Le rôle majeur des reconnaissances en rallye

Harmonie demandée entre pilote et copilote

Par Franck Drui

27 septembre 2010 - 17:18
Le rôle majeur des reconnaissances (…)

Avant même d’en découdre dans les spéciales, les équipages du Rallye de France – Alsace 2010 doivent procéder aux reconnaissances. Cet exercice primordial participe au bon déroulement de leur rallye. Des reconnaissances dépendent également les performances signées en course.

"Cinquante mètres, droite à fond, sur gauche à fond et droite 140. Cent mètres, gauche 130 plus plus mi-long sur attention 40 mètres et ferme sur attention pas corde…" Ces quelques indications incompréhensibles pour le profane sont pourtant indispensables au pilote auquel elles appartiennent si celui-ci veut rouler vite et en toute confiance. Annoncées par Daniel Elena à Sébastien Loeb, ces notes permettent à l’Alsacien de savoir exactement quel type de difficulté il va rencontrer et quel profil la route va proposer. Reportées dans un cahier dont ne se sépare jamais le copilote, les notes ont été constituées lors des reconnaissances.

Contrairement à ce que l’on peut penser, un rallye ne débute pas le jour où s’élance la première spéciale. Pour les équipages en effet, une étape très importante s’est déroulée auparavant, lors des reconnaissances. En Championnat du Monde WRC, elles sont organisées le mardi et le mercredi qui précédent la course. Elles sont réalisées au volant de voitures de série ayant subi une préparation axée sur la sécurité de l’équipage (sièges baquets, ceintures harnais, arceau…). Tout en respectant les règles du Code de la route et suivant un timing strict défini par les organisateurs, les concurrents accomplissent les deux passages réglementaires autorisés dans les spéciales. Lors du premier, la prise de notes s’effectue. Le pilote annonce à haute voix des angles de virages, des distances ou des vitesses que le copilote inscrit sur son cahier. Le deuxième tour permet à la fois une vérification ainsi qu’un raffinement de ces notes que le duo s’attache à rendre encore plus précises et plus détaillées.

Chaque équipage a son propre système de notes. Pour Sébastien Loeb par exemple, la valeur annoncée correspond à l’angle du virage. Plus la valeur est faible, plus le virage est lent. À l’inverse, plus la valeur est élevée, plus le virage est rapide. Il n’y a pas de règle en la matière. Les deux membres doivent utiliser la méthode avec laquelle ils se sentent le plus en confiance, celle qui leur permet de décrire de la façon la plus distincte le profil de la route, ses changements d’adhérence, ses pièges, l’état des cordes, celles où il est possible de plonger, celles qu’il faudra éviter. Les impératifs sont la facilité de lecture pour le copilote et la rapidité de compréhension pour le pilote. Afin de prévenir les risques de brouillard, l’utilisation d’un tripmaster permet de calculer les distances et de toujours savoir où l’on se situe sur la chaussée.

Le travail des équipages ne se limite pas seulement à celui effectué dans l’habitacle de leur voiture. Au terme de leurs journées de reconnaissance, ils visionnent les images des caméras embarquées prises durant les deux boucles, ce qui permet un contrôle supplémentaire, des corrections et un enregistrement visuel accru du parcours chronométré. Le copilote peut également remettre au propre ses notes afin d’éviter tous les risques d’erreur le jour de la course.

Les concurrents expliquent souvent que de bonnes notes conditionnent un bon résultat. Cela s’avère encore plus vrai lorsqu’une épreuve est entièrement nouvelle, ce qui est le cas du Rallye de France – Alsace. Les équipages ont par conséquent tous prévu d’attacher le plus grand soin à leurs reconnaissances.

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