24 Heures du Mans : La présentation des LMP1

Tout ce qu’il faut savoir...

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10 juin 2012 - 12:41
24 Heures du Mans : La présentation des

LMP1
 Poids mini : 900 kg
 Cylindrée maxi : 3400 cm3 (atmosphérique) ; 2000 cm3 (turbo) ; 3700 cm3 (diesel)
 Réservoir Essence : 75 litres (Normal) ; 73 (Hybride)
 Réservoir Diesel : 60 litres (Normal) ; 58 litres (Hybride)

Ce plateau LMP1, le plateau des candidats à la victoire à la distance, présente quatre technologies moteur différentes : essence, essence-hybride, diesel « normal » et diesel-hybride. Après le succès du diesel, verra-t-on la victoire d’une nouvelle technologie, avec l’hybride-diesel de Audi ou l’hybride-essence de Toyota ? Le diesel classique des R18 ultra gagnera-t-il une nouvelle fois ? Malheureusement, le sort des essence semble scellé au vu de la Journée Test, après que la HPD ARX-3a ait concédé huit secondes à la plus rapide des Audi. Donc, entre les essence, ce sera une course dans la course. Pour ce qui est de Audi et de Toyota, on aurait pu craindre que après le retrait de Peugeot la voie du Mans soit un long fleuve tranquille pour Audi, surtout après le début de saison tronqué de Toyota. Il semble que chez Toyota Racing on ait mis les bouchées doubles si l’on en juge par les chronos de la Journée Test. Il n’en reste pas moins que ce sera la première course des TS030....Avantage donc à Audi sur le papier, mais sait-on jamais ?

Audi Sport Team Joest - Audi R18 e-tron Quattro n°1 et n°2 - Audi R18 Ultra n°3

Audi Sport North America : Audi R18 Ultra n°4 (Pneus Michelin pour les 4 voitures)

Directeur de la Compétition : Dr Wolfgang Ullrich

Directeur Technique : Ralf Jüttner

Moteur V8 diesel 3,7 litres turbo - quatre roues motrices - moteur hybride

Audi R18 e-tron quattro n°1 - André Lotterer/Benoît Tréluyer/Marcel Fässler

6 Heures de Spa : 2ème - Journée Test : 2ème en 3’26’’468

Audi e-tron quattro n°2 - Tom Kristensen/Allan McNish/Dindo Capello

6 Heures de Spa : 4ème - Journée Test : 1er en 3’25’’927

Audi R18 ultra n°3 - Romain Dumas/Loïc Duval/Marc Gené

6 Heures de Spa : 1ère - Journée Test : 3ème en 3’26’’651

Audi R18 ultra n°4 -Oliver Jarvis/Mike Rockenfeller/Marco Bonamoni

6 Heures de Spa : 3ème - Journée Test : 6ème en 3’28’’765

Audi sera cette année le grand favori des 24 Heures du Mans 2012. Le retrait de Peugeot de l’endurance et la préparation tronquée de Toyota laissent sur le papier le champ libre à la marque aux quatre anneaux. C’est d’autant plus vrai qu’à Ingolstadt on a mis les petits plats dans les grands en engageant quatre prototypes, combinant ainsi expérience et avantage numérique. Depuis 2000 et la victoire de Tom Kristensen, Emanuele Pirro et Frank Biela, Audi n’a été défait qu’une seule fois -si on met à part la victoire de la Bentley Speed 8 en 2003-, par Peugeot en 2009, Audi devenant en sorte Le Mans meister ». Depuis 2000 en plus, à chaque fois qu’une Audi pose ses roues pour la première fois au Mans, elle gagne presque toujours...Que ce soit la R8, la R10, la R10 TDI, la R15+ TDI ou la R18 TDI, elle se sont imposées dans la Sarthe. Seule la R15 TDI n’a pas réussi ce challenge, battue par deux Peugeot 908 HDi FAP.

