Wolff : Quand Mercedes F1 débriefe un GP, on a l’impression d’écouter Williams
Brutale transparence et honnêteté, les maitres-mots
Mercedes est souvent connue pour, après un échec retentissant en Grand Prix, savoir rebondir plus fort, tirer les leçons de l’échec, refuser de pointer quelqu’un du doigt, et continuer à s’améliorer. C’est par ce même processus que Toto Wolff tente d’emmener son équipe après les deux claques reçues à Monaco puis à Bakou, sur les deux circuits urbains, qui ont vu Red Bull et Max Verstappen doubler Mercedes et Lewis Hamilton aux deux classements.
Comment faire alors pour aborder les sujets qui fâchent, sans amenuiser la confiance placée dans l’équipe ? Comment faire en sorte que ‘ce qui ne tue pas rende plus fort’ ?
Toto Wolff se confiait (avant Bakou) sur ces sujets de management, lors d’une conférence consacrée au leadership à l’université Oxford, au Royaume-Uni. Il a ainsi délivré sa leçon aux étudiants… avec deux mots-clefs, transparence et honnêteté.
« Une transparence brutale au sein de l’organisation… Nous devons être capables d’apprendre de nos erreurs car il n’y a que deux options. »
« Vous faites une erreur et [ce qu’il faut éviter, c’est quand] vous la dissimulez ou quand vous n’êtes pas dans un endroit sûr pour en parler, sans l’utiliser comme une opportunité de développement et d’apprentissage. J’ai entendu une phrase qui dit que ’quand ça pique, ça reste’ (when it stings it sticks). Les moments douloureux des courses sont ceux qui nous font le plus progresser. »
« À cet égard, chaque week-end consiste en une analyse brutale de ce qui se passe dans les jours qui suivent le week-end, puis en l’utilisation de ces enseignements pour la prochaine course à venir et pour le développement futur de chaque composant de la voiture. »
« Cela revient donc à la culture d’être vraiment transparent les uns avec les autres parce que nous partageons le même objectif, de créer un environnement sûr et d’utiliser le pouvoir de l’intelligence collective des gens afin de résoudre les problèmes. »
Cette brutale honnêteté de Mercedes a une conséquence : l’équipe est souvent très sévère avec ses appréciations, très pessimiste sur ses performances de week-end en week-end (ainsi Toto Wolff place régulièrement les Red Bull en larges favoris de tout Grand Prix...).
Pour Toto Wolff, Mercedes débriefe comme si l’équipe avait ainsi obtenu des résultats " à la Williams " (équipe dont il est actionnaire) après chaque Grand Prix !
« Quand vous écoutez un débriefing après un week-end où nous terminons premier et deuxième, vous pensez que c’est Williams qui débriefe d’un week-end sur une dixième place. »
« Je ne veux pas dire cela de manière arrogante, c’est juste une culture d’être toujours sceptique… et nous croyons toujours que nous ne sommes pas assez bons et que nous devons rester sur nos gardes afin de maintenir notre succès et cela commence par aller parfois là où ça fait mal. »
« On dit que si vous n’y allez pas, dans le fond des choses, vous ne vous améliorerez pas en tant qu’organisation et cela doit commencer par chacun d’entre nous qui dirige l’organisation. »
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