Des conditions imprévisibles selon Citroën

Ce sera difficile au Wales Rally GB

Par Franck Drui

1er octobre 2018 - 15:36
Des conditions imprévisibles selon (...)

Toujours représenté par Craig Breen – Scott Martin et Mads Ostberg – Torstein Eriksen, Citroën Total Abu Dhabi WRT s’attend à retrouver au Pays de Galles, théâtre de la onzième manche de la saison, des conditions d’adhérence parmi les plus imprévisibles et précaires de la saison.

L’EXPÉRIENCE PRIMORDIALE

Si les spéciales naturelles du Pays de Galles incitent à se lâcher derrière le volant, il faut de l’expérience pour ne pas se faire surprendre par l’un de leurs innombrables changements de grip. Grasse à souhait, en raison de pluies souvent abondantes dans ces forêts touffues qui retiennent l’humidité, la terre locale est en effet réputée pour receler de multiples pièges, qu’un épais brouillard empêche parfois de distinguer correctement ! Avec respectivement douze et sept participations à leur actif, Mads Ostberg et Craig Breen, les représentants du Citroën Total Abu Dhabi WRT, n’en sont pas à leur coup d’essai, et ont une idée concrète du challenge qui les attend. Le premier cité est d’ailleurs monté à deux reprises sur le podium final (2een 2011 et 3een 2014), et la dernière fois, c’était déjà sous les couleurs des Rouges. D’où son objectif de rééditer pareille performance cette année. Galvanisé par la proximité de son Irlande natale, Craig Breen, méritant l’an dernier au volant d’une C3 WRC déjà bien dans le coup, a également l’intention de jouer les premiers rôles. D’autant que les pilotes sont toujours plus à l’aise avec une monture ayant subi plusieurs évolutions notables (berceau arrière, train avant) depuis.

UNE MÉTÉO TOUJOURS CRUCIALE

Mais la météo risque encore une fois d’avoir son mot à dire. S’il venait à pleuvoir, les dixième et onzième positions respectives de Mads et Craig dans l’ordre de départs du vendredi, constitueraient un handicap, sur ces pistes boueuses connues pour perdre en adhérence au fil des passages. Si la tendance restait en revanche au sec, les difficultés n’en seraient pas pour autant moindres. D’autant que les vitesses moyennes grimperaient alors en flèche, sans pour autant que certains pièges en sous-bois ne disparaissent véritablement ! L’autre défi tiendra également au fait qu’il faudra disputer les 150,24 kilomètres de l’étape du samedi, soit la plus longue du week-end, sans possibilité d’assistance mécanique, ce qui rendra toute erreur ou problème technique vite rédhibitoire. Le parcours reste toutefois un classique du genre avec néanmoins l’apparition de quelques nouveautés, telles que les ES de Penmachno (16,95 km) et Slate Mountain (1,63 km) le vendredi, celle d’Elsi (10,06 km) le dimanche et de certaines portions dans Brenig, Sweet Lamb Hafren ou Gwydir.

ILS ONT DIT

Pierre Budar, Directeur de Citroën Racing

" Si la météo peut avoir une influence sur nos performances du premier jour, nous avons mis toutes les chances de notre côté pour y réaliser la meilleure performance possible, en effectuant notamment une bonne séance de roulage sur place. Craig comme Mads, aiment particulièrement cette épreuve atypique qu’ils connaissent bien, et s’il ne faudra pas se faire piéger sur une terre toujours grasse, même par temps sec, nous pouvons légitimement nourrir des espoirs de bien figurer. "

Craig Breen

" Étant le plus proche de la maison, ce rallye est forcément spécial pour moi, d’autant que j’y ai aussi de très bons souvenirs. Je connais bien son profil, ses spéciales, puis j’ai eu de très bonnes sensations lors de nos essais préparatoires, j’ai donc à cœur d’y signer un bon résultat. La difficulté consiste à y analyser le niveau de grip le plus rapidement possible, en se fiant à son ressenti, à la couleur de la terre également, ainsi qu’à l’expérience que l’on a des années précédentes. Si ça venait à être sec, le sol étant abrasif, il faudra alors gérer ses gommes. "

Mads Østberg

"C’est un événement que j’apprécie beaucoup, pour y avoir connu plusieurs bonnes expériences. La C3 WRC était à son aise sur ce terrain l’an dernier, et nos tests sur place la semaine passée se sont révélés très productifs, aussi je vais prendre le départ en confiance. Sur une telle course de pure attaque, c’est primordial d’être en osmose avec sa voiture, avec ses notes également, et de tâcher de ne pas se faire surprendre par des portions qui peuvent être soudainement très glissantes. "

UN RALLYE, UN CHALLENGE

Une surface particulièrement piégeuse

Le rallye de Grande-Bretagne a notamment bâti sa réputation d’épreuve particulièrement sélective, sur ses conditions météorologiques, à base de pluie, boue, brouillard, souvent dantesques, et son niveau d’adhérence toujours très changeant. Les équipages sont en effet unanimes pour décrire son caractère imprévisible : quand certaines portions offrent plus de grip qu’imaginé, d’autres s’apparentent littéralement à du verglas. D’où l’importance d’y bénéficier d’une bonne connaissance du terrain, comme d’une capacité certaine à décrypter l’évolution du sol. Anticipé de quelque trois semaines cette année, le rallye pourrait une fois n’est pas coutume se courir sur le sec, ce qui ne l’empêchera pas pour autant d’être piégeux, sur les deuxièmes passages notamment, tant la terre se pommade inexorablement par endroits et peut ainsi se révéler extrêmement glissante…

SECRETS DE ROUGES

Le Rallye de Grande-Bretagne 2009

Arrivé avec un point de retard au championnat sur Mikko Hirvonen, sur ce qui constituait alors l’ultime manche du championnat, Sébastien Loeb conquit cette année-là, de son propre aveu, l’un de ses titres (le sixième) les plus disputés. Leader de bout en bout, il ne comptait pourtant que 5’’3 d’avance sur son rival finlandais au terme de la première journée de course. Mais Loeb et Elena allaient alors réaliser le lendemain venu l’une de ces performances dont ils ont le secret : au prix d’une attaque de tous les instants sous la pluie, ils allaient porter leur avance à 25’’ en l’espace seulement de deux spéciales. Un véritable coup de massue. Malgré une petite alerte technique le dimanche, ils tenaient bon jusqu’au terme de l’épreuve, d’autant que Hirvonen lâchait du temps après avoir vu son capot s’envoler.

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