24h du Mans : Analyse de la course en GTE-Am

Larbre Compétition réalise le doublé

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16 juin 2011 - 12:36
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Point de GT1 cette année aux 24 Heures du Mans, mais toujours deux catégories GT en piste. La catégorie GT2 est devenue GTE, avec le GTE-Am (amateurs) et le GTE-Pro (professionnels). 10 autos étaient sur la liste des engagés en GTE-Am, interdites aux modèles 2011. La diversité était de mise avec six modèles différents : Ferrari F430, Porsche 911 GT3-RSR, Doran-Ford GT, Aston Martin Vantage et Chevrolet Corvette C6.R. Sur les 30 pilotes au départ, une bonne majorité débutaient dans la Sarthe. Au final, seulement quatre GT ont coupé la ligne d’arrivée, avec la victoire de la Chevrolet Corvette C6.R alignée par Larbre Compétition. Le sorcier Jack Leconte a encore frappé, dans une épreuve qu’il connaît comme sa poche. La Saleen a laissé place à la Corvette et Roland Berville a laissé son baquet à Patrick Bornhauser. Pour le reste, c’est du déjà vu en 2010. Déjà victorieux l’an passé, Julien Canal et Gabriele Gardel ont récidivé. Pourtant, l’équipe basée au Vigeant avait laissé son auto aux Chevy boys officiels lors de la Journée Test, ce qui a tout de même permis de comprendre encore mieux le mode d’emploi de la C6.R. Le trio laisse derrière lui trois GTE-Pro au classement final, terminant 8ème en cumulant les deux catégories. Julien Canal, Gabriele Gardel et Patrick Bornhauser sont l’exemple parfait du GTE-Am, soit un équipage homogène, expérimenté, mais dont le métier de pilote n’est pas leur principale activité. Bien entendu, les trois compères sont loin d’être des débutants, avec Bornhauser titré en Championnat de France GT et Gardel en FIA-GT.

Larbre Compétition réalise même le doublé, avec sa Porsche 911 GT3-RSR qui ne termine qu’à un tour de la C6.R. Le reste de la saison, Christophe Bourret, Pascal Gibon et Jean-Philippe Belloc roulent ensemble en Le Mans Series sur la même auto, mais engagée par IMSA Performance-Matmut. Le Toulousain a parfaitement joué son rôle de capitaine de route pour ses deux coéquipiers, néophytes au Mans. Après une participation aux 24 Heures de Dubai, le duo Bourret/Gibon poursuit son apprentissage de l’Endurance, avec un beau podium dans la course la plus dure au monde. Bravo !

Que dire de la troisième place de la Doran-Ford GT de la famille Robertson, associée au rapide David Murry, si ce que cette dernière marche du podium était dévolue à la Ferrari F430 du JMB Racing, sans un satané problème d’embrayage en fin de course. La Doran-Ford a certes le mérite de mettre un peu de diversité, mais à quel prix... On est bien loin des Ford GT vues l’an passé sous la bannière Matech Competition. Plusieurs pilotes ont avoué que la n°68 servait de chicane mobile. On sait que David Murry est capable d’aller vite (pour preuve une pole au Petit Le Mans avec l’auto), mais la Doran-Ford était trop en retrait au niveau compétitivité et elle doit plus son résultat à sa fiabilité qu’à sa compétitivité, avec en prime un équipage pas spécialement homogène. A quelques encablures de l’arrivée, JMB Racing tenait son podium, dans un équipage composé de deux rookies. Si Manu Rodrigues disputait ses troisièmes 24 Heures du Mans, Nicolas Marroc et Jean-Marc Menahem débutaient dans la Sarthe. A trois heures du terme, les deux débutants se faisaient une joie de monter sur le podium du Mans, mais l’embrayage a anéanti tout espoir de champagne à l’arrivée. Cependant, une quatrième place n’est pas si négative que cela. La Ferrari F430 n°83 va maintenant aller au musée après une belle carrière.

Les autres GTE-Am n’ont pas vu le drapeau à damiers, même si certaines autos avaient des pilotes de haut vol. On citera notamment Fabien Giroix qui au volant de l’Aston Martin Vantage/Gulf AMR Middle East a fait parler la poudre avec des relais impeccables. C’est une sortie de piste de Mike Wainwright au milieu de la nuit qui a stoppé la marche en avant de la n°60 aux couleurs Gulf. L’autre grand artisan de la catégorie aura été Marco Cioci sur la Ferrari F430/AF Corse avec un début de course tonitruant, l’Italien se payant le luxe de se hisser parmi le peloton des GTE-Pro.Là aussi, une sortie de piste de la n°61 aura mis à mal le beau début de course. C’est ensuite une autre Ferrari F430 qui a joué sur le devant, avec celle du Krohn Racing de Rugolo/Jönson/Krohn. Déjà en proie à des problèmes moteur durant les essais, la n°57 a abdiqué à 2h du matin sur casse moteur. Du côté de chez CRS Racing, c’est une sortie de route de Shaun Lynn qui a stoppé définitivement la n°62 au Virage Ford peu avant minuit. Le team britannique a tenté de se rapprocher de l’auto pour voir les dégâts mais en vain. Quant à la Porsche 911 GT3-RSR/Proton Competition de la famille Felbermayr père et fils, associé à Christian Ried, elle s’est accrochée sévèrement avec la Corvette qui menait alors le GTE-Pro, peu avant le cap des 8h du matin. La belle Porsche 911 GT3-RSR du Flying Lizard Motorsports de Neiman/Law/Pumpelly a pour sa part abandonné sur casse moteur en début de matinée.

On notera à peine 50% d’autos à l’arrivée en GTE-Am dans une catégorie où il reste encore des choses à revoir. Il suffit de mettre une Ferrari F430 affûtée avec un trio de choc et vous pouvez jouer à coup sûr parmi les GTE-Pro. Comme nous l’avons évoqué dans un autre article, attention à ce que le GTE-Am soit fait de façon intelligente. Il suffit de voir ce que peut faire Nicolas Armindo en Le Mans Series pour s’en convaincre.

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