Cette fois, Audi présente au Mans deux nouveaux modèles : la R18 ultra, une évolution de la R18 victorieuse en 2011 rendue indispensable par la nouvelle règlementation, avec un moteur plus petit, et la R18 e-tron quattro, premier prototype Audi hybride, qui récupère l’énergie sur le train avant, ce qui en fait donc une quatre roues motrices, même partiellement. L’un des deux modèles, en cas de victoire d’une Audi, aura donc connu le même sort que la R15 TDI, mais gageons que cela ne chagrinera pas outre mesure le constructeur allemand. Audi a joué la sécurité à Sebring en alignant -avec succès des R18 TDI classiques, différant le début des nouveaux modèles à Spa. La R18 ultra est sortie victorieuse de sa confrontation avec la R18e-tron quattro, mais celle-ci a démontré qu’elle était bien née et qu’en conditions de pluie elle serait redoutable et redoutée. La démonstration dans les Ardennes a été impressionnante, avec les quatre protos aux quatre premières places, les diesel, hybrides ou non, évoluant dans une planète bien différente de celle des essence !

Les pilotes sont bien entendu au diapason : neuf des douze pilotes Audi ont déjà été vainqueurs au Mans, pour un total de dix-neuf victoires, dont huit pour le seul Tom Kristensen. Seuls Loïc Duval, Oliver Jarvis et Marco Bonamoni ne sont pas dans ce cas de figure, ce qui s’explique aisément pour Bonamoni puisqu’il n’a pas encore participé à la classique mancelle. Nous ne reviendrons pas en détail sur le palmarès complet de chacun des équipages, mais c’est du solide, et même du très solide. Kristensen, Capello et McNish ont à eux trois treize victoires au Mans. D’aucuns les disaient sur le déclin, mais leur victoire en début de saison lors des 12 Heures de Sebring en a apporté un démenti.

Sur l’Audi n°1 des vainqueurs 2011, Benoît Tréluyer et André Lotterer poursuivent une carrière parallèle : tous deux ont été titrés au Japon en SUPER GT et en Formula Nippon et sont donc les tenants du titre au Mans avec Marcel Fässler, le suisse ayant pour sa part une carrière jalonnées de podiums, de victoires et de titres dans des disciplines comme la F3, le DTM, le FIA GT ou encore l’International Open GT, sans parler du Mans bien entendu.

Romain Dumas, vainqueur au Mans en 2010, a un palmarès déjà bien rempli. Il s’est également imposé à Sebring et au Nürburgring, ainsi que dans les 24 Heures de Spa et a été lui aussi champion ALMS ; Loïc Duval, en dehors du Mans, tient la comparaison avec ses titres en Formula Nippon et en SUPER GT, sa victoire de Sebring et donc maintenant celle de Spa avec Dumas et Marc Gené. Ce dernier va également remplacer Timo Bernhard, insuffisamment rétabli. L’espagnol, en provenance de Peugeot, a remporté les 24 Heures 2009 et a terminé deuxième en 2008 et quatrième en 2011 et va donc parfaitement compléter l’équipage comme il en a fait la preuve le mois dernier à Spa.

Mike Rockenfeller, rescapé des 24 Heures du Mans 2011 après avoir triomphé en 2010, a été champion FIA GT2, a gagné à Daytona et au Nürburgring. Oliver Jarvis a déjà couru sur une Audi au Mans, mais c’était sur une Audi du Team Kolles. Il sort de quatre saisons en DTM où avec un matériel plus ancien que les ténors de la discipline il a fait preuve de beaucoup de brio. Marco Bonanomi mais il a beaucoup roulé en essai. Il a été Champion d’Italie en GT3 et deux fois vice-champion en F3000.

Les R18, qu’elles soient ultra ou e-tron quattro, ont à nouveau laissé une très forte impression lors de la Journée Test. Au vu de cette journée, il est difficile de départager les deux modèles. En cas de météo pluvieuse, l’avantage théorique va aux e-tron quattro, mais de toutes manières on verra les Audi R18 devant, c’est certain.

