Greaves Motorsport aura un programme chargé en 2012

24 heures du Mans, Le Mans Series et WEC !

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3 novembre 2011 - 11:27
Greaves Motorsport aura un programme

Tim Greaves, le Team Principal du Greaves Motorsport, a précisé aujourd’hui les projets 2012 de l’équipe. Après une année 2011 plus que fructueuse, ponctuée par une victoire en LMP2 aux 24 Heures du Mans et les titres LMP2 en Le Mans Series, teams et pilotes (Tom Kimber-Smith et Karim Ojjeh), le Greaves Motorsport ne compte pas s’endormir sur ses lauriers, comme vous allez le constater d’après les propos de Tim Greaves.

Quel est le programme de Greaves Motorsport pour la saison 2012 ?

Tim Greaves : En catégorie LM P2, Greaves Motorsport disputera à la fois le Championnat du Monde d’Endurance, la saison Le Mans Series, et bien entendu les 24 Heures du Mans, avec une voiture dans chaque championnat, et les deux réunies au Mans.

Deux voitures dans deux championnats distincts. Un gros objectif...

L’Automobile Club de l’Ouest a annoncé que le Championnat du Monde FIA et les Le Mans Series ne se disputeront pas sur les mêmes week-ends. Mon fils Jacob, le Team Manager de Greaves Motorsport, a travaillé dur sur la logistique et les différents scénarios possibles. Je pense que c’est difficile, mais faisable. Et le gros problème a été le manque d’informations sur le calendrier.

Savez-vous déjà où vous allez courir ?

Non, mais nous envisageons les huit manches européennes et cinq courses extra-européennes.

N’est-il pas prématuré de se lancer dans un tel programme sans confirmation préalable du calendrier des courses ?

Nous n’avons plus le temps d’attendre. L’annonce du calendrier a pris beaucoup trop de retard. Nous devions prendre nos décisions le mois dernier, sans quoi nous n’aurions pas pu nous aligner à Sebring. Maintenant, il ne nous reste plus qu’à espérer que nos supputations soient exactes.

Disputer de front deux championnats doit être très difficile sur le plan de la logistique, compte tenu de l’étendue de la tâche...

Depuis que Greaves Motorsport a fait ses débuts en compétition en 2007, nous avons toujours disposé d’un jeu complet de pièces de rechange. Il nous faut doubler ce stock car nous ne pourrons pas compter sur l’aide des fabricants une fois en piste, particulièrement de l’autre côté de la planète. Nous avons commandé des containers adaptés pour le transport par avion afin de réduire les coûts. Nous pourrons ainsi les préparer et les décharger plus efficacement, ce qui laissera le maximum de temps restant pour préparer la voiture.

A la suite du départ en retraite de Karim Ojjeh, il va vous falloir acheter deux nouveaux châssis. Avez-vous déjà décidé lesquels ?

Ca, c’est la partie la plus compliquée du processus de décision pour l’avenir. Nous avons soigneusement étudié toutes les possibilités. Le châssis le plus rapide est l’Oreca, mais il semble souffrir de malchance et de soucis mineurs de fiabilité. Toutefois, on peut sans doute en dire autant de tous les prototypes. Nous pensons que la préparation de l’équipe et son souci du moindre détail feront la différence. Nous aimerions bien essayer le coupé Lola. Sur le papier, il a l’air de faire l’affaire et semble fournir le meilleur rapport prix/performance. Ca représente un investissement total d’un million de livres et il nous faut aussi prendre ce détail en compte. La Zytek est suffisamment rapide, nous l’avons prouvé et nous savons également en tirer le meilleur. Mais rien n’est signé pour l’instant.

Deux Zytek semblent donc tenir la corde...

On va voir. Nous espérons annoncer notre choix la semaine prochaine.

Et qu’en est-il des châssis Oak, Norma et HPD ?

Il n’y a pas eu de contact avec Norma, c’est d’ailleurs le seul des trois. A en juger par ses performances de la saison écoulée, cette voiture semble un peu en-dessous, au niveau des moyens.. C’est probablement la seule voiture à répondre à l’esprit des coûts plafonnés, et c’est dommage que Norma ne puisse pas séduire un top team. Oak semble bien mais pas meilleur que Zytek. Et HPD n’est pas vraiment envisageable du fait de notre motorisation Nissan.

Vous avez donc l’intention de poursuivre avec le moteur Nissan ?

Bien sûr. Notre relation avec Nissan a débuté en 2009 lors de notre première rencontre à Silverstone et a continué à se développer depuis lors, avec le programme moteur en collaboration avec Zytek. Il nous faut également remercier Renate Ojjeh, dont l’implication a permis ce partenariat, et un moteur particulièrement performant en est sorti. Nous avons fait pas mal de chemin en deux ans.

L’équipe a-t-elle pris une décision concernant les pilotes de ces deux voitures ?

Nous avons pas mal farfouillé depuis Estoril, et tout particulièrement depuis que Karim a pris sa retraite. Nous envisageons d’annoncer l’équipage aligné en Le Mans Series peu après le Grand Prix de Formule 1 d’Abu Dhabi. Il y a déjà des spéculations de la part des médias, mais les contrats sont actuellement en cours de finalisation. Pour le moment, il reste un baquet disponible en Le Mans Series, mais il ne concerne pas les 24 Heures du Mans. Avec les changements de réglementation prévus pour 2012, nous pensons que la possibilité de courir pour la victoire au général est pour le moins séduisante. Chaque voiture dispose désormais d’un « gentleman-driver » dans son équipage de pilotes. Cela génère une dynamique d’autant plus intéressante que notre palmarès prouve que nous pouvons fournir à la fois une voiture et un suivi optimisant le potentiel de nos pilotes, qu’il s’agisse de professionnels ou de gentlemen-drivers.

