Zhou veut rester en F1 ‘jusqu’à sa retraite’

Il sera au centre des regards ce week-end : Guanyu Zhou disputera son premier week-end de F1 à domicile, pour le retour du sport en Chine.

Le pilote Stake F1, qui traverse actuellement une passe très difficile (série de dernières places en Q1), est loin d’être le plus familier du paddock pour le grand public. Apprenons donc à mieux le connaître.

Pour se définir lui-même, Guanyu Zhou a pensé à trois mots pour la FOM : « Pilote de F1. Mode. Et… je dirais probablement le seul pilote de F1 venu de Chine ».

Pour percer en F1, mieux vaut venir d’Europe. Un pilote chinois a lui notoirement plus d’obstacles à vaincre (ou encore mexicain ou japonais, pour prendre les exemples de Sergio Pérez et Yuki Tsunoda).

Comment est donc née la passion de la F1 pour Guanyu Zhou, sachant que cela n’avait rien d’évident ?

« La première fois que j’ai essayé un kart, c’était à l’âge de sept ans. Cela semble peut-être un peu vieux pour les Européens, mais c’est en fait un âge assez précoce pour nous qui venons de Chine. »

« C’est la passion, la vitesse, le bruit du moteur et la façon dont chaque pilote court après les millisecondes, voire les dixièmes. Cela fait une énorme différence dans ce sport par rapport à d’autres. Il y a aussi un énorme esprit d’équipe en général, parce que nous avons des gens à l’usine, plus de 600 employés, voire 1 000 personnes qui travaillent uniquement pour deux pilotes. »

Dans le paddock, avec qui Guanyu Zhou s’entend-il le mieux ? Qui inviterait-il à diner ?

« Oh. Oscar, Fernando et Valtteri. »

« Je dirais probablement qu’Oscar [Piastri] est l’un de mes meilleurs amis, à l’intérieur comme à l’extérieur de la piste. Fernando [Alonso] en fait également partie ; nous nous amusons parfois ensemble en dehors de la piste. Bien sûr, de nos jours, c’est un peu plus difficile. Nous avions l’habitude de nous fréquenter, mais maintenant nous sommes dans des équipes différentes [Zhou était auparavant pilote de réserve chez Alpine] ce n’est pas facile pendant la saison, car nous avons des emplois du temps très chargés. Mais ces deux personnes sont probablement celles avec lesquelles je m’amuse le plus. »

Et s’il devait partir en vacances avec un pilote ?

« Je choisirais probablement Valtteri. J’ai l’impression qu’il s’amuse toujours beaucoup ! Il fait des choses un peu folles, et je trouve cela très agréable. »

Et s’il était directeur d’écurie, quels seraient les deux pilotes choisis par Guanyu Zhou ?

« Si j’étais directeur d’écurie, je mettrais probablement Fernando dans ma team. Cela peut paraître un peu ennuyeux, mais je mettrais probablement Oscar avec lui. Je ne veux pas deux champions du monde dans mon équipe, je veux une étoile montante et un champion du monde. Et ça coûterait moins cher ! »

Dans sa carrière, Guanyu Zhou a reçu des excellents mais aussi des très mauvais conseils. Le meilleur, sans surprise, est venu du pilote le plus capé en F1...

« Ces dernières années, c’est Alonso qui me l’a donné. J’ai participé à ma première séance d’essais libres en Autriche en 2021 et je conduisais sa voiture (chez Alpine). Il m’a dit : "Amuse-toi, détends-toi et profite". C’était tellement agréable de la part du héros de votre enfance, de monter dans sa voiture pour la première fois alors que vous êtes très nerveux, et à ce moment-là, j’ai eu l’impression que tout s’était calmé, que j’étais prêt à partir. »

« Le pire conseil... Au début de ma carrière, j’ai probablement reçu un conseil de la part d’un entraîneur. Il pleuvait, il a parcouru la piste et la pluie allait s’intensifier, alors il m’a dit : "Donne tout au premier tour". J’ai mis la voiture dans le mur. Sur un circuit urbain, on ne peut pas dire à quelqu’un qu’il faut tout donner au premier tour. C’est quelque chose que j’ai appris à ne pas écouter. »

Zhou toujours en F1 dans 5 ans ?

Sur un plan plus personnel, Guanyu Zhou traverse la phase la plus complexe de sa carrière. Il n’est même pas du tout certain de conserver un baquet en F1 l’an prochain - certainement pas s’il continue à ce niveau de performance.

Il se souvient cependant que tout avait bien commencé pour lui...

« Mon meilleur souvenir, c’est quand j’ai marqué mon premier point il y a deux ans à Bahreïn. Pour mes débuts, je ne m’attendais pas à marquer des points tout de suite, si tôt. Je suis très fier d’avoir marqué les premiers points d’un pilote chinois. »

Et où se voit-il dans cinq ans ?

« Je me vois courir en F1. J’adore ce sport, c’est un rêve pour tous les pilotes depuis qu’ils sont jeunes. Je veux rester ici et, je l’espère, jusqu’à ce que je prenne ma retraite ! »