Toyota Racing - Toyota TS03O Hybrid n°7 et 8

Moteur V8 atmosphérique Toyota 3,4 litres - propulsion hybride (Toyota Racing System)

Président : Yoshiaki Kinoshita

Directeur Technique : Pascal Vasselon

Toyota TS030 n°7 : Alexander Wurz/Nicolas Lapierre/Kazuki Nakajima

6 Heures de Spa : absente - Journée Test : 4ème en 3’27’’204

Toyota TS030 n°8 : Anthony Davidson/Sébastien Buemi/Stéphane Sarrazin

6 Heures de Spa : absente - Journée Test : 5ème en 3’28’’298

Après le retrait de Peugeot, Toyota apparaît comme le seul concurrent théorique de Audi pour la victoire au Mans. On sait qu’une victoire dans la Sarthe a toujours été un des objectifs majeurs de la marque japonaise. Après la deuxième place de la GT-One en 1999, Toyota avait quitté l’endurance et on imagine bien sûr que si la marque revient au Mans, ce n’est pas pour faire de la figuration... Pour son retour au Mans, Toyota a choisi la technologie hybride, mais contrairement à Audi, le moteur est un V8 essence et la TS030 récupère l’énergie sur le train arrière, ce qui ajoute encore plus de piment à la confrontation ente les deux usines.

Malheureusement, les choses se sont mal engagées pour le constructeur nippon -qui, en engageant deux TS030 dans le WEC après le retrait de Peugeot- a probablement sauvé le Championnat du Monde. Absent à Sebring, la TS030 n’étant pas suffisamment prête, Toyota devait débuter lors des Six Heures de Spa-Francorchamps, mais une sortie de route de Nicolas Lapierre en essais sur le HTTT Paul-Ricard a bouleversé tous les plans, la coque de la TS030 ayant été détruite et le temps manquant pour aligner un nouveau châssis à Spa pour qu’il fait suffisamment d’essais auparavant. Toyota donc grillé ses deux jokers -mais le classement du WEC n’est sans doute pas la priorité majeure cette saison- et le duel entre Audi et Toyota va donc débuter au Mans, sans que la TS030 ait pu effectuer une seule course auparavant. Bien sûr, des tests d’endurance ont été effectués, mais rien ne remplace la compétition...Toyota part donc dans l’inconnu, même si la Journée Test s’est très bien passée, avec de nombreux tours parcourus par les deux voitures et des chronos plus qu’intéressants, très voisins de ceux des Audi, les deux TS030 ayant laissé une Audi derrière elles et étant très proches des Audi, Alexander Wurz ayant même été arrêté dans son élan par l’ultime drapeau rouge alors qu’il était dans un tour ultra-rapide.

Toyota a d’ailleurs choisi un panel de pilotes de qualité. Alexander Wurz a remporté les 24 Heures à deux reprises, en 2006 et 2009. Il a gagné à Spa, à Sebring, au Petit Le Mans et a fait de nombreuses années de F1...Nicolas Lapierre, ancien vainqueur à Maco en F3, ce qui n’est jamais facile, a été vice-champion Le Mans Series en 2010 avec la 908 Oreca avec qui il a remporté les 12 Heures de Sebring en 2011. Kazuki Nakajima, fils de l’ancien pilote de F1, a été Champion de Formule Toyota, vice-champion de F3 Japan, vice-champion 2011 de Formula Nippon et est un des animateurs du SUPER GT où9 il fait équipe avec...Loïc Duval qu’il trouvera sur sa route au Mans.

Anthony Davidson est un autre ancien de Peugeot. Ancien vainqueur de la Coupe d’Europe F3, il a tout comme Wurz piloté en F1, a remporté les 12 Heures de Sebring en 2010, a plusieurs victoires avec Peugeot en Le Mans Series et en ILMC et possède une redoutable pointe de vitesse. Sébastien Buemi, vice-champion F3 Euroseries, découvre les prototypes cette saison alors qu’il sort de trois saisons de Formule 1 et qu’il est toujours troisième pilote pour Red Bull et Toro Rosso. Ses chronos de la Journée Test démontrent qu’il s’est bien adapté. Stéphane Sarrazin, tout fraîchement arrivé chez Toyota après le renoncement de Hiroaki Ishiura, connaît en revanche parfaitement les protos, pour y avoir été deux fois Champion Le Mans Series, avoir remporté à plusieurs reprises le Petit Le Mans. Pilote éclectique, il a été aussi Champion de France des Rallyes, vice-champion ALMS GT1.. Il ne lui manque qu’une victoire au Mans où en dix participations il compte deux deuxièmes places et une troisième l’année dernière. Il s’est adjugé au Mans trois pole positions consécutives en 2007, 2008 et 2009.

Les Toyota vont faire leur première course de l’année mais elles semblent bien nées, avec la performance qui est déjà au rendez-vous. Si la fiabilité l’est aussi, le match Audi-Toyota sera peut-être plus serré qu’on ne le pense...

