Porsche en LMP1, un choix mûrement réfléchi et voulu

"Nous sommes une entreprise de voitures de sport"

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29 avril 2013 - 08:33
Porsche en LMP1, un choix mûrement (...)

A chaque arrivée d’un constructeur en Endurance, on le voit dans les prochaines années en Formule 1. C’est arrivé à Audi au début des années 2000 où beaucoup ont pensé que cette présence en Endurance n’allait être qu’éphémère. Résultat, près de 15 ans après Audi est toujours là et n’a pas cédé à l’appel du pied de Bernie. On a entendu les mêmes rumeurs pour Toyota où il se dit qu’à Cologne on pourrait revenir en tant que simple motoriste. C’est maintenant Porsche qui arrive en LMP1 la saison prochaine et dont on a entendu à un moment qu’un programme F1 pourrait arriver à Weissach. De plus, la rumeur persistante de Mark Webber chez Porsche dans le baquet de la LMP1 hybride rajoute un peu d’huile sur le feu. Il est vrai que Bernie Ecclestone doit l’avoir un peu mauvaise que l’un des groupes les plus rentables au monde ne soit pas en Formule 1. Volkswagen est en WRC, Audi en Endurance, Bentley prépare son arrivée en GT et Lamborghini s’investit de plus en plus en GT3. Endurance 1 - 0 Formule 1.

Le choix du retour de Porsche dans la catégorie reine de l’Endurance a été mûrement réfléchi. Lors du Shanghai Motor Show, Wolfgang Hatz, en charge du R&D chez Porsche a donné son point de vue dans un entretien à Autocar : « Nous sommes une entreprise de voitures de sport. Porsche a toujours vécu pour le transfert de la course aux voitures de production. Pour cette raison, il était évident qu’il y a deux ou trois ans, nous nous devions de faire notre retour en sport automobile de haut niveau. Il a fallu faire un choix parmi deux disciplines très relevées, à savoir les prototypes ou la Formule 1. Mais la décision finale s’est vite imposée comme logique. La F1 était une alternative mais la pertinence de la route n’est pas là. Il y a aussi beaucoup de retours sur le plan de la politique et des pneus, mais pas tellement sur les moteurs et les châssis. L’aéro est aussi pris en compte, mais c’est si extrême qu’elle en peut donner lieu à aucun développement dans le développement de la compréhension de nos voitures de route. »

Les choses ont le mérite d’être clarifiées et le discours est le même chez Audi : transfert de la piste à la route. Michelin a exactement le même désir de transfert piste/route. La Formule 1 peut s’appuyer sur sa réputation historique, ce qui n’est pas encore le cas du Championnat du Monde d’Endurance. « Il nous faut de la visibilité » martèle régulièrement Gérard Neveu, en charge du FIA WEC. Il est clair que l’ambition n’est pas de détrôner la sacrosainte F1 à court terme mais il y a bien une place pour les deux.

Si l’Endurance était encore considérée il y a quelques années comme une « maison de retraite » pour les pilotes de F1, on en est maintenant bien loin. Il suffit de voir les Fisichella, Chandhok, Senna, Kobayashi et consorts. Mark Webber y pense à coup sûr et il n’est certainement pas le seul. Si les jeunes pilotes ne pensaient qu’à la F1 comme plan de carrière, la donne a là aussi bien changé. L’Endurance attire de plus en plus de jeunes pousses et on ne s’en plaindra pas. En attendant de voir Porsche avec sa LMP1 hybride en 2014, Porsche AG Team Manthey aligne deux 911 RSR en FIA WEC face à Aston Martin et Ferrari.

Laurent Mercier

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