Le Paul Ricard est la terre sacrée de l’Endurance
Interview de Stéphane Clair
Depuis maintenant près d’un an, Stéphane Clair est aux commandes du Circuit du Castellet en remplacement de Gérard Neveu, en partance pour le Championnat du Monde d’Endurance. Avant cela, le nouvel homme fort du tracé varois a repris NPO qui a en charge les rallyes-raids du Maroc et de Tunisie. Depuis sa remise en service sous le nom du Paul Ricard HTTT, l’endroit est redevenu le Circuit Paul Ricard situé au Castellet avec un retour de la compétition depuis 2009. Si au début, l’enceinte était fermée au public, c’est désormais l’ouverture avec de nombreuses compétitions organisées tout au long de l’année, sans oublier les essais. Rien que cette année, on y a vu l’European Le Mans Series, la Blancpain Endurance Series, l’International GT Open, le Tour Auto, le Mini United. Dans quelques jours, c’est Will I Am des Black Eyed Peas qui se produira face aux stands avant les World Series by Renault ou le GT Tour. Un an après avoir pris ses fonctions, Stéphane Clair fait le point tout en évoquant l’avenir.
Laurent Mercier : Stéphane, comment se porte le Circuit Paul Ricard un an après votre arrivée ?
Stéphane Clair : « L’endroit s’ouvre de plus en plus au public avec un nombre de manifestations en hausse. On ne peut que s’en féliciter en cette période difficile économiquement. Les constructeurs sont demandeurs pour venir rouler ici, tout comme la presse pour des essais. Le circuit est pris plus de 300 jours par an. L’année 2013 se présente bien car nous sommes déjà quasiment complets. Je pense qu’il va même nous manquer des week-ends. Le fonctionnement de « Destination Castellet » se porte bien car le package circuit, aéroport, hôtel est un vrai plus. Cela facilite la vie des gens qui veulent venir chez nous. Il y a aussi la météo favorable. Tout cela est dû au travail mené depuis des années grâce à la rigueur de la gestion et la qualité des équipes en place. »
Il y a de nouveaux projets à venir ?
« Nous construisons une nouvelle piste de 1.6 km destinée à l’apprentissage de la monoplace et du GT. Il y aura aussi une partie terre pour le rallye-cross et de l’asphalte pour de l’entraînement rallye. Nous allons essayer une nouvelle fois d’être innovant. L’objectif sera de mêler conduite et pilotage. Le fonctionnement d’une voiture demande de plus en plus de compréhension, notamment au niveau de l’électronique. Cela va de l’ABS à l’ESP par exemple. De plus cette nouveauté nous permettra de libérer du temps de piste dont nous avons toujours besoin. La mise en service est prévue pour 2013 avec une homologation pour la compétition. Cela nous donnera des perspectives supplémentaires. Il y aura aussi la possibilité d’organiser des stages. C’est devenu compliqué pour un individuel de venir rouler sur circuit. Nous répondons à la demande et la nouvelle piste sera construite dans l’esprit du circuit avec l’identité qu’on lui connaît. Ici, on peut s’exprimer sans risque. Il y a moins de risques de sorties de piste ou de casse. Tout le monde y trouve son intérêt. »
Sur le plan de l’Endurance, le Circuit Paul Ricard est incontournable...
« C’est la terre sacrée de l’Endurance. Nous avons une ligne droite de 1.8 km qui ressemble à ce que l’on peut trouver sur certains circuits. Il y a aussi la possibilité de l’arroser. Nous avons Audi et Toyota qui viennent rouler ici, et nous espérons bien avoir Porsche avant leur retour en LMP1. ORECA passe aussi pas mal de temps ici, tout comme GreenGT. Pour la petite histoire, le Dr Ullrich nous a remercié après la victoire de l’Audi R18 e-tron quattro aux 24 Heures du Mans en nous disant qu’indirectement nous avions participé au succès d’Audi. »
Est-il envisageable de voir une manche du Championnat du Monde d’Endurance sur le Circuit Paul Ricard ?
« Il est vrai que vu nos liens avec Gérard Neveu, la question est intéressante. Pour être franc on y a pensé mais il y a déjà une manche organisée en France. Ou alors la solution serait de mettre Le Mans comme épreuve internationale avec son coefficient de points de deux et le Paul Ricard comme une manche française. Ce qui est plutôt dans l’air du temps, c’est d’organiser des Essais Officiels d’avant-saison, comme on peut le faire avec l’European Le Mans Series. A l’heure actuelle, une course n’est pas d’actualité et nous ne souhaitons pas être promoteur. S’il y a une demande pour que le Paul Ricard se prête au terrain de jeu du WEC, nous serons ravis de l’accueillir. »
L’organisation d’un Grand Prix de Formule 1 est toujours d’actualité ?
« Plus que jamais ! Nous y travaillons et le projet avance. L’été sera chargé et l’échéance est septembre pour une mise au calendrier pour 2013. Nous sommes en concurrence avec Magny-Cours. Il faut savoir que nous n’avons aucune subvention. Nous payons des impôts sur la billetterie et les propriétaires des lieux regardent sur le long terme. Il y a une volonté de garder un patrimoine. Nous avons 80 salariés et le circuit est loué 300 jours par an, ce qui donne 100 millions d’euros de retombées par an et l’équivalent de 900 emplois induits. Il est vrai qu’il y a de quoi faire un beau spectacle avec la Formule 1. »
Le public revient petit à petit ?
« Bien sûr on aimerait accueillir encore plus de public, mais pour cela il faut encore plus de plateaux, et la crise est passée par là. Le Mini United a drainé énormément de monde et nous attendons beaucoup des World Series by Renault. Pour avoir du monde, la recette est simple, il faut l’implication des constructeurs. Ils doivent s’en servir comme moyen de promotion. »
Et une course de 24 heures au Paul Ricard ?
« Nous avons déjà les Deux Tours d’Horloge en fin d’année, mais nous ne fermons aucune porte. Le circuit peut accueillir une course de 24 heures sans problème. Nous avons les autorisations pour cela. Il faudra voir en fonction des calendriers. Nous venons aussi de rouvrir le circuit à la compétition moto. Nous sommes pressentis pour organiser une manche du Superbike français en 2013 avant de voir plus haut. Il est vrai que la voiture est majoritaire actuellement sur le Circuit Paul Ricard. »
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