Rebellion Racing - Lola B12/60 Toyota Coupé n°12 et 13

Moteur V8 atmosphérique Toyota 3,4 litres (RV8KLM)

Team Principal : Alexandre Pesci

Team Manager : Bart Hayden

Lola B12/60 Toyota n°12 : Neel Jani/Nicolas Prost/Nick Heidfeld

6 Heures de Spa : 5ème - Journée Test : 9ème en 3’36’’876

Lola B12/60 Toyota n°13 : Andrea Belicchi/Harold Primat/Jeroen Bleekemolen

6 Heures de Spa : 6ème - Journée Test : 8ème en 3’35’’357

Le team Rebellion sort d’une très belle année en Le Mans Series où l’équipe s’est adjugé le titre teams LMP1 et a raté de peu le titre pilotes. Cette année, le team de Bart Hayden a conservé le moteur Toyota mais a changé de livrée en raison d’un rapprochement avec Lotus. Les Lola ont bien évolué par rapport à 2011, avec une aérodynamique revue et corrigée et une suspension améliorée. Rebellion s’est engagé cette année dans le WEC avec deux Lola-Toyota, mais les débuts ont été difficiles. Le team s’est bien redressé à Spa, avec les deux premières places des « essance » derrièe d’intouchables Audi et lors de la Journée Test, seule la HPD ARX-03a du Strakka Racing a été plus rapide, les Audi et les Toyota étant évidemment sur une autre planète... Rebellion a été conservateur côté pilotes, puisqu’on retrouve cette année au Mans quatre des six pilotes présents en 2011, Jean-Christophe Boullion ayant été remplacé par Harold Primat et Guy Smith par Nick Heidfeld.

Nicolas Prost et Neel Jani seront encore associés cette saison. Tous deux ont pris la troisième place du classement Le Mans Series LMP1 2011 après avoir fait plusieurs podiums. Nicolas a été champion d’Euroseries F3000, Jani deux fois champion d’A1 GP et deux fois vice-champion d’Eurocup F Renault. Ils auront pour équipier cette année Nick Heidfeld a fait une très longue carrière en F1 (186 GP, plus que Martin Brundle, dont une pole position et treize podiums) après avoir été Champion d’Allemagne F3 et Champion de Formule 3000. Curieusement, alors que l’expérience de Heidfeld était quasiment nulle en prototype, il a couru une fois au Mans. C’était en 1999, et il faisait partie de l’équipage de la Mercedes CLR n°5, associé à Christophe Bouchut et Peter Dumbreck, l’expérience ayant tourné court à la suite du décollage resté célèbre de Dumbreck entre Mulsanne et Indianapolis, la voiture s’étant envolée dans la forêt !!!

Andrea Belicchi, vice-champion Le Mans Series 2011, est toujours de la partie. L’italien, ancien Champion de Finlande et de Russie en F3 ( !), a été aussi Champion GTS en Open GT et croise le fer depuis cinq années maintenant en Le Mans Series où il compte de nombreux podiums. Jeroen Bleekemolen a un beau palmarès : victoire en LMP2 au Mans en 2008 sur une Porsche RS Spyder, Chapion ALMS LMPC avec BlackSwan en 2010, double Champion de Porsche Supercup, vainqueur des 24 Heures de Dubai 2012, etc. La carrière de Harold Primat, en dehors de ses débuts en monoplace, s’inscrit presque exclusivement en protos, en commençant par le VdeV dont il a été vice-champion. On le verra ensuite chez Rollcentre avec une Dallara, chez Swiss Spirit avec une Courage, chez Pescarolo, chez Creation, chez Aston Martin avec qui il a remporté la victoire à Laguna Seca en 2011 avec la Lola Aston Martin...Le suisse va courir au Mans pour la huitième fois. L’objectif pour Rebellion sera d’être le mieux classé des essence, en espérant des défaillances de Audi et de Toyota pour s’approcher du podium.

