Interview de Jordan Tresson
"Du positif sur le plan personnel !"
Après deux saisons passées en GT avec succès sur les traces de Lucas Ordonez, Jordan Tresson a fait lui aussi le grand saut dans le grand bain d’une catégorie LMP2 plus relevée que jamais. Comme son compère espagnol en 2011, le lauréat de la GT Academy 2010 a intégré les rangs du Signatech-Nissan dans le baquet d’une ORECA 03 partagée avec l’expérimenté Franck Mailleux et Olivier Lombard, champion Le Mans Series (LMP2) 2011 et par ailleurs vainqueur des 24 Heures du Mans. De quoi s’assurer de beaux débuts en LMP2, mais aussi en Championnat du Monde d’Endurance. En peu de temps, Jordan sera passé de son canapé et de sa console de jeu, aux 24 Heures de Spa, de Dubai ou la Blancpain Endurance Series avec un titre GT4 à la clé la saison passée. Changement de registre cette année avec au menu les 12 Heures de Sebring et les 24 Heures du Mans. L’année 2012 avait plutôt bien débuté avec une troisième place (SP2) aux 24 Heures de Dubai sur une Nissan 370Z/RJN. La suite aura été plus compliquée avec une malchance incroyable pour l’équipage de la ORECA 03 #23, où le chat noir a poursuivi le trio jusqu’aux 6 Heures de Bahrain où un podium est enfin venu les récompenser. Les deux dernières manches de l’année n’auront pas été sans poser quelques problèmes au trio Tresson/Mailleux/Lombard. On espère juste que ce même équipage sera reconduit en 2013 afin de conjurer le sort.
Laurent Mercier : Jordan, malgré une malchance bien présente, ton bilan personnel est positif ?
Jordan Tresson : « Il est clair que les résultats sportifs n’ont pas été à la hauteur de nos espérances, même si sur le plan personnel, je retiens beaucoup de positif. Il y a tout de même eu un podium au Bahrain pour sauver la saison. Nous étions mieux sur les trois dernières courses de l’année. Pour moi, cette saison m’a permis de découvrir un nouvel univers et d’apprendre. Avant de rouler dans la LMP2, je n’avais fait que quelques essais dans une Formula Le Mans et une F4. Je suis arrivé aux 12 Heures de Sebring sans quasiment avoir roulé, sachant en plus que je n’ai pas pu prendre le volant en course. »
On ne peut pas dire que la chance a été de votre côté tout au long de la saison...
« C’est peu de le dire. Olivier (Lombard) a glissé sur de l’huile non signalée à Sebring. A Spa, je déconnecte le traction control en passant sur réserve, ce qui m’a poussé hors de la piste en entrant dans les stands. Au Mans, nous avons été retardés par une sortie de piste. A Silverstone, c’est une crevaison qui a ralenti notre progression. A Sao Paulo, je perds une roue dès le début de mon relais. Au Bahrain nous prenons la deuxième place malgré des pépins électriques tout comme la majorité des équipes. A Fuji, c’est le démarreur qui nous a causé des soucis. Pour finir, nous rentrons dans le quinté de tête de la catégorie à Shanghai. Le podium sauve quelque peu la saison, mais il y a de quoi nourrir des regrets car le potentiel de l’équipe était bien là. Aussi bien à Sebring qu’à Spa, nous avions ce qu’il fallait pour monter sur le podium. »
Que retiens-tu de ta première année en FIA WEC ?
« C’est un très beau championnat même si les déplacements ont été compliqués à gérer sur la fin de saison avec un coût important. Les circuits empruntés sont sympas et la catégorie LMP2 est acharnée. Les courses ont toutes été âprement disputées. C’est une bonne première année. »
L’intégration chez Signatech-Nissan s’est bien passée ?
« L’équipe m’a accueilli à bras ouverts. Il est vrai que c’est plus facile d’être dans un team français. Tout s’est bien passé et j’espère bien poursuivre avec eux. Avoir Franck (Mailleux) à mes côtés a vraiment été positif car il fait partie des meilleurs pilotes de la catégorie. Il y a une vraie base de comparaison. De plus, Franck est très honnête dans ses propos et cela m’a beaucoup aidé. C’était un gros plus pour moi. Avec Franck et Olivier, le contact est bien passé dès le début. »
Prendre part à tes premières 24 Heures du Mans a été un grand moment ?
« Oui aussi bien pour l’ambiance que pour la course. J’ai pu boucler deux quadruples relais, l’un au coucher du soleil et l’autre au lever. Nous sommes rentrés dans le Top Ten, mais une place dans les cinq premiers était à notre portée. »
Tu connais ton programme 2013 ?
« Je travaille activement afin de poursuivre l’aventure avec Signatech-Nissan en Championnat du Monde d’Endurance. Il faudra voir ce que Nissan va décider... »
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