Citroën à la conquête de nouveaux territoires en Pologne

Avec deux Citroën DS3 WRC

Par Franck Drui

21 juin 2014 - 09:53
Citroën à la conquête de nouveaux (...)

Pour sa troisième apparition au calendrier du Championnat du Monde, le Rallye de Pologne marque le cap de la mi-saison 2014. Largement renouvelé depuis l’édition 2009, l’itinéraire passe désormais par la Lituanie, un pays qui n’avait encore jamais accueilli le WRC. Deux DS3 WRC sont alignées par le Citroën Total Abu Dhabi World Rally Team pour Mads Østberg / Jonas Andersson et Kris Meeke / Paul Nagle.

CITROËN ET LE RALLYE DE POLOGNE : UNE LONGUE HISTOIRE

Le Rallye de Pologne est la seconde plus ancienne compétition routière encore organisée. Créé quelques années après le Monte-Carlo, il fête son 71e anniversaire en 2014. Entre 1938 et 1956, des équipages polonais ont conquis quatre victoires de classe à bord de Citroën. Lors de la création du Championnat du Monde des Constructeurs en 1973, le Rallye de Pologne était au programme. Une seconde édition, en 2009, a permis de revoir une Citroën sur le podium avec une deuxième place conquise par la C4 WRC de Dani Sordo et Marc Marti.

UN PROFIL DE ROUTES TRÈS ATYPIQUE

Epreuve très épisodique du calendrier mondial, le Rallye de Pologne propose un parcours à l’entité profondément différente des autres manches de la saison. « Nous avons tendance à rapprocher le style des spéciales à la Finlande », explique Yves Matton, Directeur de Citroën Racing. « Mais il existe de nombreux autres paramètres. Le sol est particulièrement souple. La trajectoire se creuse et des rails se forment assez rapidement. Et il n’y a pas autant de sauts. Comme c’est une épreuve qui fait son retour au calendrier après cinq ans d’absence, l’expérience sera moins capitale que sur d’autres rendez-vous. »

En cette fin de semaine, le Citroën Total Abu Dhabi World Rally Team est déjà sur place pour une séance d’essais. L’occasion pour Didier Clément, ingénieur en charge de l’exploitation des Citroën DS3 WRC, de travailler sur l’évolution des routes au fil des passages : « L’objectif est de trouver des solutions pour proposer une voiture qui donne confiance à nos pilotes. Le parcours est tellement rapide que la voiture doit être particulièrement précise. Nous jouons sur les diagrammes d’amortisseurs et sur la combinaison entre les ressorts et les barres antiroulis pour atteindre ces résultats. »

La nature du sol va également forcer l’équipe à modifier les réglages des DS3 WRC lors de chaque assistance : « Il y a vraiment deux parties distinctes, avec les premiers passages plutôt roulants et les seconds très creusés. A chaque fois, il va falloir jouer sur la hauteur de caisse pour éviter que la voiture ne frotte trop dans les ornières. Lorsqu’il y a des rails, le pilote doit s’en servir et parvenir à ne pas se laisser embarquer. Il doit être agressif au volant pour pouvoir sortir des ornières si le besoin s’en fait sentir. Mais ce n’est jamais naturel. »

MADS ØSTBERG PREND DE LA VITESSE

Deuxième en Sardaigne, Mads Østberg est monté sur le podium pour la troisième fois lors de ses cinq derniers départs. De plus en plus à l’aise au volant de la Citroën DS3 WRC, il va découvrir un terrain complétement différent en Pologne : « Je suis en pleine confiance. Nous sommes dans une spirale positive. Je me sens très bien au sein de l’équipe Citroën Total Abu Dhabi World Rally Team et nous progressons très régulièrement. »

Le Norvégien avait découvert cette épreuve en 2009, lors du précédent passage du Championnat du Monde en Pologne : « J’en garde de très bons souvenirs même si ça n’avait pas été facile. J’aime beaucoup les rallyes rapides. C’est le principal trait de caractère de cette course. Je pense que les moyennes seront encore supérieures à la Finlande. La terre est un peu plus souple et il y a beaucoup moins de sauts. Certains passages sont assez étroits, mais il faut réussir à conserver un maximum de vitesse. »