OAK Racing - OAK-Pescarolo Judd n°15

Moteur V8 atmosphérique Judd 3,4 litres

Président : Jacques Nicolet

Team Principal : Sébastien Philippe

Oak-Pescarolo-Judd n°15 : Franck Montagny (Guillaume Moreau lors de la Journée Test)/Bertrand Baguette/Dominik Kraihamer

6 Heures de Spa : non classé - Journée Test : 16ème en 3’41’’970

L’équipe de Jacques Nicolet, dont vous pourrez retrouver l’historique dans la présentation des LMP2, est la seule à être engagée à la fois en LMP1 et en LMP2, comme elle l’était en 2011. Engagé cette année en WEC, le team a brillamment commencé l’année à Sebring, avec la pole position des essence pour Guillaume Moreau -même si le chrono a été annulé par la suite-, la voiture devant en revanche abandonner après des problèmes moteur. Pas plus de chance à Spa, avec un nouvel abandon, avec une nouvelle belle course de Guillaume Moreau. Ce dernier ne sera malheureusement pas au Mans, à la suite de sa sortie de route dans les virages du karting lors de la Journée Test. Le choc a été rude et Guillaume a dû être transféré et opéré le jour même pour le libérer de la compression de la moelle épinière et de stabiliser la fracture de la vertèbre. Les dernières sont plus rassurantes, avec une opération qui s’est bien déroulée. Nous avons une pensée pour Guillaume et nous en aurons bien sûr une autre au moment du départ des 24 Heures le 16 juin. Après le crash de la OAK-Pescarolo, les mécaniciens se sont employés d’arrache-pied pour permettre à la voiture de tourner l’après-midi, objectif superbement atteint et dans ces conditions le chrono de 3’41’’970 réalisé par Dominik Kraihamer l’après-midi est plus que méritoire...

L’autrichien Dominik Kraihamer, 22 ans, après une brillante carrière en karting, est passé en Formula Le Mans avec le Boutsen Energy Racing en 2009 et en 2010 (plusieurs podiums) et a gravi un échelon supplémentaire en 2011 en courant avec une Oreca Nissan en Le Mans Series, toujours avec le Boutsen Energy Racing, avec également plusieurs podiums. Il a connu sa première expérience au Mans cette même année 2011 avec l’Oreca Nissan LMP2 du team Oreca. et il franchit un nouveau cap cette année en LMP1. Bertrand Baguette a obtenu de très bons résultats en Formule Renault et dès sa deuxième saison en World Series 3,5l il a remporté le titre face à une concurrence sérieuse. Il a traversé ensuite l’Atlantique en 2011 pour courir en IndyCar. Son nom a circulé en 2012 pour faire de la F1, mais finalement il arrive en endurance cette saison chez OAK. Deux jours avant le Pesage, Guillaume Moreau a été officiellement remplacé par Franck Montagny, autre pilote Peugeot 2011 qui éait sans volant pour l’épreuve mancelle. Montagny a été deux fois deuxième et deux fois troisième au Mans, une fois avec Pescarolo Sport ( pour sa première course au Mans, il avait Olivier Grouillard et Henri Pescarolo comme équipiers, sur une Courage-Porsche) et trois avec Peugeot. Il a été vice-champion de F3, a couru sept Grand Prix de F1. Il a remporté les trois dernières éditions du Petit Le Mans.

Pescarolo Team : Pescarolo 03 Judd n°16 et Dome S102.5 Judd n°1

Moteur V8 atmosphérique Judd 3,4 litres (n°16 et n°17)

Président : Henri Pescarolo

Pescarolo 03 Judd n°16 : Emmanuel Collard/Julien Jousse/Jean-Christophe Boullion

6 Heures de Spa : forfait - Journée Test : 12ème en 3’40’’385

Dome S102.5 Judd n°17 : Sébastien Bourdais/Nicolas Minassian/Seiji Ara

6 Heures de Spa : 15ème - Journée Test : 10ème en 3’37’’149

On ne refera pas ici l’historique du team de Henri Pescarolo, la place manquerait... Après une année sabbatique contrainte et forcée en 2010, l’équipe sarthoise remise sur les rails avec l’aide de Jacques Nicolet et de Joël Rivière a fait une saison 2011 de feu ponctuée par le titre pilotes de Emmanuel Collard et de Julien Jousse, bien aidés par Christophe Tinseau. Le titre teams a échappé à l’équipe de justesse, mais avec une seule Pescarolo Judd contre deux Lola Toyota Rebellion, la tâche était difficile. Au Mans, la cinquième place était en vue tout près de l’arrivée avant que la Pescarolo ne se fasse piéger sur le mouillé.

