Une bonne mise en jambes pour IMSA Performance Matmut
Les Porsche étaient un peu moins performantes que la concurrence
Si le team IMSA Performance Matmut était présent à la Journée Test avec ses deux Porsche 911 GT3-RSR, une seule aura le droit de prendre part à la course, celle alignée en GTE-Pro étant malheureusement suppléante, ce que l’on a d’ailleurs un peu de mal à comprendre. Pourtant, l’équipe rouennaise a été l’une des plus assidues en piste dimanche dernier, avec 77 tours couverts pour la #76 et 80 pour la #67. Au volant de la #76, Patrick Pilet a été le plus rapide des pilotes Porsche, c’est dire s’il est dommage de ne pas voir la #76 au départ de l’épreuve. Quatre pilotes se sont relayés dans le baquet de l’auto. Bret Curtis, Sean Edwards et Kévin Estre sont venus accomplir leurs dix tours, les deux premiers devant rouler chez ProSpeed Competition pour la course. En GTE-Am, Anthony Pons a découvert le grand Circuit des 24 Heures du Mans, bien aidé par Raymond Narac et Nicolas Armindo, l’équipage ayant de quoi jouer les premiers rôles en course. On sait que Nicolas Armindo n’est pas le dernier à venir titiller les pilotes GTE-Pro et la classique mancelle n’a plus de secret pour Raymond Narac. Franck Rava, Team Manager et co-propriétaire du team, tire le bilan des premiers essais : « Aucun souci, le programme a été rempli sur les deux voitures. Nous avons pu prendre beaucoup d’informations sur les deux voitures qui étaient très bien préparées pour la Journée Test. Nous sommes bien positionnés en performance en gardant une certaine réserve pour conduire en toute sécurité. Les Porsche étaient un peu moins performantes que la concurrence aujourd’hui mais la course est longue. On a réussi à qualifier les deux pilotes Prospeed ainsi que Kevin Estre. C’est une mission qui nous avait été confiée par Porsche. Le contrat est rempli. Le seul regret vient du fait qu’aucun désistement n’est intervenu. La #76 va repartir dans le camion, c’est dommage, on mérite largement notre place dans la catégorie, on ne comprend toujours pas pourquoi elle ne fera pas partie de la fête, mais ce n’est pas grave nous reviendrons plus fort encore. Concernant la #67, nous sommes très satisfaits de nos trois pilotes, Anthony a parfaitement évolué dans la marge de progression fixée. Nous allons bien travailler ces 15 prochains jours pour arriver au top aux 24 Heures. »
Félix Barré, Ingénieur d’exploitation de la #67, s’attend à une course relevée en GTE-Am : « L’Aston Martin et les Corvette ont roulé très vite aujourd’hui alors qu’elles avaient un peu caché leur jeu avant. Toutes les Porsche étaient un peu plus loin. Nos adversaires avaient un peu raté leur course à Spa alors qu’ils bénéficiaient de certaines largesses. Ces voitures vont vite, les pilotes de l’Aston Martin sont quasiment trois pilotes professionnels, il va être difficile d’aller les chercher à la régulière. La Porsche Felbermayr n’est pas loin de nous et les Corvette Larbre vont aussi nous donner du fil. La course s’annonce disputée. Anthony a bien roulé, nous avons poussé les pneus à la limite et la voiture se comportait très bien. Malgré un train de pneus soft sur la fin Nicolas ne pouvait pas être dans les temps des leaders de la catégorie GTE-Am aujourd’hui. Si nous avions l’étiquette de favori avant cette journée test, nous la perdons à la lecture des chronos de la journée test. En performance pure nous avons été dominé mais nous sommes à 1 seconde des meilleurs chronos de la Porsche de l’an dernier ce qui rassurant. »
Depuis ses débuts dans la cour des grands, Anthony Pons tient son rang, avec une belle progression et des relais sans faute ; que ce soit au Castellet ou à Spa. Il retient une belle découverte du circuit : « Superbe journée, j’ai pris le volant le premier me calant dans le sillage de la #76. Patrick Pilet m’a montré les trajectoires, un vrai régal. Les premiers tours nous faisaient soulever beaucoup d’herbe et de débris, la piste était vraiment dans un sale état suite aux orages de la veille. Cela s’est amélioré à l’issue des 10 tours réglementaires qu’il me fallait boucler pour être qualifié. En fin de matinée et après-midi nous avons travaillé sur les performances pour s’améliorer jusqu’au milieu d’après-midi. J’ai fait un relais complet de simulation qui s’est déroulé à merveille. J’ai dû faire entre 40 et 50 tours au cours de la journée. Raymond a très peu roulé, ayant déjà fait 7 fois Le Mans. Nicolas a un peu plus roulé. C’est lui qui était chargé