Argentine, vendredi : Neuville prend la tête du rallye

Tänak a perdu la tête dans la dernière spéciale du jour

Par Franck Drui

27 avril 2019 - 00:04
Argentine, vendredi : Neuville (...)

ES2 - Kris Meeke part du bon pied

Kris Meeke s’est montré le plus rapide de la première spéciale du vendredi pour offrir un doublé provisoire au Toyota Gazoo Racing au classement général du Xion Rally Argentina.

Sur un terrain particulièrement glissant entre Las Bajadas et Villa del Dique, Kris Meeke (Toyota Yaris WRC) devançait son équipier Ott Tänak (Toyoya Yaris WRC) d’une seconde, mais l’Estonien conservait les commandes de l’épreuve pour 7/10e.

Les fortes précipitations des derniers jours ont transformé les routes sablonneuses en véritables bains de boue où l’eau stagnante était prête à piéger les équipages qui avaient effectué leurs reconnaissances sur des routes sèches mardi.

« Je n’avais pas vraiment le contrôle et je n’étais même qu’un passager parfois ! », s’exclamait Kris Meeke à l’arrivée. « Cela allait dans certaines portions, mais ce n’était que de la boue ailleurs. C’était très piégeux. »

Soulagé de voir l’arrivée, Andreas Mikkelsen (Hyundai i20 WRC) signait le troisième temps à deux secondes du Britannique pour conserver sa troisième place au général.

« C’était très piégeux sur la fin », confiait le Norvégien. « Il y avait beaucoup de dévers et si l’on arrive trop vite dans un virage, on perd tout simplement l’adhérence et on glisse vers l’extérieur… »

Sans prendre de risque dans ces conditions, son équipier Dani Sordo (Hyundai i20 WRC) se classait quatrième devant les Finlandais Esapekka Lappi (Citroën C3 WRC) et Jari-Matti Latvala (Toyota Yaris WRC), ce dernier attaquant son 200e rallye au niveau mondial ce week-end.

Premiers à s’élancer, Thierry Neuville (Hyundai i20 WRC) et Sébastien Ogier (Citroën C3 WRC) n’étaient pas épargnés par les conditions. Leader du championnat, le Belge se classait neuvième à treize secondes du meilleur temps, juste derrière le Français.

ES3-4-5 - Kris Meeke aux commandes

Vendredi midi, Kris Meeke a pris la tête du Xion Rally Argentina avant que les équipages meurtris par une matinée éreintante reprennent des forces à Villa Carlos Paz.

Après la première boucle dans la vallée de Calamuchita, Kris Meeke (Toyota Yaris WRC) comptait 5’’4 d’avance sur le leader du championnat, Thierry Neuville (Hyundai i20 WRC).

Au cours d’une matinée marquée par la boue et l’eau stagnante laissée par les intempéries s’étant abattues sur la région ces deux derniers jours, Kris Meeke signait le meilleur temps de la première spéciale du jour pour combler son retard sur son équipier Ott Tänak (Toyota Yaris). Il se classait ensuite deuxième dans Santa Rosa - San Agustin avant de négocier avec prudence la pluie dans la super-spéciale organisée au parc d’attractions de Carlos Paz.

« Cette matinée était un énorme défi et je ne parle pas du rythme à avoir », expliquait-il. « Il fallait surtout lire la route. Les spéciales sont assez sablonneuses ici et nous l’avons vu sur 70 % du parcours. En revanche, il y avait des sections de deux cents mètres de boue épaisse où l’on devait descendre quelques rapports… »

Auteur du scratch dans Santa Rosa, Thierry Neuville remontait de la neuvième à la deuxième place et se montrait ravi de retrouver des conditions légèrement plus sèches que dans l’ES2.

« Nous avions eu du mal dans la première spéciale tant il y avait d’eau sur la route », confiait le Belge, cantonné au rôle d’ouvreur ce vendredi. « Nous devions faire la trace et la route est devenu progressivement plus rapide. Nous avons amélioré nos réglages pour prendre un peu plus de risques dans la spéciale suivante et nous voilà de retour dans le match. »

Ott Tänak et Sébastien Ogier (Citroën C3 WRC) étaient troisième ex æquo à 1’’2 de leur rival pour le titre. L’Estonien reconnaissait avoir du « travail à faire » pour être plus à l’aise dans des conditions d’adhérence changeantes cet après-midi. De son côté, le Français sortait indemne d’un flirt avec une bordure dans Santa Rosa.

Les deux hommes comptaient 2’’2 d’avance sur la troisième Yaris, celle de Jari-Matti Latvala. Disputant son 200e rallye mondial, le Finlandais occupait un temps la troisième place avant de céder du terrain avec des réglages inadaptés.