Henri Pescarolo s’est engagé cette année en World Endurance Championship avec une voiture et a sollicité deux engagements au Mans qui ont été acceptés tous les deux. En WEC, Pescarolo Team a engagé une Pescarolo 03 Judd, basée sur la coque de la défunte AMR-One et au Mans il s’est vu confier par Dome l’engagement de la Dome 102.5 Judd. Tout avait bien commencé à Sebring. La Pescarolo 03 ne pouvant être prête, Henri Pescarolo a eu l’autorisation de faire courir la Pescarolo 01 Judd au V10 5 litres, moyennant une prise de poids supplémentaire de la « grand-mère ». Celle-ci avait de beaux restes puisqu’elle décrochait la troisième place du WEC en LMP1 et la première des équipes privées. Nous ne reviendrons pas sur les péripéties qui ont empêché la Pescarolo 03 de courir à Spa où9 seule la Dome a pris la piste, démontrant un potentiel certain.

La Pescarolo 03 n’a pu prendre la piste que tout récemment, Roald Goethe, propriétaire d’un des châssis, ayant amené une contribution financière supplémentaire. Elle souffre évidemment d’un manque de roulage comme on a pu le voir lors de la Journée Test, mais le potentiel semble bien là. Quant à la Dome Judd, elle aussi retardée lors de la Journée Test par des problèmes mécaniques, elle avait obtenu des chronos prometteurs le matin, Seiji Ara ayant signé le troisième chrono des « essence ». La crainte pour les deux voitures, en dehors de leur faible roulage, va consister dans les vibrations engendrées par le V8 Judd. Le motoriste s’est penché sur la question. Souhaitons que la soolution ait été au bout.

Côté pilotes, pas d’inquiétude, c’est du solide, tant sur la Pescarolo que sur la Dome. Emmanuel Collard a été trois fois champion Le Mans Series, a gagné Le Mans en GT et en LMP2, y a été deuxième et troisième au général, a remporté les 12 Heures de Sebring, les 24 Heures de Daytona....Jean-Christophe Boullion, qui fait cette année son retour dans l’équipe, a été Champion de F3000, a couru en F1, a deux titres de LMP1 en Le Mans Series où il a été aussi deux fois vice-champion....Stuart Hall est arrivé chez Pescarolo avant la Journée Test en remplacement de Julien Jousse, après l’implication accrue de Roald Goethe dans le programme de cette Pescarolo 03. Le britannique, après avoir couru outre-Manche en F Renault et en F3, a débuté en protos en 2007, sur une...Pescarolo, celle du Rollcentre Racing de Martin Short, en Le Mans Series ! Il a terminé cette année-là en quatrième position au Mans. En 2008, il a refait de la Le Mans Series et a de nouveau couru au Mans, mais cette fois avec la Creation CA07 AIM tout en courant en FIA GT3 avec une Jaguar. En 2009, il court en British GT et fait quelques courses de protos dont le Mans avec la Lola Aston martin AMR. Il a continué ensuite épisodiquement en British GT et il a couru cette année en Blancpain avec une McLaren MP4-12C.

Seiji Ara a gagné les 24 Heures du Mans 2004 avec Audi et a un très beau palmarès au Japon, que ce soit en F Nippon, en JGTC ou en SUPER GT. Il a très vite retrouvé ses marques au volant d’une Dome qu’il avait déjà eu l’occasion de piloter au Japon en 2010, avec le quatrième temps des essence au cumul des deux séances de la Journée Test. Nicolas Minassian a un solide bagage. Il a fait deux podiums au Mans avec Peugeot dont un an l’année dernière. Il a été vice-champion de Frence et de Grande-Bretagne de F3, vice-champion de F3000, a remporté plusieurs victoires en Le Mans Series, a fait des podiums à Sebring, à Spa, au Petit Le Mans. Il court cette année en ELMS sur l’Oreca Nissan du Sébastien Loeb Racing et a terminé deuxième au Castellet. Sébastien Bourdais, un des locaux de la course, n’a jamais encore gagné au Mans où il a terminé trois fois deuxième (2007, 2009 et 2011). Sébastien a été quatre fois Champion consécutivement en Champ Car, a été Champion de F3000, a fait de la F1, de l’IndyCar où il court encore cette année, a de nombreuses victoires en Le Mans Series avec Peugeot...Donc, côté pilotes, tout va bien chez Pescarolo Team !

