Ogier et Volkswagen, sur la terre et le bitume espagnols

Le mix du Rallye d’Espagne

Par Franck Drui

19 octobre 2015 - 12:58
Ogier et Volkswagen, sur la terre (...)

Nouvelle problématique proposée par la 12e et avant-dernière manche du Championnat du monde des Rallyes 2015 : au prochain Rallye d’Espagne, (du 22 au 25 octobre), Volkswagen et les Polo R WRC vont affronter un parcours mixte. Le Rally RACC Catalunya-Costa Daurada est en effet le seul, au calendrier du WRC, à se dérouler à la fois sur la terre et sur le bitume.

Deux hommes, en particulier, ont déjà eu l’opportunité de démontrer leurs aptitudes dans ce combiné : les triples Champions du monde (*) Sébastien Ogier et Julien Ingrassia. L’an dernier, c’est en Espagne que les Français ont décroché leur deuxième titre mondial, à une manche de la fin. Et ils s’étaient déjà imposés du côté de Salou, lorsque Volkswagen avait été sacré Champion du monde pour la première fois de son histoire (2013).

"Le Rallye d’Espagne est unique en son genre" constate Jost Capito, Directeur de Volkswagen Motorsport. "Nous devons faire en sorte que la Polo soit réglée aussi bien pour la terre que pour le goudron. Cela implique non seulement que les équipages soient totalement réactifs aux changements de revêtement, mais c’est aussi un gros challenge pour toute l’équipe, et notamment les mécaniciens. Ces deux dernières années, nous avons bien maîtrisé la transition entre les deux types de surface, et le résultat s’est soldé par deux victoires d’affilée. Cette-fois ci, nous voulons réussir la passe de trois. Jari-Matti Latvala et Miikka Anttila, qui se sont illustrés en Corse, débordent de confiance. Quant à Sébastien Ogier et à Julien Ingrassia, qui n’ont guère connu de réussite à domicile, il est clair qu’ils vont tout mettre en œuvre pour décrocher un succès qui serait leur huitième de la saison. Si l’on ajoute qu’Andreas Mikkelsen et Ola Fløene n’ont pas encore renoncé à l’idée de terminer à la deuxième place du Championnat, tout cela promet d’être particulièrement excitant !"

2015 : 23 épreuves spéciales et un parcours nouveau à 51%

Asphalte, terre, asphalte et encore asphalte : cette alternance de surfaces attend l’élite du WRC à partir de jeudi, et au cours des trois jours de compétition à suivre. Là ne se limitent pas les difficultés qu’ils vont rencontrer : le 51e Rallye d’Espagne propose un parcours total de 23 épreuves spéciales – sept de plus qu’en 2014 – pour un total chronométré de 331,25 km. Pilotes et coéquipiers devront coucher sur leurs notes 51% de chronos inédits !

Un large éventail de difficultés

Le Rallye d’Espagne propose aux concurrents un large éventail de difficultés. Comme l’an passé, le chrono inaugural, "Barcelone", long de 3,20 km, aura jeudi soir pour théâtre le parc de Montjuich. La présence des ténors du WRC sur le site de l’Expo Universelle de 1929, qui fut aussi celui des Jeux Olympiques d’été en 1992, attire généralement la foule des grands jours sur le tracé étroit, serpentant autour des Palais qui dominent l’Avenue de la Reine Maria Cristina et la Place d’Espagne. A l’inverse, la journée de vendredi s’annonce beaucoup plus poussiéreuse, avec les premières spéciales sur terre, recouvertes d’une fine pellicule de gravillons, laquelle entraînera inévitablement un balayage progressif, au fur et à mesure du passage des concurrents. Parmi ces ES, "Terra Alta" est certainement la plus typique, avec cinq changements de surface successifs et une portion centrale bitumée. D’un développement de 35,68 km, ce sera également la plus longue de tout le Rallye (ES5 & 9).

La clé du succès : un bon feeling et la trajectoire idéale

Le samedi, après avoir fait subir une métamorphose complète aux voitures pour changer de configuration, les rescapés retrouveront l’asphalte pour deux jours, jusqu’au dimanche, et les 199,45 km de chronos restants. Troisième ES de la matinée de dimanche, et Power Stage lors du deuxième passage, "Duesaigües" (12,10 km) n’est autre que l’ancienne "Riudecayes", dont certaines portions seront parcourues en sens inverse. Avec les deux franchissements de ronds-points qu’elle recèle, cette ES est désormais célèbre dans le pays. Il va sans dire que les fans s’y pressent pour voir les pilotes y réussir quelques donuts dont ils sont friands ! Des descentes étroites et sinueuses caractérisent également ce fameux chrono. Globalement, le Rallye d’Espagne réclame beaucoup de feeling de la part des pilotes sur les sections en terre, et un sens aigu de la trajectoire sur les virolets asphaltés, dont certains ne sont pas sans rappeler certaines portions des grands circuits d’antan.

Le Rallye d’Espagne a toujours réussi à Volkswagen

Deux victoires en deux participations, le premier doublé de l’histoire de la Polo R WRC, le titre Constructeurs à une manche de la fin du Championnat en 2013, et, en 2014, le théâtre du deuxième titre mondial d’Ogier/Ingrassia : le Rallye d’Espagne et son parcours mixte ont toujours bien réussi à Volkswagen. L’an dernier, Sébastien Ogier et Jari-Matti Latvala y ont signé le dixième doublé de la WRC de Wolfsburg. Depuis lors, la Polo R WRC en a conquis six de plus, portant à 16 le nombre total de ses doublés en Championnat du monde.

Sébastien Ogier (Volkswagen Polo R WRC n° 1)

"Lorsqu’on évoque le Rallye d’Espagne, c’est immédiatement le souvenir de nos victoires ces deux dernières années avec Julien qui me vient à l’esprit. En 2013, nous avons activement participé au succès de Volkswagen au Championnat Constructeurs une manche avant la fin. L’an dernier, c’est là que nous sommes devenus Champions du monde pour la deuxième fois Julien et moi. On n’oublie pas comme cela toutes ces scènes de joie, tous ces visages fendus d’un large sourire d’une oreille à l’autre. Et cette année, nous voulons nous donner de bonnes raisons d’être heureux à nouveau. En particulier après notre déconvenue du Tour de Corse. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Plus de la moitié des spéciales sont nouvelles, et c’est un peu comme si nous repartions de zéro. De plus, se pose la fameuse problématique des changements de surface pendant les trois journées de course. L’an dernier, Jari-Matti et moi nous sommes livrés une bagarre serrée, et je m’attends à ce que ce soit à nouveau le cas cette année. Ce n’est pas parce que nous avons remporté le Championnat que nous n’allons pas attaquer fort. Je crois que c’est là que réside la particularité de notre équipe : dans notre faim incessante de victoires, qui fait que chacun s’implique toujours systématiquement à 100%."

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