Un travail de fond qui s’avère payant pour Citroën en WRC

Un excellent résultat en Finlande

Par Franck Drui

31 juillet 2018 - 16:22
Un travail de fond qui s'avère

D’ores et déjà focalisé sur la saison prochaine, Citroën Total Abu Dhabi WRT a vu ses choix être récompensés par la deuxième place conquise par un Mads Ostberg des grands jours. Ce troisième podium de la saison, après les deuxième et troisième places respectivement glanées en Suède et au Mexique, confirme le très haut niveau de performance de la C3 WRC.

LE FILM DE LA COURSE

Avec quatre victoires absolues (2008, 2011, 2012, 2016) déjà conquises dans ce temple de la vitesse, lequel nécessite une monture précise mettant particulièrement en confiance ses pilotes, les Rouges ont souvent prouvé leur valeur dans cet exercice de style atypique. Et l’édition 2018 n’a pas dérogé à la règle ! Dès le shakedown, Mads Ostberg, convaincu de disposer de la meilleure auto qu’il n’ait encore jamais piloté sur ces pistes (en treize participations tout de même !), pointait aux avants postes, suivi comme son ombre par Craig Breen. Signe qu’il allait définitivement falloir compter avec eux ce week-end. Le Norvégien pointait d’ailleurs au deuxième rang dès l’ES 2, avant carrément de se porter en tête dans l’ES 4, à la faveur d’un premier scratch. Avec deux nouveaux meilleurs temps l’après-midi venue, il allait tenir les commandes pendant quatre chronos, avant de conclure cette première étape deuxième, à seulement 5’’8 de Tänak, le futur vainqueur. Craig Breen avait hélas entre-temps été victime d’une crevaison (ES 2), qui lui valait de concéder 47’’8 et perdre toute chance de jouer les tous premiers rôles, faute de pouvoir ensuite bénéficier d’un ordre de départs (3esur la route les deux jours suivants) intéressant sur cette terre où l’adhérence progresse au fil des passages. Mais dès lors que les conditions lui étaient favorables, l’Irlandais allait saisir la moindre opportunité de se mettre en valeur, en attestent le scratch remporté dans l’ES 8, ainsi que la performance réalisée dans l’ultime chrono, dit Power Stage (+1’’7 seulement sur 11,12 km), pour finalement rallier l’arrivée en huitième position. Pour sa deuxième participation de l’année après l’Argentine, Khalid Al Qassimi voyait quant à lui sa progression freinée le samedi matin par une erreur l’obligeant à recourir au Rallye 2 pour terminer. Pendant ce temps-là, Mads Ostberg continuait son festival, résistant le samedi aux assauts répétés de Jari-Matti Latvala, pourtant ancien triple vainqueur de l’épreuve, pour conserver 5’’4 d’avance en vue de l’emballage final, malgré le handicap d’avoir à embarquer une roue de secours supplémentaire. Et le nouveau meilleur temps, son quatrième du week-end, effectué par le trentenaire scandinave dès la reprise des hostilités le dimanche, ne laissait guère de doutes quant à ses intentions : jusqu’au bout il allait résister à Latvala, pour s’offrir avec cette deuxième place, son meilleur résultat sur ce rallye de légende, après deux troisièmes positions (2013 et 2015).

QUESTIONS À PIERRE BUDAR, DIRECTEUR DE CITROËN RACING

Signer un troisième podium cette saison, sur un rallye comme la Finlande, à l’issue d’une telle bagarre, a forcément une saveur particulière pour vous…

C’est vrai que les motifs de satisfaction sont nombreux ce week-end ! Avec cinq meilleurs temps, notre voiture a été la seule à pouvoir donner la réplique à celle du constructeur installé sur ces terres, preuve une nouvelle fois de son très haut niveau de compétitivité sur tous les terrains. On savait que Mads avait beaucoup d’expérience sur cette manche, on pouvait aussi légitimement espérer bien figurer, mais je reconnais qu’il nous a quand même impressionnés, en étant à la fois particulièrement rapide et très constant, et en résistant ainsi aux meilleurs spécialistes locaux ! Craig hélas a compromis sa course d’entrée, c’est dommage car il avait également les capacités de bien faire, mais on sait très bien que sur ces ES, très sensibles au balayage, c’est compliqué de se refaire dès lors que l’on a plus le bon ordre de départs. Ce qu’il a toutefois réussi à faire dans la Power Stage, au plus fort de la bagarre entre ceux qui visent le championnat, prouve qu’il était aussi dans le coup, et c’est ce que je retiens.

Quels enseignements tirez-vous du week-end ?

Ce résultat confirme que tout le travail de fond effectué par l’équipe aussi bien en course qu’à l’usine, ou encore en essais, va bel et bien dans la bonne direction. Cela démontre également le bienfondé de l’évolution homologuée pour l’occasion sur la géométrie du train avant de notre C3 WRC, ainsi que de tous les raffinements une nouvelle fois apportés aux amortissements ou aux différentiels. Je suis donc ravi pour le team, qui voit ainsi ses incessants efforts être justement récompensés.

TEMPS FORTS

Entamée avec 5’’4 d’avance sur Jari-Matti Latvala, pour le gain de la deuxième place, la dernière étape a finalement vu Mads Ostberg conserver son bien pour 2’’8. Kevin Struyf, l’ingénieur d’exploitation du Norvégien, raconte cette ultime journée…

« On était quand même assez confiants au moment de s’élancer hier car on avait fait à chaque fois deux belles matinées le vendredi et le samedi. C’est surtout le samedi après-midi que l’on avait concédé du temps sur Latvala. On savait qu’il fallait frapper fort d’entrée, et Mads y est parvenu en gagnant le chrono d’ouverture. En fait, on a surtout perdu un peu plus de temps qu’espéré dans la troisième et avant dernière ES de Laukaa, en lâchant d’un coup 2’’6. On savait dès lors que ça se jouerait au dixième dans le dernier chrono. Dans ces cas-là, il n’y a pas grand-chose à faire, si ce n’est essayer que le pilote garde la confiance, et optimiser au maximum la performance de la voiture en étant le plus agressif possible sur différents paramètres comme le poids, le moteur… Ça peut ne serait-ce qu’avoir un impact psychologique sur l’équipage de savoir qu’il a toutes les cartes en mains pour bien faire. Mads savait de toute façon que c’était jouable parce qu’il n’avait quasiment jamais concédé autant d’un coup. D’autant plus sur une ES comme Ruuhimäki qu’ils connaissent tous très bien, pour avoir disputé le shakedown dedans depuis des années. »

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