Strakka Racing : HPD ARX-03a n°21

Moteur V8 atmosphérique HPD 3,4 litres

Team Principal et Directeur Technique : Piers Phillips

HPD ARX-03a n°21 : Danny Watts/Jonny Kane/Nick Leventis

6 Heures de Spa : 7ème - Journée Test : 7ème en 3’34’’243

Depuis que le Strakka Racing a débarqué en protos en 2009, l’équipe s’est faite une place au soleil parmi les top teams.et faisait une saison magnifique en 2010 en remportant le LMP2 avec une HPD ARX-01c, en remportant trois courses en Le Mans Series dont l’une au général à Budapest, première victoire absolue d’une LMP2. Le team a poursuivi avec HPD en 2011, avec une ARX-01d cette fois, et a terminé deuxième du classement équipes en Le Mans Series. Cette année, Strakka Racing revient au LMP1, catégorie où il avait débuté en 2008 avec une Ginetta-Zytek. Nick Leventis et Piers Phillips sont restés fidèles à HPD et ont opté pour la toute dernière création de Wirth Research, la HPD ARX-03a. L’ambition sera de terminer premier des essence, et cela semble possible, Danny Watts ayant réalisé le meilleur chrono de cette « sous-catégorie » lors de la Journée Test.

Le Strakka Racing reste fidèle aux mêmes pilotes et cette année encore Danny Watts, Jonny Kane et Nick Leventis feront une nouvelle fois cause commune. Danny Watts n’a pas le palmarès qu’il mérite faute de piloter un proto diesel, mais sa pointe de vitesse est redoutable et depuis ses débuts en endurance il cumule les coups d’éclats. Il a été champion de Formule Renault UK et vice-champion LMP2 en 2010. Jonny Kane n’est pas un novice non plus. Champion de Grande-Bretagne et d’Europe de F Ford, Champion de British 3, il a débuté au Mans en 2001 avec une petite MG-Lola et a attiré l’attention en se mêlant à la lutte des « gros bras ». Il a ensuite fait beaucoup de Le Mas Series en GTE et en protos et il a été deux fois vice-champion LMP2 en Le Mans Series (avec Speedy Sebah et avec Strakka). Nick Leventis a beaucoup couru en historique avec Peter Hardman, le co-fondateur du team. En Tourisme, il a aussi remporté deux fois les Six Heures de Vallelunga et depuis 2008 il participe activement à toute l’aventure du Strakka Racing. Il a progressé régumièrement, même si ses chronos ne peuvent rivaliser avec ceux de Watts ou de Kane.

JRM Racing - HPD ARX 03a n°22

Moteur V8 atmosphérique HPD 3,4 litres

Team Principal : James Rumsey

Team Manager : Nigel Stepney

HPD ARX-03a n°22 : David Brabham/Karun Chandhock/Peter Dumbreck

6 Heures de Spa : 12ème - Journée Test : 11ème en 3’37’’358

JRM Racing sort d’une belle saison de Championnat du Monde GT1 au terme de laquelle deux de ses pilotes, Lucas Luhr et Michael Krumm, ont décroché le titre pilotes. A la suite de ce titre, le team a décidé de changer d’orientation et de se tourner vers l’endurance. La base technique de l’équipe est des meilleures, avec un Team Manager qui a excellé en Formule 1. Pour ses débuts en protos, le team a placé la barre très haut en s’engageant en LMP1 dans le World Endurance Championship en optant comme le Strakka Racing pour une HPD ARX-03a et a réuni une belle brochette de pilotes. Les débuts en WEC sont pour l’heure modestes, mais on peut s’attendre à une belle prestation au Mans.

