Peter Baron : Fier de ce que Starworks a accompli

Engagé sur deux fronts

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6 août 2012 - 09:14
Peter Baron : Fier de ce que Starworks a

Le Starworks Motorsport accomplit une saison 2012 absolument remarquable. Le team de Peter Baron, engagé sur deux fronts, en World Endurance Championship avec une HPD ARX-03b LMP2 et en Grand-Am avec deux Riley-Ford, brille dans les deux disciplines. Le team a réussi une série de podiums et de victoires étonnante sur des circuits mythiques comme Daytona (2ème des 24 Heures de Daytona en Rolex Series), Sebring (1er en LMP2 et 2ème à la distance en WEC), Le Mans (1er des 24 Heures en LMP2), Watkins Glen (3ème des Six Heurses) et Indianapolis (tout récemment 1er des Trois Heures d’Indianapolis en Rolex Series, s’adjugeant par la même occasion le North American Endurance Championship), étant de plus en tête du classement LMP2 du WEC !

Peter Baron a eu la gentillesse de commenter pour nous chacune de ces courses.

Daytona : « Nous pensons encore que nous avons perdu à Daytona. La course a été exceptionnelle et le résultat un peu inespéré. Nous avions fait des essais pendant l’automne et pendant l’hiver avec la carrosserie DPG2 -l’ancienne génération, NDLR- et nous redoutions assez la nouvelle carrosserie Corvette. Nous avons réellement fini d’assembler la voiture juste à temps avant de fermer la porte du transporteur et de l’emmener à Daytona. Là-bas, nous avons complètement raté la première séance d’essais en raison d’un problème moteur. Dans la seule autre séance avant les qualifications, tout ce que nous avons réussi à faire en matière de set-up, c’était de mettre l’aéro aux règles minimum de la Série et de faire quelques réglages ça et là. Après cette séance d’une heure, ce furent les qualifications. A peu près à mi-séance dans cette qualification, Ryan Dalziel a réussi à faire un temps qui allait être le temps de la pole. Quand il a fait son chrono, nous nous sommes dit, c’était un bon tour, maintenant nous allons voir à quel point les Corvette vont aller vite. Il s’est avéré que ce n’était pas assez vite. La course a été fantastique. Nous avons été en tête pendant la majeure partie de la course, nous avons fait le tour le plus rapide et nous avons terminé deuxième. Nous avons fait une excursion hors piste qui a endommagé l’amortisseur arrière et nous a enlevé de la vitesse maxi et a diminué la stabilité sur l’arrière. Nous ne pouvions plus rien contre la Riley Ford Michael Shank n°60 en fin de course, mais c’était un bon début d’année."

Sebring : « Sebring a été le résultat totalement inespéré. Nous savions à quel point la catégorie LMP2 du World Endurance Championship était compétitive, et que les autres teams avaient une énorme expérience de ces voitures. Nous avons littéralement fini de monter la voiture le lundi pendant la semaine de la course, avec des pièces arrivant encore à Sebring. Le lundi et le mardi, nous avons seulement été capables de régler des problèmes de jeunesse. Nous n’avons même pas eu l’occasion de faire un tour rapide avant le jeudi. Tout le crédit pour cette course revient à nos ingénieurs et mécaniciens ainsi qu’à Wirth-HPD pour nous avoir fourni une base fantastique pour la voiture. Nous avons été performants immédiatement et le team a fait un boulot exceptionnel pour faire une voiture indestructible. Revenir chez nous avec la victoire de la catégorie et le podium au général, c’était un rêve absolu. Nous savions que nous avions fait quelque chose de très spécial."