de fignoler les derniers réglages de la voiture. Je peux encore améliorer mon pilotage à Mulsanne et à Indianapolis. C’est ce dernier virage que j’ai préféré. C’est extraordinaire dans la Porsche, on arrive très vite à plus de 290 km/h, on met un petit coup de frein et on accélère plein pot dans un virage relevé avant de freiner à fond à Arnage, c’est vraiment un enchaînement extraordinaire. Je suis moins fan de la courbe Dunlop, plus bosselée, les virages Porsche sont aussi délicats à négocier, je préserve la voiture et je suis un peu sur la réserve, je n’y exploite pas tout l’appui aérodynamique de la voiture. Il me reste à gérer le trafic qui était limité aujourd’hui, ici nous sommes très bien alertés par les commissaires. J’ai bien progressé à Mulsanne et si nous faisons cela pendant les 24 Heures du Mans nous serons bien placés à l’arrivée. »
Nicolas Armindo arrive cette année en terrain connu, et il y a fort à parier que le Champion de la Porsche Carrera Cup Deutschland 2010 fasse parler la poudre : « Par rapport à l’année dernière je savais vraiment où mettre mes roues et j’avais confiance, tout de suite j’étais dans le coup. Je pense que nous avions un peu de marge. On va être dans le coup ! Moi ça marche, Raymond a la pointe de vitesse des pilotes d’usine et Anthony est un poil moins vite mais c’est un vrai métronome, il ne fait aucune erreur et reste scotché à la piste. Dans le dernier secteur la voiture est très bonne. Nous allons la faire progresser en deux ou trois endroits et ça va marcher très fort ! »
Malheureusement Patrick Pilet ne sera pas dans le baquet de la #76 au Mans, mais on le retrouvera tout de même au départ puisqu’il sera chez les Lizards : « La voiture était très bien équilibrée. La journée a permis de bien travailler sur l’auto. C’est rare d’avoir la chance de travailler autant sur le circuit des 24 Heures. Nous en avons bien profité pour acquérir un maximum de données. En plus nous avons fait du bon boulot, en étant très performants et la meilleure équipe représentant Porsche. Il nous manquait un peu de couple par rapport aux Ferrari et Corvette mais la balance de l’auto a bien progressé. J’ai fait l’équivalent de quatre relais. »
Kévin Estre et Sean Edwards était eux en mode découverte, en provenance directe du Red Bull Ring où ils évoluaient en Porsche Carrera Cup Deutschland. La mission de Kévin Estre était claire : « Nous étions retenus le matin au circuit du Spielberg en Autriche avec Sean Edwards pour une course de Porsche Carrera Cup allemande. Ayant fait tous les deux un podium nous avons pris du retard Il s’en est fallu de peu que nous rations la courte fenêtre de temps qu’il nous restait pour nous qualifier. C’était ma première expérience dans une RSR, c’est une voiture fantastique avec une aéro vraiment époustouflante et des freins sensationnels. C’était un pur plaisir de conduire cette voiture sur un circuit comme Le Mans. J’avais juste besoin de faire 10 tours au cas où la voiture serait titularisée dans la liste des engagés donc je n’ai pas cherché outre mesure la performance mais le rythme était bon. Je suis content d’avoir fait cette expérience dans une équipe française. Avec IMSA Performance Matmut j’arrivais dans un univers me mettant tout de suite en confiance. »
Quant à Sean Edwards, il devrait aussi être à l’aise même si ce sera ses premières 24 Heures, le Britannique faisant partie des pilotes très affûtés au volant d’une Porsche : « Avec ce vent de face depuis l’Autriche nous avons bien failli ne pas arriver dans les temps. Je suis monté à 16h10 dans l’auto pour faire 10 tours et Kevin a bouclé 11 tours juste avant le drapeau rouge de fin de séance. C’est génial d’être au Mans, se retrouver au virage de Mulsanne est vraiment un moment spécial pour moi. La piste n’est pas si difficile comparée à la Nordschleiffe mais c’est l’atmosphère qui règne ici qui rend cette expérience unique. Je suis impatient de revenir la semaine prochaine. Je remercie vraiment l’équipe IMSA Performance Matmut qui est un top team pour Porsche. La voiture était très bien réglée, c’était la première fois que je pilotais la version 2012 qui génère plus d’appui que la version GTE-Am dont je tiendrai le volant au 24 Heures. »
Endurance
Pourchaire s’éloigne et la F1 et rejoint Peugeot en WEC
8H de Bahreïn : Victoire de Toyota, la Porsche n°6 de Kevin Estre titrée
Porsche remporte les 6H de Fuji, 1er podium pour Alpine en WEC
On a lu : 24 Heures du Mans, un siècle de victoires
+ sur Endurance