Accident, pénalité puis victoire pour Ericsson à Nashville

Le Suédois remporte une course d’IndyCar complètement folle

Par Emmanuel Touzot

9 août 2021 - 02:33
Accident, pénalité puis victoire (...)

La course sur le tracé urbain de Nashville était très attendue. Outre le fait qu’il s’agisse de la première édition, c’est aussi un circuit hors du commun qui accueillait l’IndyCar ce dimanche dans la principale ville du Tenneessee.

Les essais avaient été très agités et c’est Colton Herta qui avait fait la pole position devant Scott Dixon. Romain Grosjean s’était qualifié cinquième, Simon Pagenaud septième et Sébastien Bourdais hors du top 10 après une qualification un peu plus difficile.

Le départ a été donné sur un des ponts de la ville, une image spectaculaire, et Herta a conservé la tête de course devant Alexander Rossi et Scott Dixon. Le premier tour s’est bien passé mais la course a été neutralisée après que Dalton Kellet a calé deux fois.

Un premier accident impressionnant qui élimine Bourdais

A peine relancée, la course a été interrompue par un accident impliquant Marcus Ericsson, qui a décollé sur l’arrière de la Dallara Chevrolet de Bourdais. Les deux hommes ont pu continuer à rouler, ce qui était étonnant compte tenu de la violence du choc.

Finalement, Bourdais a été contraint de mettre pied à terre. C’est la troisième fois cette saison que le Français se fait percuter de l’arrière lors d’un départ, alors que l’effet d’accordéon continue de provoquer des problèmes du genre en IndyCar.

Outre le temps perdu à cause du changement d’aileron, Ericsson a aussi écopé d’un stop and go à effectuer lors de la relance, qui est intervenue au dixième tour de la course en comptant 80.

Herta menait toujours devant Rossi, Dixon et Grosjean, qui s’était défait de Felix Rosenqvist dans les premières boucles. Pato O’Ward était sixième devant Jack Harvey, Pagenaud, le leader du championnat Alex Palou, et James Hinchcliffe.

Herta et Rossi ont pris de l’avance sur Dixon pendant les six tours qui ont suivi, jusqu’à ce qu’une manœuvre optimiste d’Ed Jones envoie Scott McLaughlin en tête-à-queue, provoquant déjà la troisième neutralisation de cette course.

Pagenaud percuté par Power... puis pénalisé !

Palou, Hinchcliffe et Hunter-Reay se sont arrêtés aux stands et ont chaussé les pneus durs, tout comme Josef Newgarden, qui s’était mal qualifié après un accident en qualifications. Le pilote Penske a chaussé, quant à lui, des pneus rouges plus tendres. Ces arrêts permettaient à Will Power et Graham Rahal d’intégrer le top 10.

La course était relancée mais de nouveau interrompue, et cette fois au drapeau rouge !

Une attaque totalement suicidaire de la part de Power envoyait Pagenaud dans le mur, provoquant ensuite un énorme embouteillage, Palou percutant notamment son équipier Jimmie Johnson.

Pagenaud était renvoyé derrière la file de pilotes bloqués derrière l’embouteillage pendant l’interruption, tandis que Johnson était disqualifié. Son équipe avait en effet tenté des réparations sur la numéro 48 alors que la course était sous drapeau rouge.

Penske a rappelé Pagenaud aux stands pour faire le plein et chausser les pneus durs, tandis que la course était relancée au 23e tour. De nouveau, l’effet accordéon se faisait sentir avant le drapeau vert mais aucun accident n’était à déplorer.

Herta menait toujours devant Rossi, Dixon, Grosjean et Rosenqvist. Le leader s’envolait immédiatement, prenant plus de deux secondes à Rossi en un seul tour, alors que ce dernier bloquait le peloton.

Une course hachée par les neutralisations

Rinus VeeKay, bloqué au garage pendant quelques minutes pour des réparations après le carambolage, est reparti en piste avec plusieurs tours de retard. C’est lui qui, quelques boucles plus tard, a provoqué la neutralisation suivante en allant percuter le mur.

