Wolff : J’ai une passion pour l’humain et pour le chrono
"La F1 est le laboratoire le plus rapide du monde"
Toto Wolff, directeur de Mercedes F1, a vécu beaucoup de bons moments depuis son arrivée dans le paddock, mais aussi des moments de douleur et de souffrance.
A la pause estivale, pour le compte de la RTBF, l’Autrichien évoque son parcours avec Mercedes F1, qui a commencé très fort suite à ses années chez Williams.
"Je n’imaginais certainement pas que j’allais connaitre tant de succès avec Mercedes. Quand j’ai commencé, l’équipe venait d’obtenir une cinquième place," rappelle-t-il.
"On a mis des objectifs difficiles et on a fini deuxième lors de la première année, en 2013. On avait gagné trois courses. A partir de 2014, on est devenu dominant pour huit ans. C’est un cycle qui ne s’est jamais produit par le passé, en F1 ou dans un autre sport."
"On voit que ce n’est pas facile de maintenir cette position. C’est à nous maintenant de souffrir un peu. Il y a toujours des moments où on doute et je crois que c’est sain. On se demande ce qu’il faut qu’on fasse pour revenir dans une situation où on gagne. Pour cela, ces moments sont importants. Ca montre la résilience de l’équipe. C’est une période très difficile pour nous, mais on revient petit à petit. On a remporté trois courses cette année. Ce n’est pas encore évident."
Certains ont dit que le sursaut de performance de Mercedes F1 aurait dû arriver plus tôt pour conserver Lewis Hamilton. Wolff admet qu’il regrettera le Britannique et explique pourquoi.
"On travaille ensemble depuis longtemps. C’est la plus longue collaboration entre un pilote et une équipe, ça dure depuis douze ans. Le point le plus impressionnant, c’est qu’il essaie de se développer chaque jour. En tant que pilote, mais aussi en tant que personne. On analyse constamment ce qu’il peut bonifier. Il est en développement constant, peu d’adultes font cela."
Hamilton a poussé pour la diversité en F1 et au sein de son équipe. Comment cela se traduit-il dorénavant ?
"Non seulement on veut faire du bien et donner une chance à ceux qui n’ont pas une telle chance, mais on est certain qu’avec plus de diversité, on sera plus fort. La diversité de culture, d’opinion, de perspective et de perception, ça nous donne un moyen d’atteindre plus de performance. On donne maintenant l’opportunité à des gens vraiment forts d’intégrer la F1. On voulait embaucher au moins 25% de personnes venant d’un milieu sous-représenté. On a atteint 38% la première année. J’ai regardé chaque personne et c’était la plus forte qu’on puisse avoir."
La F1 reste un sport à part, qui doit faire fonctionner l’humain, avec son génie comme ses faiblesses et les sciences de la performance. Wolff essaye de concilier les deux au mieux.
"A première vue, la Formule 1, ce sont des données et de l’ingénierie. On oublie que ce sont des personnes derrière cela. Les datas ne prennent pas des décisions, les humains le font. Si on arrive à créer un environnement où les humains ont du plaisir et où ils peuvent acheter les objectifs…"
"Il faut comprendre ce que je peux offrir à l’individu pour performer de la meilleure manière. J’ai une passion pour l’humain et pour le chrono. Les chronos ne mentent jamais. On aura un règlement de 2026 à 2030 avec un nouveau moteur et un carburant durable. C’est important que la F1 démontre que c’est le laboratoire le plus rapide du monde. Ce sera excitant, peut-être d’une manière différente. Il y aura peut-être d’autres équipes compétitives."
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