Benoît Tréluyer à Spa avec Le Mans dans la tête

"Spa, ce n’est pas une cure thermale pour autant"

Par Franck Drui

30 avril 2013 - 09:51
Benoît Tréluyer à Spa avec Le Mans (...)

Pour Benoît Tréluyer et ses équipiers, Champions du Monde en titre, le déplacement dans les Ardennes revêt toujours une importance particulière à cause du pays, du circuit, de l’ambiance et des préparatifs en vue du Mans…

La Belgique, Benoît Tréluyer s’y rend toujours avec un immense plaisir, et pas uniquement à cause de son tracé à nul autre pareil ! Le plat pays, c’est aussi le « jardin » de son copain André Lotterer. C’est en Belgique que le pilote allemand a grandi dans la maison familiale…

« C’est toujours André qui vient me chercher à l’aéroport de Bruxelles, on passe chez sa mère, il me fait voir ses derniers jouets… C’est toujours un déplacement un peu spécial. C’est un week-end un peu familial, en fait ! Mes parents sont souvent présents également. Ils ont un camping-car derrière la tribune extérieure du « Raidillon ». Je les rejoins pour prendre un café et j’en profite pour m’installer avec eux dans les gradins quand mon emploi du tems me le permet. Ca, je ne peux pas le faire ailleurs ! Si j’étais spectateur, je resterais là des heures durant car c’est l’un des rares endroits que je connaisse où tu peux voir à l’œil nu si le type est vite. Tu peux aussi reconnaître certains pilotes rien qu’à leur manière de négocier ce passage… »

L’Eau Rouge, le Raidillon, des lieux aux noms évocateurs qui ont forgé la réputation de Francorchamps et qui, malgré les aménagements successifs, ont gardé toute leur sélectivité.

« C’est un endroit où on ne peut pas passer à fond dès le premier tour, explique Benoît. Avant de pouvoir y parvenir, il faut ses références, ses points de braquage. Il y a un point de compression et il faut que la voiture soit bien réglée pour ne pas heurter le sol violemment. Hauteur de caisse, appuis, tous les réglages sont concentrés sur cet endroit qui impose de grosses contraintes sur la voiture en général. C’est un endroit où l’on flirte avec les limites, humaines et mécaniques. Ce sont des sensations extraordinaires. Nous abordons toujours ce passage très concentrés car il y a beaucoup à perdre à cause de la longue ligne droite qu’il commande. La base du réglage, c’est le Raidillon ! Est-ce que tu touches beaucoup au Raidillon ? C’est la base de la discussion avec les ingénieurs. Après, on règle la voiture pour le reste du circuit. »

C’est également un circuit où se préparent les 24 Heures du Mans parce que la course des 6 Heures de Spa-Francorchamps est la dernière épreuve avant la classique mancelle, mais surtout parce que la nature rapide du circuit permet un travail des plus utiles.

« Le Mans est dans les têtes, confesse le natif d’Alençon. Spa est un circuit très rapide dont les réglages se rapprochent pas mal de ceux utilisés dans la Sarthe. En fait, nous roulons en configuration Le Mans, mais avec plus d’appui. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Audi a pris la décision d’aligner deux versions différentes de l’e-tron quattro. La première déjà vue à Silverstone pour nous et Duval/Kristensen/McNish qui génère un appui optimum, et une version « longue queue » avec une section arrière rallongée confiée à Gené/di Grassi/Jarvis en vue du Mans. L’écurie analysera et comparera les deux modèles secteur par secteur afin de collecter le maximum de données utiles… »

Si l’épreuve belge sera une nouvelle fois des plus studieuses, Benoît l’abordera avec, comme de coutume, un petit supplément de décontraction…

« Attention, s’amuse-t-il, ce n’est pas une cure thermale pour autant mais, c’est vrai, je suis toujours un peu plus décontracté à Spa car, plus encore que sur les autres circuits, je sais pouvoir compter sur mes équipiers. Marcel (Fässler) est très à son aise dans les Ardennes et André (Lotterer) adore le tracé… Bref, ils sont tous les deux comme des poissons dans l’eau ! »

L’eau qui, comme bien souvent, sera un élément à ne pas négliger puisque la versatilité du climat local n’est pas un vain mot…

« Toujours changeante, toujours imprévisible, la météo est un vrai challenge, sourit Benoît qui, de son propre aveu, est rarement reparti déçu de la cuvette ardennaise. L’an passé, nous y avions signé notre premier podium pour Audi en dehors du Mans. En fait, à bien y réfléchir, hormis quelques légers déboires, je suis toujours revenu de Spa avec de bons souvenirs... »

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