Jules Bianchi a fait coup double à Spa-Francorchamps
"Être vice-champion serait important mais je n’en fais pas une fixation"
En Belgique, à l’occasion du pénultième rendez-vous des GP2 Main Séries, Jules Bianchi s’est offert deux cérémonies de podium et le meilleur total de points du week-end. Il remonte à la 3ème place au classement général.
C’était une finale avant l’heure. Non pas entre deux pilotes mais entre un homme et son destin. Leader du championnat GP2 Séries dès la première course de la saison, celui qui fut longtemps l’un des leaders de l’Équipe de France FFSA Circuit, de 2006 à 2008, qui est devenu le premier double champion GP2 Asie Séries de l’histoire en mars dernier, a rajouté un titre à son palmarès trois courses avant la conclusion du championnat. C’est sur le juge de paix de la saison, le circuit de Spa-Francorchamps, que Romain Grosjean est devenu le 7ème champion de GP2 Main Séries grâce à une 3ème place acquise dans la première course. Non loin de lui, une marche plus haut, Jules Bianchi a livré de formidables duels sur le tracé spadois qui ne s’offre qu’aux plus grands et sort toujours de son chapeau verdoyant et humide un lapin.
Vendredi, jour des qualifications, c’est l’astre solaire qui posait un lapin aux Ardennes. Aquatique en début de séance, le toboggan belge a progressivement séché. Le théorème de la piste qui sèche s’est vérifié : « Il fallait être au bon endroit au bon moment. Je venais d’améliorer mon temps mais Charles s’est arrêté au bord de la piste et j’ai dû lever le pied dans ce qui aurait dû être mon meilleur tour, » explique Jules Bianchi dont le partenaire de l’Équipe de France FFSA Circuit, Charles Pic, détenait alors la pole position provisoire avant de chuter au 3ème rang sans pouvoir défendre ses chances. Une panne sèche sous la pluie, un goutte de carburant insuffisante pour constituer un échantillon analysable par les commissaires techniques des GP2 Séries et Charles voyait s’éloigner ses chances de briller dans la grisaille belge. Il s’élançait en effet de la dernière place de la grille pour ne pas avoir pu respecter le contrôle technique de son carburant.
Troisième sur la grille de départ de la première course, Jules mettait les éléments dans sa poche en optant pour le côté droit de la piste qui n’est généralement pas le côté favorable car moins adhérent. « Oui mais il était plus sec ! » sourit le pilote Lotus ART, « J’étais plus rapide que Christian Vietoris au début mais il a retrouvé un peu de vitesse avant les arrêts aux stands. » Quelques tours plus tard, une longue neutralisation empêchait Jules de capitaliser sur sa forme ainsi que sur celle de sa monoplace. Le Français devait également avoir la présence d’esprit de maintenir la température d’eau de sa voiture suffisamment élevée pour ne pas qu’elle bascule sur le mode sécurité. Une mésaventure qui a frappé de nombreux concurrents. « Il s’en fallait de 7 degrés, c’était assez stressant, » reconnaît Jules, « Au re-start la visibilité était très réduite et je ne pouvais que me concentrer sur la préservation de ma place et sur le fait de ne pas partir à la faute. L’essentiel est que nous étions très rapides. Nous avons clairement amélioré le comportement de l’auto depuis quelques courses et c’est très encourageant. Désormais, l’objectif est d’être le plus constant possible et d’essayer de gagner une autre course. »
Dimanche, Jules prenait l’ascenseur inverse de la veille et tombait au 8ème rang dans la bousculade du premier tour. Hartley, Clos, Fauzy, Grosjean, Cecotto et enfin Kral ne résisteront pas à la remontée du Varois qui a régalé les spectateurs de quelques manœuvres de dépassements épiques, comme dans l’intimidante courbe rapide de Blanchimont. « Mes pneus étaient très performants et l’auto encore plus que le samedi. On a d’ailleurs été dans la course pour le point du meilleur tour. »
Désormais 3ème au classement général à un point de Giedo Van der Garde et 6 points devant Charles Pic qui reste dans le carré d’as du championnat malgré son infortune, Jules fixe ses objectifs pour la finale de Monza qui se déroulera les 10 et 11 septembre. « Être vice-champion serait important mais je n’en fais pas une fixation. Il faut avant tout garder cette dynamique positive. Monza m’avait bien réussi l’année dernière, avec la pole position et une 2ème place... »
La France peut également se prendre à rêver. Un triplé français au championnat, de trois pilotes membres de l’Équipe de France FFSA Circuit, passée ou présente, serait une formidable démonstration de la vitalité du sport automobile tricolore.
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