Wurz estime que la pénalité de Vettel crée un précédent ‘vraiment dangereux’ pour la FIA
Et appelle à plus de pragmatisme sur les sanctions
Toujours président du GPDA à 45 ans, Alexander Wurz a logiquement pris parti dans l’affaire de la pénalité polémique de cinq secondes, qui a décidé du dénouement du Grand Prix du Canada.
L’ancien pilote Benetton a replacé cette pénalité dans un plus vaste contexte, regrettable selon lui : le manque de clarté et de constance dans l’octroi des pénalités, et la tendance au tout-réglementaire dans la discipline – tendance déjà dénoncée par Sebastian Vettel après la course.
« Nous voulons des règles pour tous et pour tout, et c’est pourquoi nous en sommes arrivés là » a déploré Wurz.
« Toute personne pensant que cette pénalité n’est pas justifiée est, en réalité, en faute, parce que depuis des années, après tous les incidents et les affaires ayant eu lieu, les pilotes et les directeurs ont demandé ouvertement, à la FIA, une clarification de ce qui était permis ou non, jusqu’à demander des précisions au millimètre de ce qui était permis ou non comme mouvement. Car j’ai participé à toutes les réunions des pilotes. »
« Prendre une décision rationnelle, en étudiant chaque situation et en se fondant sur des règles sous-jacentes ? Je dis oui. Mais je dis non, s’il faut se fonder, pour prendre une décision, sur des petits détails si fragmentés. »
« Donc il est difficile de blâmer la FIA et les commissaires pour cela ; c’est ce que je n’aime pas dans ces discussions : cela devient un débat trop personnel. En réalité, chaque situation est différente parce qu’elle est influencée par beaucoup de facteurs. »
Mais si l’on en vient au cas prévis de l’incident entre Lewis Hamilton et Sebastian Vettel à Montréal, Wurz estime que la pénalité était sans doute imméritée pour une bonne part.
« Vettel n’a pas tenté de fermer la porte à Lewis de manière intentionnelle. »
« Bien sûr, si vous poussez à la limite, un pilote commet une erreur, et si vous êtes juste derrière, vous devez réagir. Si vous passez la voiture devant, formidable, si vous ne passez pas, c’est une opportunité de manquée. C’est ce que l’on nomme la course auto. »
« Si l’on avait appliqué les règles à la lettre, c’était du 50-50. »
« [Dire que Sebastian Vettel a rejoint la piste de manière délibérée, ou a gêné Lewis Hamilton], c’est prendre une direction vraiment dangereuse, parce que cela signifie que vous pénaliserez l’erreur en elle-même. Combien de fois un pilote a-t-il coupé une chicane avec une zone de dégagement en asphalte, pour revenir sur la piste, sans qu’une sanction ne soit prise ? Donc si vous commencez à pénaliser cela, alors, la réalité devient un jeu vidéo PlayStation. C’est une direction que nous ne devrions vraiment pas prendre. »
« En course, il faut voir si vous êtes proche de la voiture qui vous précède, et si le pilote devant a du survirage, et doit lever le pied, sans être tout à fait sur la piste. Alors, le gars derrière doit réagir et aussi lever le pied. C’est la course, selon ma définition… Et parfois, quand vous êtes derrière, vous êtes malchanceux. »
« Donc selon moi, vous ne pouvez pénaliser Sebastian Vettel. »
« Je ne pense pas qu’il se soit intentionnellement replacé derrière Lewis, d’une manière aussi agressive que ça en avait l’air à la TV. Parce qu’il a bougé sa tête pour regarder dans les rétros, après avoir terminé sa correction de trajectoire. »
« Donc je n’aurais pas jugé que cette action devrait être pénalisée. Je n’aurais pas non plus pénalisé Max Verstappen à Suzuka [pour une manœuvre similaire face à Kimi Räikkönen, Max Verstappen avait été pénalisé de cinq secondes]. »
« Cependant, ces deux cas sont très similaires et la FIA a donné la même pénalité, donc nous devons l’accepter. Quand on regarde ces deux cas, on pourrait d’ailleurs se dire ‘Ah, la FIA est assez constante dans ce cas, quand un pilote regagne imprudemment la piste, qu’il puisse ou non contrôler sa voiture’. »
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