Comme depuis le début de la saison, Mads partira avec l’objectif de monter sur le podium : « Pour l’instant, nous allons devoir nous concentrer sur les essais qui se dérouleront juste avant les reconnaissances. Ce sera certainement très intense car il faudra aussi découvrir la voiture sur ce type de terrain. Les écarts seront forcément très faibles et il y aura de nombreux prétendants. Il va falloir attaquer dès la toute première spéciale pour être dans le bon wagon ! »

OBJECTIF INCHANGÉ POUR KRIS MEEKE

S’il n’était pas présent en 2009, Kris Meeke a déjà participé au Rallye de Pologne. C’était en 2006 lors de son premier départ avec la Citroën C2-R2. « C’était une belle expérience, menée dans le cadre de la campagne de promotion de ce modèle. Cette victoire en 2 roues motrices reste un excellent souvenir », se rappelle Kris.

Contrairement aux précédentes manches du championnat, Kris Meeke n’aura pas le même déficit de connaissance : « Les spéciales seront relativement nouvelles pour tout le monde. Lorsqu’il faut rouler aussi vite, il est nécessaire d’être encore plus attentifs durant les reconnaissances. »

Actuellement septième du championnat, avec deux podiums, Kris Meeke ne se met pas de pression quant au résultat : « Nous avons profité du Rallye de Sardaigne pour accumuler les kilomètres. Encore une fois, nous allons appliquer la même stratégie. Il n’est pas question de prendre des risques inconsidérés. J’espère pouvoir disputer un rallye sans erreur et sans problème. Dans ce cas, nous devrions être dans le rythme et le résultat devrait suivre de lui-même ! »

EN POLOGNE ET EN LITUANIE

Comme il y a cinq ans lors de la dernière apparition du Rallye de Pologne au calendrier mondial, l’épreuve est basée à Mikolajki. Le shakedown débutera jeudi matin à 8h00 avec deux passages obligatoires. La cérémonie de départ sera organisée dans le centre-ville en début d’après-midi, puis la compétition débutera par deux spéciales (Milki 14,54 km – 16h40 et Kruklanki 17,24 km – 17h30) avant un retour vers l’assistance pour une super-spéciale disputée de nuit.

Le vendredi sera en partie dédié à la Lituanie. Les équipages quitteront le parc fermé à 7h00 pour partir vers l’est. Après un premier chrono à Wieliczki (12,89 km – 9 h10), ils entreront en Lituanie pour deux spéciales (Kapciamiestis 26,61 km – 11h25 / 14h40 et Margionys 17,97 km – 12h30 / 15h45) à parcourir à deux reprises. Entre chaque passage, une assistance éloignée de quinze minutes se tiendra à Druskininkai. Sur la route du retour, ils repasseront par Wieliczki à 19h15 avant une seconde super-spéciale à Mikolajki Arena à 22h00. Après 45 minutes d’assistance, les voitures entreront en parc fermé à 23h10.

La plus longue journée se profilera le samedi avec 157 kilomètres chronométrés à travers les forêts et entre les lacs de Warmie-Mazurie. La journée débutera à 7h15 par une boucle de cinq spéciales qui mènera vers la frontière russe avec Chmielewo (6,75 km – 8h00), Stare Juchy (14,41 km – 9h05), Babki (15,76 km – 10h35), Goldap (35,17 km – 11h35) et Baranowo (14,90 km – 14h05).

Une assistance de trente minutes scindera la journée en deux avant un second passage dans les quatre mêmes premières spéciales. Lors du retour vers Mikolajki, Baranowo sera évité pour un troisième passage dans la super-spéciale de Mikolajki, encore une fois disputé à 22h00.

Dimanche, départ à 7h00 pour retrouver des spéciales déjà parcourues. Les deux chronos du jeudi seront répétés (Milki 14,54 km – 8h15 et Kruklanki 17,24 km – 9h03) avant un ultime passage par la Super-Spéciale Mikolajki Arena (2,50 km – 11h02), cette fois de jour, et la Power Stage Baranowo (14,90 km – 12h05) reprise du programme de la veille.

L’arrivée sera jugée à Mikolajki Arena le dimanche 29 juin à partir de 14h00.

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