Ogier : On ne pouvait rêver meilleurs débuts !

Une victoire qui le rend fier

Par Franck Drui

27 janvier 2019 - 18:16
Ogier : On ne pouvait rêver meilleurs

Héroïques sur cette ultime étape à bord de leur C3 WRC, Sébastien Ogier et Julien Ingrassia sont sortis vainqueurs de l’édition du Monte-Carlo ayant connu le plus petit écart final de son histoire. Signe de l’intensité de la bataille livrée, comme autant de la performance réalisée, qui permet à Citroën Racing d’accrocher sa centième victoire en WRC, à l’occasion de l’anniversaire du centenaire de la marque !

Attaquer les 13,58 derniers kilomètres d’un Monte-Carlo en comptant quelque trois-cent-vingt-quatre, avec seulement quatre dixièmes d’avance, nécessite un sacré sang-froid. D’autant plus lorsqu’un problème de pédale d’accélérateur vient perturber la concentration dans l’habitacle. Avec six titres mondiaux à leur actif, Sébastien Ogier et Julien Ingrassia sont passés maître dans l’art de gérer ce genre de situation, riche en montée d’adrénaline, et en ont encore fait l’illustration aujourd’hui. Auteurs du deuxième temps dans cet ultime chrono tracé entre La Cabanette et le Col de Braus, les Français entérinaient du même coup pour 2’’2, leur septième victoire en Principauté, la sixième consécutive également, pour leur première sortie avec la C3 WRC ! Ce résultat fait aussi d’eux les co-recordmans du nombre de succès sur cette manche prestigieuse et confirme combien Sébastien et Julien sont déjà en osmose avec leur nouvelle monture.

Cette prestation hors norme est aussi le centième succès de Citroën Racing en championnat du monde des rallyes, près de vingt ans après le premier remporté, sur la Xsara Kit-Car au rallye de Catalogne 1999, par le regretté Philippe Bugalski et Jean-Paul Chiaroni, devenu depuis coordinateur reconnaissances et météo au sein de l’équipe. Une performance historique qui témoigne d’une longévité au plus haut niveau dont peu de constructeurs peuvent se targuer.

Particulièrement conscients des pièges que recèle un Monte-Carlo, la paire tricolore a d’emblée adopté une approche réfléchie, se positionnant dès les deux chronos nocturnes du jeudi soir au deuxième rang. Avant de se porter en tête le lendemain après-midi (ES 7), à la faveur notamment à deux meilleurs temps (ES 5 et 6) sur les spéciales pourtant inédites de Curbans – Piegut (18,47 km) et Valdrome – Sigottier 2 (20,04 km). Crédités de 2’’0 d’avance le vendredi soir, Sébastien et Julien faisaient mieux que doubler leur capital dans Agnières en Devoluy – Corps (29,82 km), première ES du samedi et plus longue du week-end, et ce malgré un verglas présent en abondance. Une avance qu’ils allaient ensuite gérer pour attaquer la dernière journée de course avec 4’’3 de marge et rendre coup pour coup à leur adversaire, puis le coiffer sur les tous derniers hectomètres chronométrés.

Contraints à l’abandon samedi matin suite à un petit souci moteur, Esapekka Lappi et Janne Ferm avaient quant à eux effectué une entame de course prometteuse, au point d’occuper une brillante quatrième place le jeudi soir. Preuve que Citroën Total WRT a fait le bon choix en décidant de les associer à Sébastien Ogier et Julien Ingrassia. Avec un ordre de départs qui leur sera du coup sûrement favorable en Suède, il faudra à nouveau compter avec eux.

Sébastien Ogier, Pilote du Citroën Total WRT

"Ce n’était pas gagné d’avance, cette dernière étape a notamment été particulièrement stressante et difficile avec notre petit souci, qui faisait que la voiture continuait à accélérer, même en phase de freinage. Mais bien conseillés par l’équipe, nous avons réussi à effectuer une réparation de fortune et nous nous sommes battus sans relâche, avec succès finalement. Nous avons vécu un week-end hyper intense, avec une victoire conquise au terme d’une bagarre de tous les instants. Elle nous rend forcément fiers, pour notre première course avec la C3 WRC, d’autant plus que, comme je l’ai souvent dit, ce rallye est celui qui me tient le plus à cœur, puis elle nous permet aussi de célébrer avec la manière le centenaire de Citroën. Autant dire que l’on ne pouvait rêver meilleurs débuts pour nos retrouvailles !"

TEMPS FORTS

Indispensable binôme de Sébastien Ogier, et témoin privilégié de son aisance derrière le volant, le copilote Français raconte l’état d’esprit qui était le leur au moment d’entamer la dernière ES.

" Avant l’ultime spéciale, notre ingénieur m’a demandé ce qu’il pouvait faire pour nous et je lui ai simplement recommandé d’allumer des cierges, tout en préparant la remorque et des sangles sait-on jamais… Car on n’avait pas l’intention de faire dans le détail ! En l’espace d’une boucle de quatre chronos ce matin, j’ai encore pris quelques années d’un coup, tant c’était tendu. Une fois partis, on a attaqué très fort, sans faire d’erreurs, ce qui est quand même exceptionnel de la part de Seb, pour une découverte de la C3 WRC. Pour autant, une fois la ligne d’arrivée franchie, on ne savait pas trop à quoi s’en tenir, ça ne s’agitait pas trop au point stop, puis j’ai vu sur la gauche le père de Seb qui avait le sourire. C’est là que j’ai compris que c’était bon, Seb sur le moment lui n’a pas capté, il a fallu qu’il baisse la tête pour réaliser et là il y avait pas mal d’émotion dans l’habitacle. "

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