Citroën : Double ration pour les DS3 WRC en Espagne
Avec trois voitures engagées
— Seule épreuve mixte du Championnat du Monde, avec une journée sur terre suivie de deux sur asphalte, le Rallye d’Espagne impose un défi unique aux équipages.
— Trois DS3 WRC sont engagées pour Kris Meeke / Paul Nagle, Mads Østberg / Jonas Andersson et Khalid Al Qassimi / Chris Patterson.
Inscrit au calendrier du Championnat du Monde depuis 1991, le Rallye d’Espagne a permis à toutes les créations de Citroën Racing de s’imposer. En 1999, la Marque remportait son tout premier succès en WRC avec la Xsara Kit-Car de Philippe Bugalski et Jean-Paul Chiaroni. À partir de 2005, Sébastien Loeb et Daniel Elena entamaient une série record de huit victoires consécutives avec les Xsara WRC (2005-2006), C4 WRC (2007 à 2010) et DS3 WRC (2011-2012).
UNE VOITURE, DEUX CONFIGURATIONS
Depuis 2010, le Rallye d’Espagne est un événement unique dans le cadre du WRC. Seule épreuve mixte de la saison, elle permet de rouler sur terre et sur asphalte avec la même voiture. « Le challenge est particulier », insiste Yves Matton, Directeur de Citroën Racing. « La principale difficulté réside dans la transformation de nos DS3 WRC au terme de la première journée de course. Ce rallye impose une préparation spécifique et une logistique plus importante. Chaque pilote doit être aussi capable de s’adapter à ce changement de surface. Nous travaillons sur les pièces à changer et les réglages, mais une grosse partie des efforts d’adaptation revient aux équipages. »
« Durant l’assistance du vendredi soir, huit mécaniciens sont à l’œuvre pendant une soixante-quinze minutes. Pour schématiser, nous ne conservons que la coque et le moteur », résume Didier Clément, responsable de l’exploitation des DS3 WRC. « Il est nécessaire de préparer une répartition rigoureuse des tâches. Chacun doit savoir ce qu’il a à faire. Quelques jours avant le rallye, nos équipes s’entrainent à passer d’une configuration à l’autre. »
Autre spécificité de l’épreuve catalane, une portion non négligeable de la première journée ‘terre’ est disputée sur asphalte. C’est notamment le cas de la partie centrale de la longue spéciale de Terra Alta : « Traditionnellement, il y a de gros écarts dans ces sections. Les voitures ne se calent pas de la même manière sur le bitume, elles sont moins réactives. C’est donc au pilote de trouver son rythme pour ne pas trop solliciter ses pneumatiques et conserver un maximum d’adhérence. »
KRIS MEEKE EN PLEINE PROGRESSION
« Je me sens de plus en plus fort », résume Kris Meeke lorsqu’il partage ses sensations durant cette seconde moitié de saison 2014. Sur le podium du Monte-Carlo en janvier dernier, le Britannique a ensuite profité de chaque épreuve pour parfaire sa connaissance du WRC. Et depuis la fin du mois de juillet, il s’est montré performant sur tous les terrains avec des troisièmes places en Finlande, en Australie et en France.
