Une saison qui s’annonce ouverte...en LMP2

La crise est bien là

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13 mars 2012 - 19:38
Une saison qui s'annonce ouverte...

Patrick Peter l’a rappelé lors de la conférence de presse donnée lors des Essais officiels, la crise économique frappe de nombreux organisateurs et l’European Le Mans Series n’y échappe pas. Avec seulement 14 autos en piste lors des deux journées d’essais sur le Circuit Paul Ricard, dont une GT3 non éligible, le promoteur est tout de même confiant pour la saison à venir. « Il est difficile de trouver des sponsors » a martelé Patrick Peter. « La crise est bien là et nous la ressentons. Nous faisons donc un effort tout particulier car nous y croyons. » Pourtant faire le choix d’accueillir les LMP2 en « guest star » était sans aucun doute la bonne décision, au risque de n’avoir que deux ou trois LMP1 en découdre. Mieux vaut se recentrer sur une catégorie LMP2 qui ne manque pas d’attrait. Avec des équipes de choix, le championnat s’annonce ouvert avec de belles bagarres attendues entre Thiriet by TDS Racing, Boutsen Ginion Racing, Murphy Prototypes, Greaves Motorsport, Sébastien Loeb Racing, Pecom Racing, OAK Racing, Race Performance ou Extreme Limite. OAK Racing a montré durant les essais que la Morgan LMP2 serait une sérieuse candidate à la victoire. Le bureau d’études Onroak Automotive a travaillé d’arrache pied tout l’hiver pour accoucher d’une toute nouvelle auto bien née. Les nombreuses ORECA 03 vont avoir du fil à retordre, même si le constructeur basé à Signes a lui aussi planché durant l’intersaison pour faire évoluer sa ORECA 03. Zytek et Nissan ont également mis les moyens et sûr que Norbert Santos voudra voir une nouvelle fois sa Norma sur un podium.

Avec cinq courses sur des tracés que n’emprunteront pas le Championnat du Monde d’Endurance, l’European Le Mans Series a de quoi séduire les nombreux gentlemen drivers qui ne veulent pas spécialement partir une semaine hors de leurs entreprises qui doivent tourner en cette période peu propice sur le plan économique. On est bien loin de Audi et Peugeot qui voulaient gagner pour vendre des voitures de série. Les constructeurs présents en LMP2 veulent eux vendre des autos qu’ils ont eux-mêmes conçues. Vous noterez la différence. Le fait que les différents meetings soient diffusés sur le petit écran, mais aussi sur la toile, est sans conteste un atout important. On regrettera toutefois la date de la manche de Zolder, qui tombe le même week-end que les 24 Heures du Nürburgring.

Si à l’origine il était prévu d’accueillir une bonne trentaine d’autos dans quatre catégories (LMP2, LMPC, GTE-Pro, GTE-Am et GTC), le chiffre des engagés à l’année sera à coup sûr en dessous. La catégorie LMP2 fait recette c’est incontestable, mais la donne est bien différente dans les autres catégories. Les GTE sont loin d’être en masse cette année, sachant que comble du comble, la première journée a vu la domination d’une McLaren MP4-12C GT3, venue simplement pour des essais aux mains notamment du rapide Rob Bell. Si les essais se sont terminés prématurément pour la GT3 britannique suite à un début d’incendie, la feuille des temps (où la McLaren n’a pas été pointée) a montré qu’une GT3 n’avait plus rien à envier aux GTE. On attendait une GTE-Pro, mais c’est finalement la Porsche 911 GT3-RSR/IMSA Performance Matmut de Nicolas Armindo qui a mis tout le monde d’accord avec un chrono à faire pâlir les autres équipes. Certes, la Porsche/IMSA prévue en GTE-Pro était plutôt là pour se familiariser avec les pneus Dunlop utilisés en International GT Open. Le potentiel de la Porsche version 2012 est bien là comme nous l’a confié Patrick Pilet.

On regrettera également que la catégorie LMPC ne fasse pas le plein, alors qu’aux dires des pilotes, la Formula Le Mans est l’école idéale pour gravir les échelons. Le Boutsen Ginion Racing l’a prouvé de la plus belle des manières. Pourtant les équipes ne répondent pas présents au grand dam de ceux qui veulent en découdre. Il est tout de même dommage que les LMPC ne soient pas mises plus en valeur par le promoteur. La filière permet sans aucun doute de lancer des jeunes talents, tels Mathias Beche, Andrea Barlesi, Nico Verdonck pour ne citer qu’eux. Il serait vraiment dommage qu’une toute petite poignée d’autos soient au départ. Quant aux GTC, on ne sait pas quelles équipes vont venir s’y frotter puisque aucun team ne s’est réellement déclaré pour le moment.

Malgré tout, nous sommes loin d’être défaitistes, car l’European Le Mans Series doit exister et a sa légitimité, c’est indéniable. Le contexte est clairement difficile dans un championnat où 99% des pilotes présents doivent absolument trouver un budget pour rouler. Il est vrai qu’il faut trouver 55 autos pour les 24 Heures du Mans et que les viviers européen et américain sont incontournables. L’année 2012 sera difficile pour tout le monde et souhaitons que le bout du tunnel arrive vite car il en va de la survie de bon nombre d’équipes et de championnats. On sait bien que pour des raisons techniques il est compliqué de réunir sur un même meeting plusieurs championnats majeurs, mais dans l’absolu ce serait la solution idéale pour limiter les coûts. Cette idée est d’ailleurs sur les lèvres de beaucoup de directeurs d’équipes. Voir un meeting réunissant par exemple Championnat du Monde d’Endurance et Championnat du Monde GT1 aurait de la gueule. Certes, il serait impossible de mettre tout le monde dans les stands, mais en ALMS tout le monde se contente de structures démontables et le public est le premier ravi, accentuant la proximité équipes/pilotes/public. Pour conclure avec l’European Le Mans Series, la saison s’annonce ouverte en LMP2, avec tous les acteurs potentiellement candidats à la victoire.

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