Après ES8 : Tänak dompte l’asphalte allemand détrempé

Au terme d’un vendredi éprouvant en raison des fortes averses, Ott Tänak occupait la tête de l’ADAC Rallye Deutschland.

Si les commandes étaient échangées à quatre reprises, c’était bien Ott Tänak (Ford Fiesta) qui avait le dernier mot sur l’asphalte boueux pour rentrer au parc d’assistance avec 5’’7 d’avance sur Andreas Mikkelsen (Citroën C3).

Les orages avaient transformé les vignobles mosellans et les chemins de campagne sarre en un véritable bain de boue. Avec une adhérence devenue précaire, tous les pilotes de pointe étaient piégés et sortaient de route à un moment ou à un autre.

Ott Tänak remportait trois des sept spéciales (108,51 km) au programme, mais l’Estonien s’estimait chanceux de rallier Bostalsee en tête.

« Sur une épingle, je ne voyais pas plus loin que le bout de mon capot, j’ai tiré le frein à main et je suis parti dans les vignes », confiait-il. « J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir revenir, mais j’ai quand même pris du plaisir avec de telles conditions. »

Ironiquement, la matinée était plus sèche que prévue, compliquant davantage le choix cornélien des gommes. Les averses en fin de journée permettaient de voir les pneus "mousson" de Michelin pour la première fois en action depuis leur lancement il y a un an.

Leader surprise à mi-journée, Andreas Mikkelsen les mettait à profit pour conserver la deuxième place en dépit d’une position de départ peu favorable sur les routes salies par les cordes de ses concurrents.

Le fascinant duel pour le titre opposant Thierry Neuville (Hyundai i20) et Sébastien Ogier (Ford Fiesta) offrait moult rebondissements. Ce matin, le Belge dérapait et endommageait des éléments aérodynamiques avant de récidiver dans la dernière spéciale.

De son côté, Sébastien Ogier restait dubitatif sur ses réglages. Si le Français partait en tête à queue dans la première spéciale, il reprenait le dessus avant la réplique du Belge et une nouvelle pirouette lui coûtant vingt secondes. Thierry Neuville achevait ainsi la première étape au troisième rang, 2’’4 devant son rival.

Malgré un fort sous-virage, Elfyn Evans (Ford Fiesta) se hissait en cinquième place devant Juho Hänninen (Toyota Yaris), qui avait découvert de très près les crus locaux dans la matinée.

Septième, Craig Breen (Citroën C3) effectuait deux excursions dans les champs tout en contenant le retour de Jari-Matti Latvala (Toyota Yaris). Le Finlandais avait perdu une minute et demie à cause de coupures moteur. En dépit d’une crevaison, Hayden Paddon (Hyundai i20) précédait le leader en WRC 2 Jan Kopecký (Skoda Fabia R5) au sein du top dix.

Dani Sordo (Hyundai i20) avait également occupé brièvement la tête de l’épreuve avant de manquer son freinage et d’effectuer quarante mètres dans les fourrés. L’autre abandon majeur était à mettre à l’actif d’Esapekka Lappi (Toyota Yaris), pris au piège dans un fossé alors qu’il était sixième.

Le parcours de samedi fera près de la moitié de l’itinéraire de l’ADAC Rallye Deutschland. On y retrouvera la classique de Panzerplatte, réputée pour ses petites routes champêtres et les nombreuses surfaces du camp militaire de Baumholder. Les quatre spéciales du matin seront répétées l’après-midi pour cumuler 146,67 km.