Interview de Bertrand Baguette

"Il nous a manqué une course pour montrer notre vrai potentiel"

Par

6 novembre 2012 - 08:22
Interview de Bertrand Baguette

En passant de la monoplace à l’Endurance, Bertrand Baguette a relevé un tout nouveau défi cette saison. Le Belge a disputé la saison du Championnat du Monde d’Endurance au sein du OAK Racing, sans oublier une pige sanctionnée par une victoire en European Le Mans Series à Donington avant de prendre part au Petit Le Mans. Le GT3 a également fait partie de son programme, avec les 24 Heures de Spa puis l’International GT Open à Barcelone, à chaque fois sur l’Aston Martin Vantage V12 du GPR Racing de Pino Sperlinga. Ces quatre dernières semaines ont d’ailleurs été mouvementées pour « BB » avec Fuji, Road Atlanta, Shanghai, puis Barcelone. Tout un programme ! Si le programme Endurance LMP a connu des hauts et des bas, le GT a réservé de bien bonnes surprises au Belge, notamment en International GT Open avec une pole, une victoire et un podium en compagnie de Maxime Martin. Pour 2013, Bertrand ne ferme aucune porte sachant qu’un retour en monoplace n’est pas à exclure.

Laurent Mercier : On peut clairement dire que ton meeting espagnol s’est parfaitement déroulé...

Bertrand Baguette : « Nous étions venus en Espagne pour montrer que l’auto fonctionnait. Les résultats parlent d’eux-mêmes. L’International GT Open est un bon championnat où le niveau est relevé, spécialement le week-end dernier avec une quarantaine d’autos en piste. Tout est très bien organisé et c’est sympa que les deux catégories roulent ensemble. Notre Aston Martin était dans la configuration du Nürburgring. C’était un peu dur de dépasser les Super GT (GT2), mais tout se marie finalement bien. Cela ne serait pas pour me déplaire que d’avoir un programme GT annexe en 2013. »

Tu restes focalisé sur le prototype ?

« Disons que je ne ferme aucune porte car la monoplace reste aussi une possibilité pour moi. Pour être direct, j’ai vraiment pris mon pied chez OAK Racing en Endurance. Nous n’avons pas été épargnés par la malchance, mais la performance globale était bien là. La fiabilité nous a posé problème sachant que je suis passé de la OAK-Pescarolo LMP1 à la Morgan 2012 LMP2, avant de revenir avec la LMP1 équipée du moteur HPD. »

Comment s’est passé ce retour en LMP1 ?

« Le moteur HPD est un grand plus, mais après trois courses sans rien faire avec la LMP1, il a fallu tout remettre ensemble et régler les petits problèmes. Nous avons connu quelques soucis de freins à Shanghai, mais la seconde partie de course était encourageante. C’est juste dommageable que d’avoir le bon rythme seulement en fin de course. Il nous a manqué une course pour montrer notre vrai potentiel. »

Pour une première saison en Endurance, le bilan est positif ?

« Oui car j’ai énormément appris. Guillaume (Moreau) m’a servi de guide en début de saison. Nous nous connaissions pour avoir roulé au sein de la même équipe en World Series by Renault. Avec Dominik (Kraihamer), le contact est très bien passé et nous nous entendons à merveille. C’est vraiment quelqu’un de bien. Pour moi, le choix de l’Endurance était le bon. C’est juste dommage que cela ne se voit pas sur le papier. »

Quand tu parles d’un retour en monoplace, tu penses à Indy 500 ?

« (sourire). Je sais que je peux faire une croix sur la Formule 1, mais l’IZOD IndyCar Series ou la Formula Nippon me tentent bien. Je sais qu’il sera dur de disputer une saison complète en IndyCar Series. Indy 500 est une course à part. Il faut être bon à un temps T. Je sais bien que c’est nettement mieux de disputer un championnat complet. Pour le moment, mon objectif numéro 1 est de sécuriser un programme en Endurance. Je suis bien évidemment en contact avec OAK Racing, mais aussi avec d’autres équipes. Ma priorité va à OAK Racing. En LMP1 ou LMP2, cela reste encore très flou, et cela dépendra de leurs objectifs. La catégorie LMP2 m’a bien plu, le niveau étant incroyablement élevé. Il y a des pilotes qui ont un gros palmarès car on parle ni plus ni moins de gars comme Olivier Pla, Stéphane Sarrazin ou Nicolas Minassian. »

Quel est ton regard sur le Championnat du Monde d’Endurance ?

« Sur le plan de l’ambiance, la saison a été parfaite. C’était une belle première année. Il y a eu de belles batailles dans les différentes catégories. Avec un plateau d’environ trente autos sur l’intégralité de la saison, le FIA WEC a prouvé qu’il tenait la route. Il ne faut pas oublier que ce n’était que la première saison et je suis persuadé qu’il est promis à un bel avenir. J’ai eu la chance de prendre part à deux courses sur le continent américain avec Sebring et Road Atlanta même si cette dernière était hors du FIA WEC. Ces deux évènements font partie des mythes de l’Endurance. Ce sont les deux plus belles de l’année en dehors du Mans. L’ambiance y est unique. C’est un peu comme Indianapolis. »

Indy 500 est toujours dans ton esprit ?

« J’ai comme un goût d’inachevé. J’aurais des regrets si je ne fais pas tout pour y retourner. Jamais un Belge n’avait mené les 500 Miles d’Indianapolis. J’ai pris conscience de ce que j’avais fait. J’aime trop cette course. »

Entre Indy 500 et les 24 Heures du Mans, ton cœur balance ?

« Ce sont deux monuments et j’ai la chance d’avoir pris part aux deux. J’ai bien l’intention de rééditer la chose le plus vite possible. Le Mans, c’est quelque chose de fabuleux. Tout est magique, avec une température qui monte petit à petit. L’ambiance dans l’équipe n’était pas forcément au beau fixe suite à l’accident de Guillaume lors de la Journée Test. Guillaume est un peu le parrain de l’équipage. De plus, nos soucis moteur ne nous ont pas permis de bien figurer. Je serai heureux de prendre part à cette fabuleuse course dès l’année prochaine. »

Endurance

Recherche

Info Motorsport

Photos

Vidéos