Avant cela, Herta s’était déjà créé un matelas de plus de six secondes en tête, et le pilote Andretti Autosport voyait de nouveau ses efforts réduits à néant. Mais après des qualifications impressionnantes, Herta était toujours le grand favori de cette course, qui n’avait pas encore atteint sa moitié.

Tous les leaders en ont cette fois profité pour s’arrêter, et aucun incident n’a été à signaler dans les stands. En revanche, c’était la confusion juste après, Herta ressortant à hauteur de Ericsson, mais laissant passer le Suédois et Hunter-Reay, alors que la voiture de sécurité était très lente.

Confusion à la sortie de la voie des stands

Ericsson se retrouvait donc en tête, mais Herta ressortait troisième, ayant profité de la gêne occasionnée par la voiture de VeeKay sur le Pace Car. Herta se plaignait toutefois d’avoir été dépassé en piste sous safety car.

Les pilotes s’étant arrêté à ce moment-là de la course étaient donc avantagés, car ils ont pu repartir au milieu du peloton qui arrivait derrière la voiture de sécurité, évitant à certains d’entre eux de perdre des places. La stratégie de Simon Pagenaud s’en voyait d’ailleurs fortement compromise.

Ericsson, Hunter-Reay et Hinchcliffe menaient sans être repassés par les stands, devant Herta et Rossi qui venaient de s’arrêtr, puis Newgarden qui était resté en piste. Conor Daly était septième devant Harvey, Dixon, ROsenqvist, Helio Castroneves et Grosjean.

A la relance, Herta ne pouvait pas s’envoler comme il l’avait fait lors des relances précédentes et attaquait tout de même son équipier Hinchcliffe à la sortie du pont. Rossi en profitait pour passer lui aussi, les trois voitures Andretti se laissant tout juste assez de place en piste.

Herta passait ensuite Hunter-Reay, le quatrième pilote de la même équipe, pour la deuxième place. Ericsson menait toujours devant quatre pilotes Andretti, mais c’était cette fois Herta qui était dans son sillage. C’est à ce moment-là que la mi-course a été atteinte.

Plusieurs stratégies pour les leaders

La course a ensuite été neutralisée après que Power a percuté un deuxième équipier à lui, Scott McLaughlin. L’Australien s’est retrouvé en sens inverse sur la piste et a été percuté par Kellett.

Ericsson a été appelé aux stands, tout comme Rossi, Hunter-Reay et Hinchcliffe. Dixon est également rentré. Herta est resté en tête devant Newgarden, Daly, Harvey, Grosjean, Pagenaud, Ericsson, Rossi, et Hinchcliffe.

Dixon est ressorti sans avoir changé de pneus, son ingénieur lui ayant rappelé qu’il avait seulement disputé 4 tours sous drapeau vert avec ses gommes.

Andretti avait clairement mis ses œufs dans deux paniers sur le plan stratégique, et Herta allait désormais devoir creuser l’écart pour regagner le temps nécessaire pour faire un arrêt supplémentaire. Une performance largement envisageable tant son rythme était impressionnant.

La relance s’est effectuée au 51e tour... et a immédiatement été stoppée puisque Pato O’Ward a fait une attaque violente sur Rossi. Le pilote McLaren a percuté le mur et a calé, ce qui a neutralisé la course, tandis que la voiture de Rossi avait subi un gros choc et pointait 20e.

Grosjean prend la main

Herta s’est arrêté pendant la neutralisation suivante tout comme Newgarden, Daly et Harvey, mais pas Grosjean qui pointait en tête ! Le Français a relancé la course au 54e tour devant Ericsson, Hinchcliffe et Dixon... qui a immédiatement disposé du Canadien.

Hunter-Reay était cinquième devant Cody Ware, l’équipier de Grosjean, puis Herta, qui dépassait immédiatement le rookie. Rahal et Castroneves complétaient le top 10 alors que la luminosité baissait dangereusement, puisqu’il était 18h44 à Nashville.

La course a malheureusement été interrompue après un tête-à-queue de Ware, qui ne faisait pas les affaires de Grosjean, toujours en tête. C’était la huitième neutralisation de la course.

Grosjean est rentré aux stands et a repris la piste 16e. Ericsson a relancé la course en tête, suivi par Dixon, qui profitait de son dernier arrêt sans avoir chaussé de pneus neufs pour récupérer une très bonne position en piste.