Le Mans : « C’est un rêve qui s’est réalisé. Après deux courses du WEC, nous savions que nous avions une base superbe. Le moteur HPD, en raison de la règlementation, est un peu étouffé et en perd beaucoup par rapport aux Nissan et aux Judd dans les lignes droites du Mans. Nous avons été retardés de manière inattendue, Stéphane Sarrazin ayant été recruté par Toyota, ce qui nous a beaucoup gênés. Quand nous cherchions un pilote pour la saison, nous avions pris Sarrazin spécifiquement, pour avoir le pilote français le plus rapide possible. C’est toujours agréable d’avoir un pilote local pour l’épreuve. Cependant, quand cette possibilité s’est évanouie, il y avait de nombreux autres pilotes qui voulaient le baquet. Nous avons choisi Tom Kimber-Smith, car c’était celui qui, nous le pensions, allait répondre à toutes nos demandes (quelques-uns ne pouvaient faire la Journée Test) et Tom se montrait le plus performant, tout en comprenant ce qu’est une course de 24 Heures -pas de sorties ! pas d’éraflures à la voiture ! pas de risques du tout-. Nous nous sommes assurés d’avoir une voitue confortable pour la course. On aurait peut-être pu la rendre plus rapide, mais cela aurait pu induire du stress pour le pilote et de la fatigue en étant sur le fil du rasoir pendant 24 heures. Nous avons opté pour la stratégie de laisser les autres partir et d’essayer de prendre la tête, et ensuite la vieille leçon que Alwin Springer chez Porsche Motorsport m’a appris, attaquer comme un fou quand il fait nuit, laisser les autres faire des fautes en vous courant après le matin. Cette stratégie nous a trouvé en tête de la course à 10 heures et nous n’avons jamais regardé derrière nous. Nous étions tous au bord des larmes sachant que nous avions tout simplement fait une performance exceptionnelle et que nous avions réalisé un rêve que des millions de gens ont convoité, mais n’ont jamais réalisé. Nous sommes des vainqueurs du Mans et personne ne pourra jamais nous enlever cela. »

Watkins Glen : « C’est un beau podium qui m’échappait depuis 15 ans. Nous avions deux très belles voitures pour la course. Malheureusement, nous avons eu un problème mécanique sur une des voitures qui l’a d’entrée retardée et lui a fait perdre quatre tours. L’autre voiture a été en tête pendant une bonne partie de la course. C’est presque impossible de doubler sur le Glen et la stratégie y joue un rôle énorme. Il faut de la vitesse de pointe pour rester devant, et si on ne l’ a pas, les six heures vont être longues. Nous avions fait des changements d’ingéniérie qui semble-t-il marchent bien. Pendan des années nous nous sommes battus sur ce circuit et nous avons enfin été performants et nous avons eu de bons pilotes. Nous avons eu une chance de l’emporter, mais ça n’a pas marché dans le trafic. Notre rookie Sébastien Bourdais a beaucoup appris pour savoir comment toucher, cogner, bloquer, ce qui donnerait de gros dividendes à Indy. »

Indianapolis : « Ce fut exceptionnel à Indy de remporter la première course de protos sur ce circuit sacré et de remporter la North American Endurance Championship (NAEC). En 2012, le Grand-Am a créé un nouveau championnat d’un plus petit format, le NAEC, avec une formule de points attribués dans les 24 Heures de Daytona, les Six Heures de Watkins Glen et les Trois Heures d’Indianapolis. De la manière dont les points étaient attribués, à la base, le team qui remportait la course remportait la compétition. Nos voitures étaient extrêmement rapide ici et nous avons choisi de mettre un peu plus d’appui que les concurrents. Cela a énormément payé quand la pluie est arrivée. Vers la fin de course, nous étions partis vers un doublé sympa. Mais dès que la piste a séché notre Riley n°8 est retombée en troisième position -où elle a eu ce fameux accrochage avec Montoya dans les Turns 1 et 2 sous drapeaux jaunes. La journée a été incroyablement douce-amère. Si course avait pris fin 15 minutes plus tôt (ou si Montoya n’avait pas été là), non seulement nous serions partis avec le North American Endurance Championship et la victoire en course, mais nous aurions perdu un point seulement au classement de la Rolex Series, alors qu’à la place de ça, nous avons maintenant 11 points derrière. Néanmoins ce fut une journée absolument incroyable et nous avons pu embrasser les briques avec fierté. »

Le North American Endurance Championship : « C’est le NAEC qui a rendu Indy si spécial. Pour un team dans sa troisième année, avoir toute cette réussite et remporter un championnat d’endurance face à des teams plus expérimentés, dotés d’un meilleur budget, cela nous met vraiment dans le coup. Je suis assez sûr que personne n’a gagné la même année à Indy, Le Mans et Sebring, ni fait de podiums sur ces circuits avec en prime Daytona et Watkins Glen - toutes les terres sacrées du sport auto. Nous devons maintenant concrétiser dans ces championnats. Nous avons un deficit à surmonter dans le Championnat Daytona Prototype, mais nous avons une bonne avance dans le World Endurance Championship. De manière symbolique, je suis enthousiasmé d’avoir remporté le NAEC, car comment pourrions-nous remporter le WEC si nous ne remportions pas le championnat d’Amérique du Nord auparavant ? Les gens disent que nous faisons la meilleure saison jamais accomplie par un team d’endurance. Tout ce que je sais c’est que nous sommes incroyablement fiers de ce que nous avons accompli cette année, et nous espérons faire mieux en 2013 ! »

Nous remercions vivement Peter Baron.

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