Zhou aurait ‘1 chance sur 2’ de rester en F1… y compris comme 3e pilote ?

Est-il injustement traité par rapport à Bearman ?

Par Alexandre Combralier

12 août 2024 - 07:57

Alors qu’on pensait son avenir déjà scellé pour l’an prochain, l’arrivée de Mattia Binotto chez Sauber/Audi va-t-elle sauver Guanyu Zhou ?

Sur le papier, le Chinois ne mériterait pas de rester chez Sauber l’an prochain : il a été largement dominé par Valtteri Bottas en qualifications (13 à 1) et il réalise sa pire saison de F1 pour le moment.

Mais pour The Race, Zhou a confié qu’il croyait toujours en sa bonne étoile : notamment grâce à l’arrivée donc de Mattia Binotto. Zhou connait bien l’ancien patron de la Scuderia puisqu’il était anciennement membre de la Ferrari Academy.

« Pour l’avenir ou pour l’année prochaine, c’est certainement mieux. Je le connais depuis un certain temps maintenant, j’ai été impliqué dans l’académie Ferrari il y a quelques années de cela. »

Et si Mattia Binotto proposait à Guanyu Zhou de devenir le 3e pilote de l’équipe Sauber/Audi pour la suite ? Car pour percer sur le marché chinois, Audi aurait grand besoin d’un pilote, fût-il le 3e de l’équipe...

« Je veux rester dans ce championnat. C’est ce que je veux faire. Mais pour ce qui est de mon travail… si je deviens le troisième pilote, je n’y ai pas encore pensé. Mon objectif est d’obtenir un baquet parce qu’il y a encore, je dirais, une chance sur deux ou plus d’obtenir un baquet pour moi l’an prochain. »

Les performances en qualifications de Guanyu Zhou sont cependant un énorme camouflet pour lui : Valtteri Bottas l’a battu 13 à 1 en qualifications en 2024 jusqu’ici. Que peut dire Zhou pour sa défense ?

« En maîtrise de course, on est du même niveau. A plusieurs reprises, j’ai été un peu plus rapide que lui. »

« C’est difficile pour moi parce que la voiture ne convient pas à mon style de conduite sur un tour et qu’elle exige un très haut niveau de fluidité, de douceur aussi. »

« Mon style de conduite est un peu plus agressif, ce qui a bien fonctionné ces dernières années avec la voiture, en particulier l’année dernière - j’ai toujours réussi à la mettre en place. Cette année, j’ai beaucoup souffert, mais tout ce que je peux dire, c’est que je travaille pour m’adapter. »

« Pourtant, même avec le style de pilotage de Valtteri, la voiture n’est pas assez rapide. Malheureusement, c’est la réalité. Cela met la voiture dans une fenêtre beaucoup plus étroite, ce qui redouble mes difficultés. »

Zhou harcelé en raison de sa nationalité

Guanyu Zhou doit aussi lutter sur le plan mental : il se dit notamment victime de harcèlement raciste sur les réseaux sociaux, depuis sa signature en 2021 pour Sauber/Alfa Romeo.

« C’est très clair, en 2021 quand j’ai signé un contrat avec Alfa Romeo, il y a eu beaucoup de harcèlement raciste parce que les gens ne suivaient pas ma carrière. »

« J’avais terminé 3e en F3, gagnant quatre courses cette année-là... »

Et Zhou de comparer sa situation à celle d’Oliver Bearman, qui sera titularisé l’an prochain par Haas F1 malgré une saison très difficile en F2...

« Et maintenant, vous voyez qu’un pilote qui n’est pas dans le top 10 en F2 reçoit un baquet (Bearman, ndlr), et il y a beaucoup de soutien pour lui. »

« Cela montre que les préjugés liés à la nationalité sont une réalité. C’est difficile à changer quand on est asiatique et que l’on vient de différents pays d’Asie, mais cela ne m’inquiète pas. »

« Je pense que personne ne s’attendait à voir un pilote chinois en F1 et je ne pense pas qu’il y en aura un dans les cinq ou dix prochaines années. »