« Chaque pilote du Championnat du Monde a besoin de temps pour se sentir à l’aise et pouvoir démontrer son potentiel », rappelle-t-il. « Aujourd’hui, cette expérience commence à produire son effet. Je parviens à anticiper davantage. Ma vitesse est plus naturelle, je peux être plus rapide sans prendre autant de risques que par le passé. »
En Espagne, Kris devra à nouveau apprendre. S’il a pris six fois le départ de cette épreuve, il maîtrise moins l’actuel parcours mixte qu’il a découvert en 2011 : « Les spéciales sur asphalte sont assez similaires à celles que je connais déjà. Il est vrai que je dois encore assimiler les routes sur terre, mais je vais donner le meilleur de moi-même. Nous savons que ce sera très serré devant. Il faut continuer à se rapprocher de la première place. »
NOUVEAU CHALLENGE POUR MADS ØSTBERG
Performant sur la terre, Mads Østberg démontre ses progrès sur asphalte à chaque occasion. En Espagne, avec une première journée sur l’un de ses terrains de prédilection et la suite sur bitume, il aura la possibilité de signer un bon résultat. « Nous avons beaucoup appris lors des précédentes manches en Allemagne et en France, » confirme le Norvégien. « À nous de profiter de l’expérience acquise récemment et de nos évolutions réalisées avec le team pour continuer à avancer dans la bonne direction. »
Mads est impatient de prendre le départ de ce rallye atypique : « J’aime le caractère des spéciales sur terre. J’en garde des bons souvenirs, que ce soit sur le sec ou sur le mouillé. J’espère être au moins dans le trio de tête au terme de la première étape. Ensuite, il sera nécessaire de s’adapter le plus vite possible pour retrouver les automatismes sur asphalte. Durant la nuit, il va falloir tout remettre à zéro pour se réveiller en mode ‘tarmac’. La clé est de vraiment bien utiliser les nouveaux pneumatiques Michelin et ne pas les surchauffer. Si tout fonctionne parfaitement, nous devrions être capables d’aller chercher un bon résultat. »
LE RETOUR DE KHALID AL QASSIMI
Dans la bagarre pour décrocher un second titre de Champion du Moyen-Orient, Khalid Al Qassimi fait son retour en WRC pour ce Rallye d’Espagne. Présent avec le Citroën Total Abu Dhabi World Rally Team en Suède, au Portugal et en Italie, il va disputer son premier rallye (partiellement) sur tarmac depuis un an.
« J’aime vraiment les caractéristiques des spéciales asphalte du Rallye d’Espagne », souligne Khalid. « Mais si les routes devaient être mouillées, cela deviendrait un tout autre défi. En revanche, le parcours du vendredi, sur terre, ne figure pas parmi mes préférés sur cette surface. Il me faudra peut-être un peu de temps pour trouver mes marques. »
Très impliqué dans la vie du team, le pilote d’Abu Dhabi tient aussi à apporter son soutien à ses équipiers : « Je voudrais souhaiter le meilleur à Kris et Mads. J’espère les voir se battre pour les premières positions et marquer un maximum de points. »
Abu Dhabi Racing sera également représenté par Mohamed Al Mutawaa et Stephen McAuley, inscrits dans la catégorie WRC-3 sur une DS3 R3. Cette avant-dernière épreuve de la saison sera aussi l’occasion de voir évoluer les DS3 R5 de Sébastien Chardonnet / Thibault De la Haye et de Stéphane Lefebvre / Thomas Dubois en WRC-2.
DE LA TERRE À L’ASPHALTE
Contrairement à l’année dernière, les équipages disputeront d’abord les épreuves sur terre avant d’aborder deux journées sur asphalte. En configuration terre, les WRC devront parcourir le shakedown à deux reprises le jeudi entre 8h00 et 9h30, à environ trois kilomètres du parc d’assistance.
À 13h00, les WRC quitteront Salou pour se rendre au départ d’une première spéciale sur asphalte dans les rues de Barcelone (3,2 km / 18h08). Après une distance totale de 222 kilomètres, elles reviendront au parc fermé à partir de 20h08.
Le rallye débutera véritablement le vendredi matin avec une première boucle de trois secteurs sur terre : Gandesa (7 km / 8h33), Pesells (26,59 km / 14h19) et Terra Alta (35,68 km / 10h01) et son mélange de deux surfaces. Après trente minutes à Port Aventura à partir de 12h06, la même boucle sera répétée dans l’après-midi. À partir de 17h22, chaque voiture devra être transformée pour l’asphalte lors d’un flexi-service de soixante-quinze minutes.
Samedi, la deuxième étape commencera par Tivissa (3,96 km / 9h08) avant la longue Escaladei (50 km / 9h51), puis Colldejou (26,48 km / 11h14). Après la pause, ces secteurs seront parcourus une seconde fois (14h16 / 15h39) avant que la journée ne se termine à Salou (2,24 km / 17h07) par un chrono en ville.
Deux boucles de deux spéciales composeront le sprint final. Au programme : La Mussara (20,48 km – 7h30 / 10h45), au lever du soleil lors du premier passage, puis Riudecanyes (15,55 km – 8h20 / 12h08), qui servira de Power Stage en fin d’épreuve. L’arrivée sera jugée à Salou à partir de 13h16.
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