David Brabham a déjà remporté les 24 Heures, en 2009 avec Peugeot. Il a un palmarès bien rempli après près de 25 années de compétition. Nous ne ferons pas le détail in extenso de sa carrière, retenant simplement qu’il a été deux fois Champion ALMS en LMP1, deux fois vice-champion de cette même Série, qu’il a remporté les 12 Heures de Sebring, au général et en GT, les 24 Heures de Spa, qu’il a fait de multiples podiums en le Mans Series et en ALMS et qu’il a pris le départ de 24 Grand Prix de Formule 1. Ce seront ses dix-huitièmes 24 Heures du Mans. Karun Chandhock, 28 ans, sort de la Formule 1, où il a fait presque toute la saison 2010 et disputé une course en 2011, après avoir fait quatre saisons de GP2. Le pilote indien avait en monoplace remporté plusieurs titres Asia. Le passage au proto se passe plutôt bien au vu de ses chronos de la Journée Test. Peter Dumbreck est le pilote qui a le mieux survolé la piste, au vrai sens du terme, en regardant ses concurrents de très haut après le décollage de sa Mercedes en 1999 entre Mulsanne et Indianapolis !! Ce miraculé du Mans avait mis ensuite sept ans avant d’y revenir...Peter Dumbreck a été Champion du Japon F3, a fait du DTM (victoire et podium), du SUPER GT (podiums), de la Le Mans Series...En 2011, il était en World GT1 avec JRM et a remporté une course et fait quatre podiums. Il fait donc son retour en proto au Mans et ce sera sa cinquième participation.

56ème stand : Highcroft Racing - Nissan DeltaWing n°0

Moteur 4 cylindres 1,6l Nissan DIG-T turbo

Puissance maxi : 300 chevaux à 7100 tours/minute

Boîte séquentielle à 5 rapports

Dimensions des pneus Michelin : 10/31/15 (AV),310/620/15 (AR)

Poids de la voiture : 550 kg

Président : Duncan Dayton

Constructeur : Dan Gurney, All American Racers

Directeur Technique : Ben Bowlby

Managing Partner : Don Panoz

Le 56ème stand de la 80ème édition, réservé à des technologiquement innovantes a donc été attribué à la Nissan DeltaWing, un concept jamais vu au Mans, avec un look ressemblant plus à une rocket qu’à une voiture de course. Le projet a été mené par des grands noms du sport auto : le All American Racers de Dan Gurney -ancien vainqueur au Mans avec A.J. Foyt sur Ford ; les premiers à avoir dépassé le cap des 5000 km-, Dan Panoz qu’on ne présente plus, Highcroft Racing, plusieurs fois champions ALMS, le tout avec l’appui d’un grand constructeur, Nissan.

L’objectif de la Nissan DeltaWing -qui a une coque de la défunte AMR-One- était de réaliser des performances similaires aux LMP2 malgré une puissance nettement inférieure, compensée par l’aérodynamisme particulier du proto. Le but est presqu’atteint, avec un chrono de 3’47’’980 qui se situe quand même à six secondes de la meilleure LMP2, mais la vitesse de pointe est là, avec 306,9 kmh relevés. La Nissan DeltaWing a bouclé 31 tours de circuit le matin et 23 l’après-midi, ce qui est plus qu’honorable. Reste à voir maintenant la voiture en course, mais les premières impressions ont été plutôt bonnes et ont fait douter pas mal de sceptiques sur le bien-fondé de leurs a priori...

Les pilotes sont à la hauteur des concepteurs du projet. L’écossais Marino Franchitti a une longue expérience en compétition. Il a été vice-champion avec Highcroft Racing. Il a remporté des victoires et fait des podiums en ALMS, en FIA GT et ce sera sa quatrième participation aux 24 Heures. Michael Krumm est le Champion du Monde GT1 en titre. Il a été Champion de F Ford, de F Opel, de F3 Japan, double champion de JGTC, vice-champion de Formula Nippon, trtoisième au Mans en 2002 sur une Audi R8... Satoshi Motoyama, longtemps coéquipier de Benoît Tréluyer en SUPER GT, est une légende vivante au Japon. Sa carrière est intimement liée à Nissan et à NISMO. Il a été quatre fois Champion de Formula Nippon et trois fois Champion GT500 en SUPER GT (dont une fois avec Michael Krumm et une autre avec Benoît Tréluyer en 2008. Il a disputé deux fois les 24 Heures du Mans dont la dernière avec Krumm sur une Nissan R391. Krumm et Motoyama sont actuellement équipiers en SUPER GT sur la Nissan GT-R NISMO n°23.

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