Dernière heure rocambolesque, la Toyota n°8 l’emporte sur le fil au Mans !
Alonso, un titre WEC après deux titres F1
Après une course jusqu’ici tranquille en tête de course, la magie, ou la malédiction du Mans, a animé contre toute attente les soixante dernières minutes de course !
A un peu plus d’une heure de la fin, la Toyota numéro 7, comme lors des 21 dernières heures, contrôle la course avec presque deux minutes d’écart sur la Toyota n°8. Une alerte survient alors : on annonce une crevaison sur la numéro 7 ! Mais fort heureusement, la Toyota était alors assez proche des stands pour rentrer sans perdre trop de temps.
Or, un tour plus tard, nouveau coup de théâtre ! Une deuxième mystérieuse crevaison est signalée sur le volant de la numéro 7, emmenée par Lopez ! Est-ce davantage qu’un problème de pneus ? L’Argentin rentre à petite vitesse aux stands, tandis que la 8 de Nakajima fond sur la 7. Changement de leader à une heure de la fin de la course ! La malédiction Toyota a frappé une des deux Japonaises dans le money-time…
La Toyota numéro 7, après avoir perdu le leadership de l’épreuve, rentre aux stands et cette fois-ci, l’équipe ne prend aucun risque et change tous les pneus. Le problème sera-t-il réglé ? Apparemment pas, Lopez voit toujours le même message « Puncture » s’afficher sur son volant ! Pourtant, le muret des stands assure à Lopez qu’il ne s’agit pas d’une crevaison. Est-ce plutôt un problème de capteur ? C’est la confusion ! Pendant ce temps, la 8 de Nakajima s’envole et compte déjà une minute d’avance. Pascal Vasselon, le directeur technique, presse le Japonais de conserver un rythme normal, sans trop s’exciter ou trop assurer.
Lopez fait alors le forcing pour remonter sur Nakajima, et gagne environ 5 secondes au tour. Trois tours après l’incident, l’écart est passé d’une minute à 50 secondes… mais il ne reste plus qu’une demi-heure de course. Lopez joue le tout pour le tout, et remonte 15 secondes en moins de dix minutes.
20 minutes avant l’arrivée, les deux Toyota marquent leur dernier arrêt. « La situation est sous contrôle » souffle l’ingénieur de Nakajima au Japonais. « Ramène la voiture à la maison » ordonne-t-on pendant ce temps à Lopez. Toyota entend donc figer les positions, alors que 20 secondes séparent les deux voitures.
Durant la majorité de la course, la Toyota numéro 7 avait affiché un rythme supérieur à sa voiture-sœur. La 7 a d’ailleurs effacé le record du meilleur tour en course, dans la configuration actuelle du circuit (3’17’297, soit mieux que le 3’17’475 signé par André Lotterer en 2015, avec l’Audi R18.) Mais c’est donc dans la dernière heure de course que tout sera joué.
Tout finit bien pour l’équipe Toyota, qui signe un deuxième doublé d’affilée aux 24 Heures du Mans ! Dans le même temps, Alonso, Buemi et Nakajima remportent de belle manière le titre mondial en WEC.
Derrière les Toyota, les écarts se sont figés entre la SMP numéro 11, efficace troisième de l’épreuve, et les Rebellion, qui comptent trop de tours de retard pour espérer revenir. Dans la Rebellion numéro 3, Thomas Laurent a pourtant prouvé qu’il avait le rythme pour espérer mieux. Le jeune Français a régulièrement roulé en en 3’19 ou 3’20. Voilà qui donnera des regrets… « On allait vite, mais aller vite au Mans ne suffit pas » résume Nathanaël Berthon.
Top 5 LMP1 :
1. Toyota TS050 n°8 – 384 tours
2. Toyota TS050 n°7 + 16,972 secondes
3. SMP Racing BR1 n°11 + 6 tours
4. Rebellion R13 n°1 + 3 tours
5. Rebellion R13 n°3 + 6 tours
En LMP2, le trio de tête demeure inchangé : Alpine, Jackie Chan (numéro 38) et la TDS Racing de Matthieu Vaxivière. Un tour sépare chaque monoplace, une heure avant l’arrivée de la course. L’ordre de tête ne changera pas : Alpine, au bout d’une course parfaitement maîtrisée, remporte du même coup l’épreuve mancelle comme le championnat LMP2 ! Le mérite en revient notamment à Nicolas Lapierre, auteur d’un premier relais très performant. La stratégie comme les arrêts aux stands ont été également parfaits pour la monoplace bleue.
A 42 minutes de la fin, la Duqueine, qui occupait le 5e rang, doit rentrer précipitamment aux stands : la voiture est en crabe et Nicolas Jamin doit lutter pour la garder sur la piste dans les Hunaudières. C’est du même coup l’Idec qui fait son apparition dans le top 5.
En GTE Pro, l’A.F. Corse emmenée par Daniel Serra ne prend aucun risque, puisqu’elle a une marge d’environ trente secondes la Porsche numéro 93 de Patrick Pilet. Et c’est en gérant cette avance que la Ferrari remporte une course qui aura été très serrée en début d’épreuve, avant qu’une hiérarchie ne se détache. Une autre Porsche, la numéro 93 de Bamber, complète le podium.
En GT AM, la Keating, qui avait une avance confortable sur la Porsche numéro 56, voit sa situation se compliquer contre toute attente dans les deux dernières heures ! La voiture de tête est d’abord priée de s’arrêter aux stands, pour changer de nez, à la demande de la direction de course. Après cet arrêt, la Keating est même placée sous investigation : la FIA suspecte qu’un commissaire de plus qu’autorisé ait travaillé sur la monoplace. C’est la double peine. Et bientôt la triple ! Lors de son arrêt suivant, la Ford GT est sévèrement sanctionnée pour avoir fait patiner les roues au redémarrage – elle écope d’un stop-and-go… et ressort juste devant la Porsche concurrente. Mais l’écart est passé de 45 secondes à 6, ce qui promet une fin de course animée !
Cependant la Keating recreuse l’avance en fin d’épreuve, pour finir avec près d’une minute de marge sur la Team Project. La numéro 84 de JMW Motorsport finit 3e de la catégorie.
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