Wolff propose ’un plafonnement des coûts’ en Formule E comme en F1
Pour que la discipline soit plus attrayante
La semaine a été difficile pour la Formule E, qui a appris coup sur coup les départs d’Audi puis BMW, qui s’en iront au terme de la Saison 7. Pour Toto Wolff, qui supervise le projet de Mercedes dans la discipline, celle-ci va devoir se ralentir pour trouver comment se valoriser, et attirer des constructeurs à nouveau dans le futur.
"C’est certainement un bouleversement si deux constructeurs premium quittent la discipline" note Wolff. "Mais je pense que c’est une bonne chose qu’ils l’aient fait alors qu’il leur reste une saison entière à courir. Mais ils ont leurs raisons, que nous devons respecter."
"Au final, toute catégorie de sport automobile doit avoir un retour sur investissement et si ce calcul ne vous convient pas, il est tout à fait légitime de décider de se retirer. De l’autre côté, nous restons impliqués. Nous avons toujours été un constructeur qui est resté fidèle à la course auto."
"Nous avons 30 ans d’expérience en DTM. Nous sommes en Formule 1 depuis longtemps en tant que motoriste, et en tant qu’équipe depuis 10 ans. Je pense qu’il est important de comprendre qu’il faut passer par les bas pour arriver aux hauts. Je pense que le point positif de la situation est que la Formule E va progresser et comprendre : pourquoi ces deux marques partent-elles, y a-t-il quelque chose que nous puissions faire ?"
Wolff a en partie la solution, puisqu’il propose l’introduction d’un plafond budgétaire dans la discipline 100% électrique, comme celui qu’a adopté la F1 et qui sera déployée progressivement au cours des trois prochaines années. Selon lui, c’est en augmentant le retour sur investissement que la Formule E assurera un avenir.
"Je pense qu’un plafonnement des coûts doit être atteint le plus tôt possible, comme pour la Formule 1. Ces petites entités doivent être rentables et ce n’est que si elles le sont qu’elles susciteront l’intérêt des actionnaires, des personnes qui les achèteront, et cela deviendra une valeur de franchise, comme en F1."
"Je vois un avenir brillant en termes de mise en place de la Formule E, mais bien sûr, la série doit répondre à toutes nos attentes en matière de marque, de marketing et d’exposition. Et si ces attentes sont satisfaites, pour nous, il est logique de rester impliqués."
Interrogé sur sa vision de la Formule E, Günther Steiner n’est pas étonné que celle-ci s’apprête à traverser sa première tempête. Selon le directeur de Haas F1, un tel creux est logique après l’engouement initial, et cela ne signifie pas qu’elle va disparaître dès sa première crise : "Je ne suis pas aussi instruit que Toto sur la Formule E parce qu’il a une équipe là-bas."
"Mon opinion est que c’est comme si tout le reste était à la mode au début, c’est nouveau, tout le monde y va et puis ça s’équilibre tout seul. Certaines structures partent parce qu’elles disent ’ce n’est pas pour nous et c’est un peu éprouvant’. Quand on voit comment les choses se passent, c’est dommage que deux grands constructeurs partent, mais je pense que la Formule E va continuer. Elle se réévalue et elle continuera à exister. Nous ne savons pas jusqu’où elle ira."
Le directeur de Pirelli, Mario Isola, suit la discipline de loin puisque le manufacturier n’y est pas impliqué. Néanmoins, il est d’accord avec Steiner sur l’avenir positif de la discipline : "Je suis d’accord avec Günther. Nous ne sommes pas vraiment impliqués dans la Formule E, mais les séries électriques sont l’avenir."
"Nous étudions également de nouvelles opportunités dans les séries électriques. Cela fait partie du jeu. Nous avons également vu en GT, depuis de nombreuses années, de nombreux changements avec des constructeurs qui vont et viennent. Cela fait partie du cycle de vie normal d’une série."
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