Victime d’une crevaison à l’avant gauche une grande partie de Santa Rosa, Andreas Mikkelsen (Hyundai i20 WRC) répliquait en remportant la super-spéciale dans le parc d’attraction. Le Norvégien pointait alors à 2’’9 de Jari-Matti Latvala et 2’’1 devant son équipier Dani Sordo (Hyundai i20 WRC).

Huitième, Elfyn Evans (Ford Fiesta WRC) restait en embuscade à moins de quinze secondes de la tête. Après avoir failli partir en tonneau à l’endroit où son équipier Sébastien Ogier s’était fait une chaleur, Esapekka Lappi (Citroën C3 WRC) s’installait au neuvième rang en raison d’une crevaison à l’arrière droit. Teemu Suninen (Ford Fiesta WRC) complétait le top dix après avoir perdu du temps lorsque sa voiture était inondée lors d’un franchissement de gué dans Santa Rosa.

Après ES8 : Le dernier mot pour Thierry Neuville

Thierry Neuville a finalement pris les rênes du Xion Rally Argentina au terme d’une première étape absolument captivante.

Leader du Championnat du Monde FIA des Rallyes, Thierry Neuville (Hyundai i20 WRC) reprenait l’initiative lorsqu’Ott Tänak (Toyota Yaris WRC) était trahi par sa transmission l’envoyant dans un tête-à-queue extrêmement coûteux en temps près de l’arrivée de la dernière spéciale.

L’Estonien perdait alors toute son avance au profit de Thierry Neuville. Le Belge s’offrait même le scratch pour compter 11’’9 d’avance sur Sébastien Ogier (Citroën C3 WRC), lui même 1’’5 devant Ott Tänak.

Après les fortes averses tombées ces deux derniers jours sur la vallée de Calamuchita, la première étape s’avérait extrêmement difficile avec beaucoup d’eau stagnante et d’énormes plaques de boue offrant une adhérence aléatoire. Thierry Neuville était d’ailleurs surpris d’être en tête alors qu’il pointait au neuvième rang dans la matinée.

« La régularité a porté ses fruits », déclarait-il. « J’avais l’impression d’avoir fait un beau passage dans la première spéciale, donc j’étais vraiment surpris de voir que les autres avaient été plus rapides. Les choses se sont ensuite améliorées et j’ai réalisé une bonne dernière spéciale quand la route était extrêmement difficile. Nous n’avons qu’une petite avance toutefois. Rien n’est encore fait. »

Ott Tänak était conscient de son problème mécanique au départ de cette dernière spéciale du vendredi, mais il parvenait à limiter le temps perdu avant un tête-à-queue à deux kilomètres de l’arrivée. Détrôné de sa place de leader dans la matinée, le pilote Toyota Gazoo Racing avait répliqué dans l’après-midi malgré des problèmes de frein dans les nombreux franchissements de gués.

De son côté, Sébastien Ogier estimait que sa voiture manquait de performance tout en étant soulagé d’avoir survécu à un atterrissage sur une roue après avoir pris une bordure à l’intérieur d’un virage serré.
Ott

Quatrième à 28’’1 de la tête, Kris Meeke (Toyota Yaris WRC) occupait aussi un temps les commandes en Argentine.

Leader pendant trois des six spéciales du jour (sans compter celle annulée pour des raisons de sécurité dues aux conditions météorologiques), le Britannique ne parvenait pas à poursuivre sur sa lancée sur un terrain plus cassant l’après-midi. Il devait également composer sans le troisième rapport sur la fin de l’étape.

Malgré une crevaison dans la matinée, Andreas Mikkelsen (Hyundai i20 WRC) pointait à 1’’3 tout en étant suivi par Elfyn Evans (Ford Fiesta WRC), en embuscade en dépit de soucis d’équilibre.

Dani Sordo (Hyundai i20 WRC) et Jari-Matti Latvala (Toyota Yaris WRC) suivaient, ce dernier ayant été éphémérement troisième avant qu’une crevaison ne le relègue plus loin alors qu’il dispute le 200e rallye de sa carrière en mondial. Teemu Suninen (Ford Fiesta WRC), victime de coupures électriques après les passages dans les gués, et Mads Østberg (Citroën C3 R5), leader de la catégorie WRC 2 Pro, complétaient le top dix.

Esapekka Lappi (Citroën C3 WRC) était le principal abandon de l’étape. Le Finlandais partait à la faute à quatre kilomètres de l’arrivée dans la dernière spéciale alors qu’il occupait le neuvième rang au cours d’une journée plutôt frustrante.

L’étape de samedi sera la plus longue du rallye. Les équipages se rendront dans les immenses pampas et collines de la vallée de Punilla pour deux boucles identiques de trois spéciales, séparées d’un nouveau passage dans la super-spéciale du parc d’attractions de Carlos Paz. 146,62 kilomètres chronométrés seront au programme.

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