du circuit le lundi matin. Je reviendrai l’année prochaine avec pour seul mot d’ordre : Gagner ! La prochaine course sera les 6 Heurs de Imola début juillet, avant les 24 Heures de Spa sur une Lamborghini Gallardo du Gulf Racing."

Merci à tous pour votre accueil au Mans, Andrea