Loeb remet Ogier à sa place

Alors que Sébastien Ogier exprimait son malaise en multipliant les déclarations polémiques dans les médias, Sébastien Loeb est resté plutôt discret quant aux consignes d’équipe imposées par l’équipe Citroën à ses pilotes au terme de la première étape du rallye d’Allemagne.

L’Alsacien menait alors devant son jeune équipier et trouvait naturel de geler leurs positions, dans l’intérêt de l’équipe, compte tenu de l’écart important avec leurs poursuivants.

« Moi, je n’ai rien demandé. Mais je comprends la décision de l’équipe », a-t-il déclaré dans une interview au quotidien DNA. « Parfois, j’ai eu plus de mal à saisir, notamment quand on a laissé les voitures partir à la bagarre jusqu’au bout alors que l’on pouvait assurer le doublé. »

Finalement battu par Ogier, suite à une crevaison, Loeb a vu sa série de victoires en Allemagne s’arrêter et en est un peu amer. Mais il garde surtout en travers de la gorge l’attitude de son équipier.

« Chacun à sa façon de faire. Moi, je n’étale jamais mes discussions internes en public. Seb a décidé de procéder autrement. C’est son problème. Au passage, il se fait plaisir en me critiquant. Alors, c’est sûr, ça fait beaucoup de bruit », a-t-il lâché.

S’il reproche à Ogier son franc-parler et son caractère sanguin, Loeb admet toutefois que si les positions avaient été inversées, il n’aurait probablement pas obéi aux ordres d’Olivier Quesnel - il ne s’était d’ailleurs pas plié à de telles consignes au Mexique - estimant que son palmarès lui confère certains privilèges.

« Non, je n’aurais pas eu envie de les respecter. On a gagné sept championnats avec Citroën. S’il faut privilégier quelqu’un, ce n’est pas lui », a-t-il déclaré. « Jusqu’à maintenant, il a eu la chance d’opter pour toutes les stratégies qu’il voulait. »

Sébastien Loeb n’a jamais caché, la saison dernière, qu’il ne voyait pas nécessairement d’un bon œil le fait d’avoir ‘deux coqs dans le même poulailler’.

Ogier était alors en négociations avec Citroën pour la signature d’un nouveau contrat et avait pour principale exigence la possibilité de se battre pour la victoire et de ne pas être relégué au rang de porteur d’eau – rappelons qu’il avait dû abandonner ses chances de monter sur le podium en Jordanie pour assurer une victoire de Loeb.

Le multiple champion du monde lui avait alors conseillé de céder aux sirènes de l’équipe Ford, prête à l’accueillir les bras ouverts et qui lui garantissait le même statut que Mikko Hirvonen et Jari-Matti Latvala.

Citroën avait suivi les enchères pour ne pas laisser filer un pilote prometteur, formé par ses soins, mais se trouve maintenant face à une situation explosive... entre un multiple champion du monde attaché à son statut et ses privilèges et un jeune loup aux dents longues déterminé à battre le maître.