Et qu’en est-il des pilotes pour le Championnat du Monde et Le Mans ?

Tout comme pour le programme Le Mans Series, nous avons plusieurs approches pour les parties intéressées, mais pour nous, le point le plus crucial pour signer avec un pilote est la définition du calendrier. Il s’agit d’une compétition vraiment globale (du moins d’après ce qu’on nous en a dit), les engagements d’affaires d’un pilote potentiel doivent s’accorder avec notre programme, et il est difficile de conclure un accord tant que nous n’aurons pas cette confirmation côté calendrier. Il y a une occasion fantastique pour un pilote payant de signer un fabuleux triplé en endurance avec nous l’an prochain : Le Mans, le Championnat du Monde d’Endurance FIA et les Le Mans Series. Nos victoires en 2011 nous permettent de disposer de deux invitations d’office pour les 24 Heures du Mans 2012, et grâce à ces dernières nous pouvons au moins envisager les choses avec une certaine confiance.

Savez-vous quand le calendrier sera dévoilé ?

Je crois comprendre que ce sera le 11 novembre. Ce n’est pas si loin dans le temps, mais un peu frustrant quand même.

Les pilotes actuels figurent-ils dans le programme 2012 ?

Nous avions un super équipage en 2011, mais le départ en retraite de Karim nous contraint à quelques changements. Tom Kimber-Smith et Olivier Lombard ont fait un boulot fantastique l’an dernier, et nous souhaitons vivement trouver le moyen de les garder avec nous, c’est une priorité pour l’équipe.

L’année 2011 a été celle de tous les succès pour Greaves Motorsport. Quelles leçons en avez-vous tiré et comment comptez-vous les appliquer à l’avenir ?

En début de saison, nous n’avions pas forcément la voiture la plus rapide, mais nous avons beaucoup travaillé pour la rendre parfaitement fiable. A partir de là, nous avons travaillé sur la performance, et avons bénéficié d’un grand soutien de la part de Nissan et Zytek pour y parvenir. Dunlop tient aussi un part non négligeable de notre succès, en produisant un type de pneu parfait, à la fois rapide et régulier. En fin de saison, nous étions aussi rapides que nos concurrents, et nous avons gagné le titre LM P2 à Estoril en obtenant le point de bonus réservé à la pole position de la catégorie. Notre ingénieur de course Alan Mugglestone avait beaucoup d’expérience à Estoril, du fait de sa précédente collaboration avec l’équipe portugaise ASM, et ça a très bien marché pour nous. Pendant la course, nous avons également pu surclasser tous nos adversaires. Une vitesse de pointe régulière et une bonne gestion des pneus sont la recette de la victoire, ce qui n’est pas le cas si on se contente d’aligner des meilleurs tours de temps à autre. Outre la bagarre en piste, l’équipe passe de longues heures à s’assurer du potentiel maximum de la voiture et à la rendre aussi solide que possible. Dans ce processus, mon propre rôle consiste à m’assurer que l’équipe dispose des ressources nécessaires pour accomplir sa tâche. Par exemple, nous nous préparons à la construction d’un atelier dédié d’un potentiel maximal de 12000 m2 avec équipement dernier cri pour y installer l’équipe. Quiconque visite notre garage sur les courses peut se rendre compte de l’investissement que nous faisons, à la fois côté humain et technique.

L’équipe a opéré plusieurs changements cette année, dont le plus surprenant a été le départ de Paul Thomas, l’une des grandes figures de l’équipe. Que s’est-il passé exactement ?

Paul était avec nous depuis le début de l’histoire de ce qui est aujourd’hui Greaves Motorsport. Nous avons eu une superbe relation et il a fait un travail fantastique avec nous. Nous avons tout de même gagné au Mans ensemble ! Après cette victoire, Paul a senti qu’il avait suffisamment donné et nous avions l’intention de travailler ensemble jusqu’à la fin de la saison. Dans le même temps, ASM a vécu des 24 Heures du Mans très difficiles et a décidé d’interrompre son programme pour le reste de la saison. J’ai donc envisagé la possibilité qu’Alan (Mugglestone) puisse nous rejoindre, et après discussions entre les différentes parties, décision a été prise d’apporter ce changement à l’équipe. Ca a été la plus difficile de la saison, mais remplacer Paul allait toute façon être une tâche ardue, et nous devions saisir l’occasion lorsqu’elle s’est présentée.

D’autres développements prévus pour l’équipe ?

Nous envisageons également de monter une petite équipe pour faire courir nos deux Radical SR8 dans un des championnats Radical. Nous cherchons des pilotes intéressés par cette série très compétitive. Nous avions bien démarré cette année en remportant les Winter Series au Castellet, et nous aimerions bien rééditer ce succès.

Et qui les parties intéressées doivent-elles contacter à ce sujet ?

Moi, il suffit de me contacter par e-mail à : info@greavesmotorsport.com

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