Ostberg et Breen auront à coeur de remettre Citröen en selle en Sardaigne

Deux équipages pour redresser la barre

Par Franck Drui

2 juin 2018 - 09:22
Ostberg et Breen auront à coeur de (...)

Septième des treize rendez-vous au programme cette année, le rallye de Sardaigne marquera le cap de la mi-saison pour Citroën Total Abu Dhabi WRT. Jalonné de nombreuses difficultés, il verra Craig Breen – Scott Martin et Mads Ostberg – Torstein Eriksen en découdre à bord des C3 WRC.

DES AMBITIONS LÉGITIMES

Avec son atmosphère de dolce vita typique des stations balnéaires, Alghero, plaque tournante du rallye de Sardaigne, fleure bon les vacances estivales, pourtant il ne faudra pas chômer dans les spéciales sinueuses des alentours. De la largeur seulement d’une voiture, bordées d’une végétation dense, et à faible niveau d’adhérence, du fait d’une épaisse couche de poussière présente en surface, elles imposent finesse et retenue derrière le volant. La précision des notes y revêt aussi une importance toute particulière tant elles sont techniques. Avec dix participations à son actif, Mads Ostberg, dont ce sera la troisième apparition en C3 WRC après la Suède et le Portugal,maîtrise les spécificités d’un terrain, qu’il n’hésite pas à classer parmi ses préférés de la saison. En témoigne la deuxième place conquise de haute lutte en 2014, déjà sous les couleurs des Rouges. Sur une épreuve parmi les plus sujettes au balayage, il sait également combien sa dixième position sur la piste le vendredi peut lui permettre de lancer idéalement son week-end de course. Bien que moins expérimenté sur cette manche, Craig Breen, l’autre représentant du Citroën Total Abu Dhabi WRT, a également l’intention de concrétiser les promesses entrevues lors de la première étape du récent rallye du Portugal, en exploitant du mieux possible sa huitième place dans l’ordre de départs. Et à l’instar de Mads, il aura bénéficié de deux jours intensifs d’essais juste avant l’ouverture des hostilités, pour être d’emblée dans le bon rythme.

LA MÉDITERRANNÉE EN TOILE DE FOND

Avec l’intensité de la bagarre observée depuis le début de la saison, le rythme promet d’être encore une fois effréné, d’autant que le parcours a été remanié en de faibles proportions par rapport à l’année passée. Les secteurs chronométrés ont en effet varié que sur de courtes portions, et seule la spéciale de Castelsardo (14,37 km), disputée le vendredi, est intégralement nouvelle. C’est le samedi que les concurrents s’attaqueront sans doute au véritable morceau de bravoure du week-end, avec près de cent cinquante kilomètres chronométrés, et les longues spéciales de Monti Di Ala (28,52 km) et Monte Lerno (28,89 km) à négocier chacune à deux reprises, avant un sprint final avec la mer méditerranéenne en toile de fond le dimanche.

ILS ONT DIT

Pierre Budar, Directeur de Citroën Racing

"Cette épreuve est réputée pour constituer chaque année un sacré défi pour les hommes et les mécaniques. L’objectif sera d’y reprendre notre marche en avant en se battant aux avants postes. Craig a le potentiel pour jouer placé, il l’a encore démontré au Portugal en étant un temps troisième à une poignée de secondes seulement de la tête. Mads a quant à lui déjà prouvé être capable de s’y battre pour le podium et il possède de surcroît une grande expérience de ce terrain, qui nous sera à coup sûr utile."

Craig Breen

"C’est un des rallyes du calendrier où j’ai le moins d’expérience, heureusement toutefois il a peu changé par rapport à l’édition passée, et je dispose donc de l’essentiel des notes. Ce n’est pas forcément non plus mon préféré, car il n’est jamais facile d’adopter un pilotage fluide sur ses chronos hyper techniques. En m’élançant huitième, j’ai néanmoins une bonne position sur la piste, car c’est l’une des épreuves où le phénomène de balayage est le plus important, aussi je vais tâcher d’en faire bon usage le premier jour."

Mads Østberg

"C’est l’une de mes épreuves favorites et je m’y suis toujours montré rapide. Il y faut de très bonnes notes, et trouver un équilibre entre attaque dans les endroits qui le permettent, et retenue, dans ceux où il y a vraiment un risque de casser la voiture. J’ai beaucoup appris sur la C3 WRC au Portugal, tout en finissant par afficher une pointe de vitesse intéressante, et les deux jours de tests réalisés cette semaine vont me permettre d’être d’entrée dans le bon tempo, d’autant que j’ai bien l’intention de tirer profit de mon ordre de départ favorable."

UN RALLYE, UN CHALLENGE

L’épreuve la plus exigeante pour les pneumatiques

Du fait d’un sol dur, qui se balaie copieusement sans pour autant se creuser, comme autant de températures particulièrement élevées, surtout les après-midi, le rallye de Sardaigne est celui qui met les pneumatiques à plus rude épreuve. D’où la quasi obligation de chausser les gommes dures pour les deuxièmes tours. Le matin en revanche, on assiste souvent à des panachages en fonction de l’ordre des départs et donc de la nécessité ou pas d’aller chercher plus de grip si l’on balaie. D’un point de vue mécanique, la chaleur et le fort dégagement de poussière, lequel peut venir obstruer certaines ouïes d’aération ou de dégazage, impose aussi une surveillance particulièrement attentive des différentes températures moteur et hydraulique, pour prévenir tout risque de surchauffe.

SECRETS DE ROUGES

Mads Ostberg se souvient…

" Je me rappelle de la deuxième place acquise en 2014 avec Citroën, à vrai dire j’en ai de très bons souvenirs, peut-être même parmi les meilleurs de toute ma carrière dans la discipline. Nous avions fait un très beau rallye ! J’étais solide troisième derrière les VW de Latvala et Ogier, lorsque le premier a crevé sur les quelque soixante kilomètres de l’ultime spéciale du samedi. À l’époque, on avait encore le droit de recevoir des messages dans l’habitacle en provenance du team, du coup l’équipe m’en avait aussitôt informé en me demandant d’attaquer pour lui passer devant. À la faveur d’un deuxième temps, je m’étais constitué une avance de 21’’3 sur Jari-Matti en vue de l’ultime journée, qui promettait d’être encore très disputée. Mais sous l’impulsion notamment de Kévin, mon ingénieur cette saison-là, on a alors fait un pari pneumatique, en mixant gommes tendres et dures, qui nous avait permis de signer notre deuxième scratch du week-end, et de garder l’avantage sur Latvala pour 9’’7 ! "

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