Herta irrésistible... ou presque

Les deux pilotes Ganassi étaient suivis par trois voitures Andretti de Hinchcliffe, Hunter-Reay et Herta. Ce dernier a ensuite gagné une position, sans que son équipier ne résiste.

Irrésistible, Herta a ensuite dépassé Hinchcliffe. Le pilote Andretti était désormais derrière Dixon mais avait consommé bien plus de Push-to-pass que son rival jusque-là. Dixon devait désormais davantage regarder dans ses rétroviseurs que viser la première place d’Ericsson.

Finalement, Dixon a failli se rater et a dû freiner fort, ce qui a permis à Herta de prendre la deuxième place. L’Américain avait mis trop de pression au sextuple champion d’IndyCar et pointait à sept dixièmes de seconde de la tête de course à 17 tours du but.

Etonnamment, c’est Marcus Ericsson qui a constitué la principale difficulté pour Colton Herta. La vitesse de pointe du pilote Ganassi était phénoménale, et son Push-to-pass restant a permis au Suédois de résister durant de nombreux tours.

Le calice jusqu’à la lie pour les Français

Derrière lui, Herta s’énervait de ne pas pouvoir passer. Dixon, Hinchcliffe et Hunter-Reay suivaient toujours. Grosjean prenait la 15e place mais se retrouvait ensuite derrière Pagenaud, après avoir décidément été très affecté par la dernière neutralisation.

Pagenaud s’est ensuite retrouvé au ralenti avec une suspension arrière cassée. C’est Grosjean qui a percuté son compatriote, envoyant la Penske numéro 22 dans le mur et vers l’abandon pour cette course.

La course n’a pas été neutralisée et Herta a failli sortir de la piste en attaquant Ericsson de loin. Après un blocage pour éviter son rival, il a manqué de peu de percuter le mur et a été repoussé à plus d’une seconde.

Ericsson s’était offert un peu d’air en fin de course, mais la consommation de carburant était une grosse inquiétude pour le Suédois. Andretti misait dessus et l’annonçait d’ailleurs à Herta à sept tours du but.

Coup de théâtre et deuxième drapeau rouge

Cette course était décidément inscrite sous le signe du rebondissement, et le suivant était très inattendu puisque Herta percutait violemment le mur dans le même virage où il avait fait sa première tentative sur Ericsson.

Un freinage tardif et le sous-virage consécutif ont envoyé la Dallara dans les pneus puis le mur en béton, avec un choc important. Le pilote semblait aller bien, même s’il était choqué. Mais la déception était immense et Herta était en larmes dans la dépanneuse.

Le drapeau rouge était déployé, ce qui n’arrangeait pas les problèmes de carburant d’Ericsson. Le Suédois était désormais en tête devant Dixon, Hinchcliffe, Hunter-Reay, Rahal et Rosenqvist. Jones était septième devant Palou, Castroneves et Newgarden. Rossi était 13e, Grosjean était retombé à la 17e place.

La course a repris sous drapeau jaune, puis a été relancée avec seulement deux tours à parcourir pour Ericsson devant Dixon et Hinchcliffe !

Le Suédois a immédiatement pris un peu d’avance sur son équipier, mais le Néo-Zélandais a rapidement refait la jonction. Derrière, le duo Andretti se montrait pressant sur Dixon, sans pouvoir toutefois l’attaquer réellement.

Jones a pris la sixième place à Rosenqvist, ce qui lui faisait 20 places de gagnées depuis le départ ! Ericsson est passé en tête sous le drapeau blanc, qui indiquait au Suédois le dernier tour de la course.

Malgré les craintes sur sa réserve de carburant, Ericsson a réussi à retenir Dixon pour gagner sa deuxième course en IndyCar, après une course complètement folle ! Le pilote Ganassi a eu un accident (vidéo ci-dessous), puis subi un stop and go comme pénalité, pour finalement s’imposer !

Il devance Dixon qui fait la bonne opération au championnat en se rapprochant de Palou, toujours leader. Hinchcliffe enregistre un podium bienvenu dans une saison très difficile, devant Hunter-Reay et Rahal.

Le classement complet de la course :

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